Jeux

Driver : San Francisco

Action/Aventure | Edité par Ubisoft | Développé par Reflections

8/10
360 : 02 septembre 2011
03.10.2011 à 16h02 par - Rédacteur |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Driver : San Francisco sur Xbox 360

A la sortie du premier épisode, Driver est immédiatement devenu une licence sur laquelle il faudrait compter. Malheureusement, le studio Reflections n’a pas su réitérer la formule gagnante de l’épisode matriciel et la série a perdu de sa superbe au fil du temps, jusqu’à sombrer dans l’indifférence générale. Conscient des erreurs passées, Reflections remet le couvert et sort son bébé des abîmes, non sans prendre de gros risques, avec un cinquième épisode. Episode qui pourrait bien signer le retour de Driver dans la course au succès.

Tanner le cuir

L’annonce de Driver : San Francisco à l’E3 2010 aura ravit les fans, pour mieux les effrayer dès la présentation des premières minutes de gameplay. Et pour cause, si Reflections se décide à laisser tomber la cavalcade hors des voitures, faisant de la série un sous-GTA, ce n’est que pour mieux nous lancer à la face un nouvel élément de gameplay : le shift. Désormais dans le coma après une poursuite ayant mal tournée, notre ami Tanner se découvre la faculté de shifter, de passer d’un véhicule à l’autre par la simple force de son esprit. Terrorisés que nous étions, vous dis-je ! Passé quelques heures de jeu, force est de constater que nous avions tort. Loin d’affaiblir le gameplay comme nous le pensions, ce nouvel élément l’enrichit.

Vous débutez donc votre aventure dans le coma. Notre détective de choc, loin de baisser les bras, décide de poursuivre son enquête depuis son lit d’hôpital. Dès lors, l’aventure se déroulera intégralement dans l’esprit de Tanner, justifiant ainsi son nouveau super-pouvoir. S’il ne concourt pas pour l’Oscar du meilleur scénario, celui de Driver : San Francisco reste agréable à suivre, bien aidé par des cinématiques bien mises en scène qui rappelleront les meilleures séries du moment. Désormais en possession de sa nouvelle faculté, notre héros, super-comateux, pourra passer d’un véhicule à un autre en possédant son propriétaire quand bon lui semble. Et si son utilisation vous répugne malgré tout, sachez qu’il ne sera pas toujours obligatoire, liberté vous sera laissé de l’utiliser ou non, celui-ci sera même désactivé par moment pour laisser la place à de la conduite pure. Au final, le shift se révèle être avant tout un prétexte un peu facile pour alterner les missions. Chaque fois que l’une d’elles se termine, l’esprit de Tanner quitte son corps pour survoler la carte de San Francisco (immense au passage), laissant apparaitre ainsi les prochaines missions, que vous serez libre d’effectuer dans l’ordre qui vous convient. C’est là son point fort, mais aussi son point faible.



Cela permet bien entendu un renouvellement constant de l’expérience de jeu. Vous serez ainsi tour à tour amené à participer à des courses de rue, désamorcer des bombes, effectuer des cascades pour la chaîne de télé locale, échapper à la police (toujours aussi agressive) ou tenter de terrifier un moniteur d’auto-école. Tout cela, vous le ferez dans la peau d’une autre personne (Tanner s’étant mit en tête de venir en aide à la population locale). Les expériences varient, certes, mais la narration en pâtit, car pendant ce temps là, le scénario n’avance pas d’un iota. Vous devrez attendre d’effectuer une mission « Tanner » pour faire évoluer l’histoire. Dès lors, l’histoire avance par saccade et c’est toujours avec frustration que nous lançons une nouvelle mission dans la peau d’un inconnu (enfin pas exactement, puisque Tanner entre dans la peau de cet inconnu), alors qu’il serait plus simple, et surtout agréable, de se focaliser sur l’enquête de Tanner.

22 v’là les flics !

Heureusement, malgré ces quelques défauts, le plaisir de jeu est toujours là. Jamais échapper à la police (qui ne met plus en place des barrages routiers ! Sacrilège), ou filer une voiture n’aura été aussi jouissif. Ces phases de jeu, déjà suffisamment agréables en l’état, gagnent en efficacité grâce à de nombreuses idées originales et diablement efficaces. Las de démarrer une énième filature sans intérêt ? Que pensez-vous alors de piloter la voiture A, tout en ayant une vue interne de la voiture B ? Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Un bémol également concernant la difficulté du jeu, bien trop simple. Si ce n’est vers la fin, à aucun moment nous ne sommes mis en difficulté. Pis, lors de certaines courses, l’impression désagréable que les véhicules adverses ralentissent pour vous laissez rattraper votre retard, se fait sentir.


Si la durée de vie affiche le minimum syndical de huit petites heures pour boucler le solo, le titre se rattrape via ses nombreux modes de jeu annexes. Dans le solo lui-même, des centaines de défis parsèmeront San Francisco (tous visibles sur la carte du jeu) afin de mettre vos talents de pilote à l’épreuve. Ces épreuves réussies, vous aurez la possibilité d’acheter de nouvelles épreuves défis plus corsées, ainsi que de nouveaux véhicules (ce qui se révèle inutile, dans la mesure où la ville entière regorge de voiture en libre service). Si vous vous sentez l’âme d’un réalisateur, un mode cinéma très complet est également mis à votre disposition. Vous pourrez alors mettre en scène votre dernière course-poursuite avec la police si le cœur, et la patience, vous en dit.

Et que serait un jeu en 2011 sans son mode multijoueur ? Driver : San Francisco ne déroge pas à la règle et propose le sien, en local ou en live. En local, l’expérience se limitera à deux joueurs, c’est peu mais déjà suffisant pour s’amuser. Car le multijoueur de Driver : San Francisco est une franche réussite. Avec ses différents modes de jeu allant de la course simple à la poursuite avec les forces de l’ordre, en passant par un ersatz de capture du drapeau, vous n’aurez que l’embarras du choix. Mais le multijoueur prend véritablement tout son sens sur le Live face à sept autres joueurs. Si vous trouviez que tenter d’échapper à la police contrôlée par l’IA était grisant, attendez de l’être par d’autres joueurs. Si un reproche doit être fait à celui-ci, ce sont ses temps d’attente bien trop longs entre chaque session de jeu, elle-même relativement courte. Patientez cinq minutes pour jouer cinq autres minutes, cela va cinq minutes. S’ajoute à cela des épreuves de qualification obligatoire d’une minute avant chaque épreuve, afin de déterminer votre ordre sur la grille de départ. Si l’idée est intéressante, elle devient vite rébarbative, en cause une nouvelle fois le délai d’attente trop long entre chaque partie. Il aurait été plus judicieux, et aussi plus simple, de se contenter bêtement d’établir la grille de départ en fonction des résultats de la course précédente.

http://www.dailymotion.com/video/xigmf3

Ce nouvel épisode de Driver devrait réconcilier les fans de la première heure ayant abandonnés la série en cours de route. Bien que le nouvel élément de gameplay introduit par Reflection a de quoi surprendre, voire faire fuir, ne vous y trompez pas, celui-ci n’entache en rien l’expérience de jeu, au contraire. S’ajoute à cela un multijoueur efficace, nous pouvons le dire, nous somme bel et bien face à l’un des meilleurs épisodes de la série.

+

  • Le mode réalisation
  • Des idées de gameplay originales et efficaces
  • Le multijoueur
  • Le shift (qui l'eut crû ?)
  • Mise en scène

-

    • Trop simple
    • Le temps d'attente en multijoueur
    • Le garage, aucun intérêt