Test : Table Tennis sur Xbox 360
A gauche, à droite, devant, derrière, au dessus, en dessous, et pan ! dans ta gueuuuuule !
Dans toutes les previews, tous les premiers tests de Table Tennis, on nous a vanté avant tout un gameplay exemplaire. C’est donc confiants qu’on a effectué les premiers tours de roues (enfin, plutôt de balles en l’occurence). Et en effet, mazette ! Sitôt le pad en main, on reconnaît dans le titre de Rockstar les qualités des grands jeux de raquette : une prise en main immédiate relevée d’une certaine complexité dont on prend conscience après quelques échanges. En quelques mots, très simplement, le tout fonctionne un peu à la Virtua Tennis. Le stick sert à déplacer son joueur et à diriger ses frappes. Pour les effectuer, il faut appuyer sur un des quatre boutons de droite, chacun correspondant à un effet imprimé à la balle (coupé, lifté, effet à gauche ou à droite). Plus on reste appuyé sur un bouton, plus le coup est efficace. Enfin, on peut combiner les effets entre eux ou les contrer si on utilise le même type de frappe.
Simple donc, mais pas dénué de profondeur. La surface de jeu étant réduite (aux dernières nouvelles, une table de ping pong, c’est petit), il faut user d’adresse et de dextérité pour placer ses frappes, varier leur consistance et leurs effets pour prendre l’adversaire en défaut tout en évitant de trop forcer, car la faute n’est jamais loin (la manette vibre pour prévenir de l’erreur imminente). La recette est savamment dosée, épicée par une jauge de coups spéciaux – se remplissant par le biais des pressions sur les différents boutons et permettant soit de décocher des balles plus rapides et mieux placées au moment opportun, soit, si on attend que la barre se remplisse totalement, d’entrer dans une furie particulièrement spectaculaire – et la possibilité d’amortir la balle. Il en résulte des échanges qui surprennent par leur intensité et leur précision. S’il y avait un reproche à formuler, ce serait du côté du déplacement des joueurs, assez rigide, entraînant les seules (rares) frustrations dues aux commandes dans les matchs. On note également une plus grande facilité dans l’utilisation des joueurs les plus puissants.Autrement, c’est du très solide.
Un multi infini, un solo un peu falot
C’est entendu, Rockstar a réussi l’essentiel : proposer un gameplay qui dépote. Toutefois, il convient de se pencher sur l’aspect presque essentiellement multijoueur de Table Tennis. Si les gamers disposant du Xbox Live seront comblés par un mode online particulièrement complet, avec exhibitions, classements et, surtout, presquepas delag (on ne ressent qu’une latence minime sur les échanges demandant les réflexes les plus rapides), si les personnes ayant souvent du monde chez eux se satisferont du multi en local, source de fous rires incontrôlés sur les échanges les plus longs, les pauvres diables espérant se reporter sur le solo risquent d’être déçus. Certes, il y a un mode tournoi qui propose d’affronter l’IA, mais ce n’est pas comparable aux classiques modes carrière des autres titres du genre, avec création de joueur et tout le toutim. Ici, on a juste une série de matchs à jouer avec une difficulté croissante, difficulté qui se corse particulièrement dans les finales où la console se met à"tricher", dans le sens où elle sort des coups et surtout des déplacements quasiment impossibles à reproduire manette en main. Ca peut devenir franchement pénible dans la mesure où ces fameux tournois sont l’étape presqueobligée (on peut aussi faire beaucoup de matchs à la place)pour débloquer les sept pongistes bloqués (onze en tout, aux caractéristiques très différentes, ce qui palie à l’absence d’éditeur de joueur). Et une fois ce maigre amuse-bouche terminé, eh bien pour l’adepte du plaisir solitaire, il n’y a plus rien. Quand l’abonné du Xbox Live continuera de jouer pendant des mois, le brimé à l’unique manette aura beau être séduit, il sera bien obligé de ranger TT dans son armoire en attendant de se faire des amis ou de s’acheter plus de matos. Voilà, c’est dit : Rockstar a pondu un soft taillé pour défier un autre gamer, pour s’amuser à plusieurs.
40 euros pour une perle
Après l’annonce inattendue du sport que concernait son soft, Rockstar avait étonné en annonçant qu’il serait commercialisé à 40 euros maximum. Une drôle de décision quand tous les éditeurs ou presque ont choisi d’augmenter leurs prix avec l’arrivée de la 360. Bon, d’accord, il n’y a pour ainsi dire aucun solo digne de ce nom, il n’y a pas de matchs en double, mais en même temps, on tient là un des meilleurs titres multi de la three-sixty et techniquement, ça tient la route. Et même bien plus que ça. Le plus impressionnant ne se situe pas dans les environnements de jeu, propres et sobres, avec un public qu’on voit peu, mais plutôt du côté des joueurs, magnifiquement animés, détaillés et texturés. Une fluidité totale (encore heureux) est aussi au rendez-vous. Et tout cela va de pair avec des bruitages tout à fait convaincants,de petits détails qu’on apprécie comme la sonorité de la balle qui change au cours d’un échange acharné ou le public qui se manifeste sur les meilleurs coups. C’est un petit peu plus mitigé côté musiques, lesquelles ne sont pas foncièrement désagréables mais s’avèrent entêtantes sur la longueur. Cependant, on ne s’attardera logiquement pas trop dessus lors du bilan final.
+
- Pongistes variés (suffisamment pour trouver chaussure à son pied)
- Mode Xbox Live bien organisé et SANS LAG ou presque
- 40 € pour ça, c'est une affaire
- Techniquement sans failles
- Gameplay excellent, digne des meilleurs jeux de raquette
-
- IA qui "triche" en mode tournoi, difficultés pour débloquer les terrains et pongistes bonus
- Pas de création de joueur
- Pas de matchs en double
- Presque exclusivement destiné au multijoueur (mais est-ce un réel défaut quand on est prévenu ?)