Jeux

The Evil Within

Survival Horror | Edité par Bethesda Softworks | Développé par Tango Gameworks

6/10
One : 14 octobre 2014 360 : 24 octobre 2014
17.11.2014 à 15h16 par

Test : The Evil Within sur Xbox One

Etant donné que le genre du survival-horror est plutôt peu représenté sur la génération actuelle, nous pouvons dire que The Evil Within arrive au bon moment, sans réelle concurrence hormis Alien Isolation. Le jeu de Shinji Mikami maître du genre et créateur de la franchise Resident Evil (du moins jusqu’au quatrième opus) peut donc se faire une place. Un nouveau survival-horror et de plus une nouvelle licence, cela ne peut faire que plaisir pour le fan incontesté du genre. Mais malgré tout, est-ce que finalement l'attente en valait la peine ? Le nom de Shinji Mikami est-il synonyme de réussite ?

Dès les premières minutes, The Evil Within nous propulse dans un scénario totalement barré. En effet, nous incarnons au début de l’aventure un détective, Sebastian Castellanos, venu enquêter, avec ses collègues, sur une scène d’un horrible carnage. Un génocide qui va se reproduire puisque ses coéquipiers vont passer de vie à trépas suite à la rencontre avec un grand méchant du jeu. Et sans pour autant spoiler vous devinerez facilement que la suite des évènements partira dans un délire irréel.

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Un sentiment qui ne vous quittera pas par la suite de l’aventure puisqu’on passe son temps à se demander : « Mais pourquoi ? » ou des « Mais où suis-je ? ». Le fait que la réalité se soit absentée est un peu une bonne excuse pour laisser Shinji s’amuser avec nous : nous passons d’un décor à un autre sans aucune logique, nous ne savons pas vraiment si on avance ou si l’on recule. Finalement, l’absence de repères n’aide pas à s’imprégner du scénario et des environnements rencontrés.

« Finalement, l’absence de repères n’aide pas à s’imprégner du scénario et des environnements rencontrés »

En effet, nous passons parfois de l’apocalypse de 2012 à un vieux village de ferme sans aucune explication. Au bout d’un moment, la saturation commence violemment à se faire sentir. Le géniteur de la licence Resident Evil est un fan du cinéma d’horreur et cela se ressent justement dans les décors puisque c’est sûrement pour cela que nous passons par autant d’endroits différents. Nous retrouvons effectivement beaucoup de références au genre (the Grudge, Saw, Hostel, etc), sans oublier les clins d’œil aux anciennes productions du développeur qui sont également de la partie comme le village qui nous rappelle celui de Resident Evil 4 ou un certain manoir d’un autre jeu connu.

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Même si la fin du jeu apporte sa «logique», on aurait aimé naviguer sur un terrain moins tordu ou avoir un semblant de réponse au fil de notre avancée. Nous aurions également désiré une ambiance plus angoissante aussi. Car, malheureusement, la chose principale qu’il manque à ce jeu est la peur. Ici, c’est le gore qui est prédominant jusqu’à l’overdose. Du gore et encore du gore jusqu’à se dire que les développeurs ont poussé le bouchon un peu trop loin. D’autant plus que les scènes qui nous faisaient sursauter dans les anciens Resident Evil sont totalement inexistantes dans The Evil Within. Or, plutôt que du gore omniprésent, c’est bien une ambiance angoissante que nous attendons d’un tel jeu. Dommage…

« [...] les scènes qui nous faisaient sursauter dans les anciens Resident Evil sont totalement inexistantes dans The Evil Within »

Au final, point de moment flippant. Le stress est uniquement présent sur les passages de boss qui tuent en un seul coup, ou à cause des pièges placés là où on ne les attend pas. Des moments où on se demande systématiquement quand le prochain point de contrôle s’activera puisque ces passages en questions s’avèrent plutôt frustrants à force et énervants surtout quand les ennemis de base, eux, sont très facile à tuer et ont le Q.I d’une huître. Le jeu est punitif et la jouabilité n’aide pas : mélange étrange d’infiltration et de passage très bourrins, nous avons du mal surtout quand la visée n’est pas précise. Du coup, on regrette même cette bonne vieille mire laser de RE4. Malgré une prise en main rapide et simple, la caméra est trop proche du personnage et les animations ne sont pas toujours exemplaires, surtout celles des ennemis de base.

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La partie graphique du titre n’est pas exempt de tout reproche également. Les décors sont pour la plupart réussis et l’ambiance qui les accompagne également (comme le village qui macère dans son brouillard) mais la modélisation et les textures sont souvent pauvres. Passable graphiquement dans l’ensemble, le jeu se rattrape sur ses musiques superbes et son ambiance sonore sans pareil. La musique de la salle de sauvegarde reste en tête tandis que les bruitages, eux, remplissent leurs rôle et donnent parfois une petite ambiance angoissante qui manque bien trop souvent au final tout au long du jeu. Quant à la durée de vie, celle-ci est plutôt longue : certains chapitres sont courts alors que pour d’autres semblent interminables. Au final, une vingtaine d’heures sont nécessaires pour plier les 15 chapitres. Une durée qui sera rallongée si vous décidez de fouiller chaque recoin à la recherche d’objets cachés, ou si vous négociez mal vos rencontre avec des boss qui vous tuent en un seul coup de griffe.

6/10
The Evil Within n'est pas le survival horror que nous attendions avec impatience, celui qui devait être le digne successeur des premiers Resident Evil. La faute à un scénario trop dispersé sans queue ni tête, à une maniabilité approximative, à une surenchère d'hectolitres de gore qui finit par lasser, à une ambiance angoissante presque inexistante et enfin à une difficulté très mal gérée. Le jeu devient fatigant et frustrant au bout de plusieurs heures jusqu'à lasser. Heureusement, sa durée de vie correcte et ses décors réussis le sauvent du naufrage. Ce jeu s'adresse donc à un public aimant les films d'horreur gores, un public qui ne recherche pas forcément une ambiance angoissante ou un scénario logique et qui sera indulgent sur les différents défauts qui gangrènent l'aventure.

+

  • Les environnements et l'ambiance qui s'en dégage
  • Références cinématographiques
  • Durée de vie correcte
  • Musique et ambiance sonore réussies

-

    • Scénario trop bordélique et surtout inexistant
    • Situations qui ne donnent aucun repère et qui fatiguent au bout de plusieurs heures
    • Ambiance gore au détriment de la peur
    • Difficulté mal dosée et frustrante
    • Jouabilité approximative