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A La Croisée des Mondes : la Boussole d’Or

Aventure | Edité par Sega

2/10
360 : 30 novembre 2007
15.01.2008 à 18h13 par |Source : http://xbox-mag.net

Test : A La Croisée des Mondes : la Boussole d'Or sur Xbox 360

Œuvre littéraire majeure des années 90, À la croisée des mondes (His Dark Material en version originale) se voit pour la première fois adapté au cinéma avec La Boussole d’Or, reprenant l’histoire du premier tome. Casting tonitruant, succès commercial annoncé, avéré et trilogie des fêtes de fin d’année programmée, l’adaptation en jeu vidéo était donc inévitable. Ce titre de Shiny et Sega est-il à la hauteur de l’œuvre de Philip Pullman ou reste-t-il au simple rang de produit dérivé ? Une réponse malheureusement sans surprise à découvrir au fil de ce test.

En route pour le Grand Nord

Quand on vit dans le très austère Jordan College d’Oxford et qu’on est une petite fille à l’esprit malicieux et aventureux, on en vient rapidement à s’ennuyer et vouloir découvrir le monde. La jeune Lyra Belacqua est de cette trempe ! Entre désobéissances envers les instances du collège, bagarres et défis contre ses camarades ou les gitans accostant en ville, elle a sa petite réputation. Cependant, la jeune fille ne rêve que d’une chose : partir à la découverte du monde avec son oncle Lord Asriel. En attendant les visites de cet homme, qui est sa seule famille, elle patiente avec son ami Roger et surtout son daemon adoré, Pantalaimon. En effet, il faut savoir que cette histoire se déroule dans un monde alternatif au sein duquel chaque personne nait liée a un daemon (démon), petit compagnon animal indissociable de son humain et doué de parole. Chaque dæmon est en fait une sorte de représentation de l’âme de son alter ego humain. Ils peuvent changer de forme à volonté jusqu’à ce que ce dernier passe le cap de l’adolescence, âge auquel la créature va prendre une forme représentative de la personnalité de son humain.

Un jour, notre petite Lyra se retrouve mêlée à une histoire dramatique. En effet, son meilleur ami Roger va se retrouver enlevé par une congrégation responsable du kidnapping de centaines d’enfants dans toute l’Angleterre. De plus, dans le même temps, en espionnant son oncle lors d’une réunion, elle apprend l’existence d’une substance récemment identifiée appelée Poussière qui intrigue particulièrement l’Église. De fil en aiguille, Lyra décide de suivre la trace de ces voleurs d’enfant, dénommés Enfourneurs, jusque dans les royaumes glacés du Grand Nord. La jeune fille est munie d’une étrange boussole, don de son oncle, l’Aléthiomètre, qui lui permet d’avoir la réponse à toutes ses questions…à condition d’apprendre à interpréter les sigles indiqués par ses aiguilles. Cette boussole fait partie intégrante du gameplay, comme on le verra par après.L’œuvre de Pullman dispose ainsi d’un background extrêmement riche. Cependant, cette introduction à l’univers de Lyra n’est tout simplement pas faite (ou si peu) dans le jeu. On se retrouve ainsi directement plongé dans un combat à dos d’ours (super clair quoi) pour revivre un flashback des plus mal mis en scène, entrecoupé de scènes du film bien souvent trop peu explicites et disposant d’une magnifique désynchronisation image/son.

Pourtant, tout commence à peu près bien. Malgré une histoire qui s’annonce très dirigiste, on se retrouve à mener Lyra sur les toits du Jordan College lors d’un défi contre des camarades. Totalement dans l’esprit de la jeune fille ! Mais voilà, tout le long du jeu, la linéarité de l’histoire pèse sur les épaules, avec un schéma ultra-classique : on avance dans des niveaux très simples entrecoupés de séquences du film rapidement expédiées. La rencontre avec l’oncle de Lyra, Lord Asriel, et l’acquisition du fameux Aléthiometre s’avèrent expéditifs, bien que ce soient des scènes-clef de l’histoire. De même la Poussière, particule élémentaire importante dans l’aventure, est à peine évoquée. Je ne préfère pas parler de la rencontre et de la relation entre Lyra et madame Coulter ainsi que de ses conséquences, points survolés dans ce titre. En gros, sans avoir vu le film ou lu le livre, le joueur ne peut pas se sentir impliqué dans l’histoire. Et quand c’est le cas, il regrette le traitement trop léger qui en est fait.

Y a de l’idée mon gros Ours !

Shiny et Sega nous proposent cependant un titre regorgeant de petits détails sympathiques. On y trouve notamment une grande diversité de phases de jeux. Ainsi, le gameplaypropose, tout d’abord, de l’exploration et de la plateforme lorsque l’on dirige Lyra. On a l’occasion d’utiliser les différentes transformations de notre daemon pour passer les différents obstacles du niveau, ou avoir plus d’informations sur notre environnement. Ensuite, des phases de combat plus intenses sont proposées lorsque l’on se trouve en compagnie de l’ours Jorek. Tout le long du jeu des phases de persuasion sont disponibles lors des dialogues. L’utilisation de la fameuse boussole est lui aussi plutôt bien pensé. Le jeu est donc riche et évite la monotonie d’un gameplay trop peu varié. Mais si cette variété est appréciable, il aurait été tout aussi agréable d’en proposer moins en approfondissant une jouabilité qui demeure superficielle. En effet, les phases de jeu restent très légères comparé aux standards du genre.

L’exemple type revient aux Quick Time Event (QTE)lorsdes combats de Lyra ou son daemon. Simplissimes et consistant seulement à éviter son adversaire pour qu’il se fracasse comme un gros bêta sur des caisses situé derrière soi (quelque soit l‘endroit du combat, les caisses seront là, comme par miracle…). Pour ce faire, il faut appuyer dans un temps imparti sur des flèches très lentes à s’afficher. Aucun intérêt ! Évoquons les dialogues qui se transforment souvent en épreuves de persuasion dans lesquelles de courts mini-jeux s’activent afin de permettre de trouver la meilleure réponse possible. Bonne idée, mais ces phases automatiques peu excitantes font poireauter un temps fou, surtout lorsque l’on interroge 3 personnages à la suite.

La boussole d’or permettra de répondre à de nombreuses questions au cours de l’aventure (faisant partie de la quête principale ou non). On doit apprendre à interpréter les symboles qu’elle comporte. Explorer en détail l’univers dans lequel on évolue permet de mieux comprendre leurs différentes significations. Plus on connait de signes, plus les QTE (encore…) permettant de répondre à la question seront simples.

Le prix du mauvais goût revient tout de même à la modélisation et à l’animation des personnages et de leur daemon. Commençons par les modèles 3D… Raides, filiformes, digne des premiers jeux 3D, les créatures sont d’une laideur assez troublante. Nous sommes à des lieux de la qualité de la modélisation numérique des ours du film. Il en est de même avec les personnages. En termes d’animation, rigide à souhait, Lyra, pour peu que l’on avance un peu trop rapidement, prend un malin plaisir à faire une espèce de glissade à chaque fois qu’elle s’arrête. Animation énervante et parfois totalement illogique compte tenu de la nature du sol. Détail agaçant et inutile, à l’image d’un gameplay mal calibré qui fait un peu perdre le Nord, malgré la boussole.

Jeu d’aventure sans grande ambition se calquant (mal) sur le film éponyme, La Boussole d’Or, en plus de disposer d’animations et de graphismes d’un autre temps, se paie le luxe de ne faire que survoler ses différentes bonnes idées. Encore un soft qui aura sans doute eu très peu de temps pour se construire un fond de jeu, et très souvent, ça ne pardonne pas Achat donc très dispensable que ce soit neuf ou d’occasion, alors qu’il y aurait un bien joli titre d’aventure à réaliser dans l’univers de P. Pullman. Ce sera pour une prochaine fois.

+

  • Différents gameplays
  • Utilisation de l’Aléthiomètre

-

    • Beaucoup d’idées mal exploitées
    • Des Quick Time Event du pauvre
    • C’est très moche
    • Scénario vite expédié… Dommage pour ceux qui ne connaissent ni le livre ni le film, agaçant pour les autres

Fiche succès

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