Hands on : Halo 2 en Multi
Après une bonne heure d’attente à transpirer et à se bouffer
les ongles (non j’déconne, en fait on jouait Doom 3, Battlefield, UC2 et à tous
les merveilleux jeux du stand Microsoft mouahahaha), la bonne nouvelle arrive :
nous autres, les 5 sites Xbox français choisis pour aller à l’E3 2004, nous
allons pouvoir jouer à Halo 2. En gros, il nous suffit de plus ou moins usurper
la place de journalistes qui ne sont pas venus au rendez-vous, la classe. Pour
ce faire, nous retournons sagement nos badges, prions pour que la dame de
l’entrée ne nous reconnaisse pas (elle nous avait gentiment envoyé baladé un peu
plus tôt) et serrons les fesses quand enfin, il est l’heure d’entrer. Nous nous
introduisons comme un seul homme et découvrons l’atroce machination dont nous
sommes victimes : un grand lit à barreaux est disposé au centre de la pièce, des
cadavres de préservatifs King Size gisent un peu partout sur le sol et nous
croisons le regard luisant de 7 membres de l’équipe olympique portugaise de
lutte gréco-romaine. La pièce, de forme sphérique, est parcourue de long en
large (et en hauteur) par 3 énormes bikers nus sur leurs montures qui nous
châtient déjà par leurs mines réjouies. Alors que l’un des lutteurs va
m’empoigner, nous nous sentons tirés vers l’arrière par le service d’ordre (pas
par un motard donc) et c’est avec un bonheur sans égal que nous sortons
prestement de cette salle bizarre qui n’était autre (après aveux complets) que
la pièce de relaxation de Monsieur Allard en personne. Drôles de lubies J…
Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons enfin, en
compagnie de 5 autres personnes, dans une salle où trônent fièrement 10 Xbox
reliées en réseau local : 8 sur écrans de moyenne taille (mais avec des
fauteuils classes), et 2 sur écran plasma mais avec un tabouret de merde. Tout
le monde s’installe en face de l’écran plasma sur lequel deux développeurs de
chez Bungie vont faire la même démonstration que lors de la conférence MS, afin
qu’une télé américaine puisse filmer correctement la chose. Rien de nouveau lors
de cette démo que tout le monde a vu (j’espère), donc nous passons directement à
la phase suivante, le jeu ! N’ayant pas été assez rapide pour chopper un
fauteuil, j’ai eu l’insigne honneur (au moins) de pouvoir jouer sur un plasma,
et d’être en plus filmé par cette même télé pendant que je jouais. Le
sympathique présentateur m’a posé quelques questions avant de me laisser face à
la caméra pour que l’engin puisse saisir mon émerveillement devant une bonne
session d’Halo 2. Mon visage totalement inexpressif n’étant pas très
télégénique, j’ai été obligé de me forcer pour avoir l’air : 1. Mortellement
content d’être là 2. Conquérant au moindre frag, même pourri 3. Absolument
abattu quand je mourrais 4. Très expressif (intrépide, désabusé, irrité, pantois
– tout le jeu de Steven Seagal -), même quand il ne passait rien (et ouais, on
est professionnel ou on ne l’est pas). J’imagine avec effroi le résultat que ça
a dû donner (F*ck Tony ! On avait demandé un docu sur Halo 2, pas sur le Zoo de
Vincennes)…
Hormis ce premier (et dernier) passage à la télévision, j’ai eu
le droit, caméra oblige, à quelques conseils avisés d’un des programmeurs qui
m’a indiqué les bonnes planques de la map ainsi que plein d’autres astuces pour
faciliter ma domination déjà naturelle (hum). C’est ainsi que j’ai pu me
planquer sournoisement, dézinguer à tout va et remporter pratiquement tous les
points de mon équipe (sans déconner en plus), la classe non ? Mais parlons
plutôt du jeu en lui-même, car je sens (j’ai le nez pour ces choses là) que vous
n’en pouvez plus de me voir dire tout et n’importe quoi.
Halo 2 s’annonce comme un jeu vraiment très bien. Il y a
plusieurs armes que l’on peut prendre pour tuer les adversaires et on peut
prendre le drapeau chez les gens d’en face pour avoir un point. Halo 2 est très
beau, même plus que le 1, mais pas beaucoup. N’en n’étant pas moins fluide
cependant. Il sortira de par chez nous le 9 novembre, et c’est d’un pas
grandiloquent que je me dirigerai vers mon magasin le plus proche afin d’en
saisir un exemplaire et de le ramener en mon antre mordorée. A bientôt !
Après cette énième (et espérons-le dernière) vanne pourrie,
parlons sérieusement de ce jeu ultra attendu par au moins un milliard de gens
sur Terre. Bien sûr, une petite partie de 20 minutes ne peut suffire à donner un
avis bien étayé sur le jeu en son entier, ni même à dire ce qui va ou qui ne va
pas au niveau du gameplay, de l’équilibre des forces ou des choses du genre qui
demanderaient bien plus de temps pour être analysées (ceci est un appel du pied
totalement non-discret pour que l’on m’envoie une version preview dans les plus
brefs délais). Rien ne m’empêche toutefois de vous raconter ce que j’ai vu, ce
que j’ai ressenti et ce que je retiens de ce trop bref moment.
Primo, il convient de dire, au cas où certains ne le croiraient
pas, que tout ce qui a été montré dans la démo est vrai. Pas de « Hé mais dans
la démo vous faites ça et nous on peut pas » donc, et ceci m’amène à dire que le
gameplay d’Halo 2 est une pure merveille de maniabilité, de fun et de maîtrise.
Sans avoir bouleversé la sauce par rapport au premier, les développeurs ont su
ajouter quelques petites touches ici et là pour donner une nouvelle dimension au
jeu. On retrouve donc ses marques en quelques secondes et, magie magie, on
maîtrise les nouvelles fonctionnalités en deux temps, trois mouvements. On
croirait que la seule démo de la conférence a suffi pour que tout le monde sache
jouer à Halo 2 comme si cela coulait de source. Pourtant, il a sûrement fallu un
max de temps pour que les développeurs trouvent le juste milieu entre le jeu
originel et les innovations apportées.
Concrètement, une fois le pad en main, le temps d’apprentissage
est nul et on se retrouve à jouer avec une arme dans chaque main comme si on
était né avec. On pige en moins de deux que tirer avec les deux gâchettes est
létal mais hasardeux niveau visée (le viseur remonte très vite), et on jongle
entre les différents flingues très facilement tout en faisant attention à la
gestion des grenades, qui bien sûr ne peuvent pas être lancées quand on a les
mains prises. L’épée des Elites a l’air juste ultra puissante, mais personne n’a
été assez téméraire pour aller la chercher (enfin j’ai essayé comme dans la
démonstration, mais je suis tombé comme un blaireau au moment de la
prendre…)
Les véhicules présents sur la map (warthog, ghost) n’apportaient
aucune nouveauté si ce n’est le boost du ghost qui permet de se déplacer à fond
la caisse tout en fauchant un max de personnes au passage.Le nouvel effet
graphique sous le ghost est superbe, soit dit en passant…
Côté déplacements,
Bungie n’a pas changé la recette avec une course assez lente et des sauts lents
et hauts. La visée est toujours aussi aisée, un peu facilitée par l’auto-aim
toujours aussi discrète et appréciable. En somme, Bungie a procédé à quelques
ajouts de gameplay (doubles flingues, véhicules destructibles…) qu’on pourrait
penser assez minimes, mais il n’en n’est rien. Tout est savamment calculé pour
ne pas dénaturer le jeu qui a plu à tant de gamers, et c’est le principal me
direz-vous. Le fait que tous les possesseurs (ou presque) de Xbox aient joué à
Halo facilite aussi la prise en main globale du jeu : tout le monde s’y retrouve
vite et le fun est immédiat, pas besoin d’apprendre à jouer pendant 50 heures
pour apprendra à jouer à la SCPT. On note toutefois un défaut qui pourra gêner,
surtout en Capture the Flag : le camping. Chaque camp a différents points de
respawn mais il m’a été possible, en empruntant le warthog sur la plage et en le
postant au bon endroit, de camper sauvagement à la mitrailleuse, empêchant de
fait mes adversaires de marquer des points puisque le drapeau se trouvait sur
cette même plage (et aucun point de respawn derrière moi). J’imagine que ceci
pourra être corrigé d’ici la sortie du jeu…
Techniquement, Halo 2 fait une très bonne impression. Moinspercutant que certains de
ses concurrents (Doom, Riddick) car assez proche du premier jeu visuellement,
il n’en reste pas moins plus raffiné et aussi plus fluide que son illustre
prédécesseur (reste à voir à 4 en écran splitté). Les diverses explosions, effets de
transparence, de bump mapping et autres sont toujours aussi jolis et
l’esthétique propre à Halo est bien entendu toujours fidèle au poste. Aucune
faute de goût n’est à déplorer donc, et Halo 2 devrait faire forte impression à
sa sortie, surtout qu’il ne s’agissait là « que » d’une map multijoueurs (fort
bien construite d’ailleurs, puisque évitant le sempiternel schéma symétrique de
la plupart des maps de CTF dans les FPS Xbox)…