1st Look

31.05.2007 à 13h23 par |Source : Rédaction

Brothers in Arms : Hell’s Highway

Troisième stage de la saga à passer pour obtenir son grade définitif de super soldat, Brothers in Arms : Hell’s Highway fut présenté par l’incontournable duo Randy Pitchford / colonel John Antal, à savoir les recrues de choc de chez Gearbox Software. Dès le 22 mai au soir, le ton fut donné puisque notre militaire de carrière invita la foule à scander « everybody fights, nobody quits » comme si nous étions une troupe d’appelés en partance pour le Vietnam. Mêlant de façon synchronisée leurs propos lors d’une présentation parfaitement maîtrisée et rôdée, le tandem gagna notre motivation sous une pluie d’applaudissements, non seulement sur le podium mais également en sessions privées le lendemain.

On se croirait presque dans un caboulot à troufions…

Forts de cette énergie nouvelle qui vous pousse à aller au combat, et vêtus de tenues para-militaires, nous avons assistés à une présentation privée, bien décidés à en découdre avec le vil soldat allemand qui menace l’équilibre mondial en cette année 1944. Exception faîte que nous avons été exemptés de serrage de main avec John Antal dont la carrure menaçait hautement nos fragiles poignets de rédacteurs. Au cœur d’un espace dont les murs en trompe l’œil dépeignaient la devanture d’un café et assis sur des caisses en bois, nous écoutâmes les propos légèrement hachés – discours militaire oblige – de nos acolytes très en verve pour l’occasion et se congratulant l’un et l’autre en cas de « bullet in the head » réalisés. Le niveau montré se déroule dans la ville hollandaise de Zon – lieu existant réellement et pouvant se visiter aujourd’hui – où les troupes alliés s’approchent d’une vaste demeure entourée d’une cour et de jardins. Inutile de préciser que les ennemis attendent non loin, l’élément nouveau en l’occurrence étant ici la présence de deux unités dans votre camp. En effet, le joueur contrôle la traditionnelle escouade d’assaut composée de mitrailleurs et, en parallèle, un groupe de deux soldats munis de bazookas. Cette présence permet de varier la tactique, sachant que l’on aura une préférence pour la prise à revers.

Avec son label « jeu de stratégie militaire », la licence mise énormément sur les différentes possibilités tactiques d’où l’arrivée de spécialistes du commandement sur terrain comme le colonel John Antal. Dans cette veine, la panoplie de mouvements est étudiée avec soin en permettant de s’accroupir contre un muret, de tirer par-dessus (à couvert), de le sauter, de se placer contre un angle de mur pour contrôler le champ de vision discrètement ou de faire signe aux autres soldats pour un repositionnement des unités. Une fois les validations d’ordre obtenues, les missions du joueur alterneront destruction de matériel, repérage ou élimination d’ennemis. En fait, suivant vos prédispositions, vous pourrez opter pour des attaques frontales, par le flanc, en embuscade, à distance en vision longue portée ou en vous servant de vos appuis-feu pour de la destruction massive. Le gameplay combine l’avancée classique des unités d’infanterie avec des tirs plus lourds (bazookas) ou l’utilisation d’explosifs de type grenades ou mortier.

Battez tambours, à nos amours, pour le pays, pour la Patrie

Le titre s’inspire de vrais faits qui se sont déroulés au sein de la 101ème Aéroportée et de réalités comme l’ « Operation Market Garden » (l’une des plus importantes attaques aériennes, menée conjointement avec la 1ère Aéroportée britannique en septembre 1944 mais qui, malheureusement, échoua). Outre un respect pointu de l’histoire, les créateurs ont mis un point d’honneur à utiliser des effets visuels pour retranscrire l’émotion de la guerre. La première direction prise est l’abandon d’une palette de tons grisonnants que l’on voit régulièrement dans les jeux de cette catégorie, ici les couleurs sont plus prononcées mais la dominante du niveau reste dans des dégradés de bleus. Bénéficiant de graphismes en haute définition, les textures sont d’un fort joli rendu et le joueur appréciera les détails qui édulcorent l’architecture et les décors. Se superposent d’autres effets telle une position de caméra qui vient suppléer un « ralenti » de l’action lorsque Randy Pitchford fait exploser une grenade derrière des sacs de sable où s’entasse un détachement de l’armée hitlérienne. Le souffle propulse littéralement un corps dans les airs et, même s’il n’y a pas visuellement de chair déchiquetée (ce qui devrait être le cas), l’effet produit laisse l’audience pantoise durant quelques secondes. Nos hôtes soulignent judicieusement un point en spécifiant que ces « effets » ne seront pas implémentés lors de chaque action – un usage trop intempestif risquant d’entraîner un côté cinéma hollywoodien qu’ils jugent hors propos. En fait, les rendus visuels déclineront de différents paramètreset la technicité next gen a plutôt été déployée dans le cadre du gameplay pur. Par exemple, plusieurs zones de couverture pourront être détruites et des éléments seront abîmés sous les tirs échangés. La démonstration est faîte avec un allié qui court recroquevillé de panneaux de bois en panneaux de bois tandis qu’ils se fendent au fur et à mesure qu’on lui tire dessus. Certes, les interstices présents sur lesdits panneaux seront utiles pour viser, mieux vaut ne pas s’attarder cependant.

Le souci du réalisme est de mise tant au niveau des uniformes que de l’architecture locale et intérieurs comme extérieurs fourmillent de détails or, à ce titre, les développeurs admettent que le niveau pourrait légèrement baisser entre les versions Windows Vista et Xbox 360 / PS3. Toutefois, ils ajoutent qu’ils font de leur mieux pour que les trois supports soient quasiment identiques. Précisons que Brothers in Arms : Hell’s Highway dispose de la technologie du moteur physique Unreal Engine 3 dont l’équipe semble dompter les capacités mais, ne souhaitant pas que miser sur la technique sous peine de rendre une copie maîtrisée mais froide, ils ont introduit une série de cut-scenes plus à même d’engendrer de l’émotion. Il est un peu prématuré pour dire si ces dernières éclaireront sur le déroulement du scénario ou si elles visent essentiellement l’émotionnel, néanmoins celles présentes dans la démo s’immiscent bien dans l’ensemble. Sous forme de flash-backs notamment, l’une d’elle montre un soldat (le sergent Matt Baker en l’occurrence) retrouvant une paire de lunettes ayant appartenu à un frère d’arme tombé sur le champ de bataille. Peut être que la grande histoire n’oubliera pas ainsi les petites histoires de ces soldats et de ces populations qui vécurent des années de souffrance. Pour clore, nous n’avons pu voir de présentation des modes multijoueurs mais connaissant les petits gars de Gearbox, nous sommes certains qu’un gros travail sera fourni dans ce cadre là.

C’est cette guerre qui nous prend aux tripes et qui a vu tomber tant de soldats aux quatre coins du monde que Gearbox Software a décidé de nous montrer. Evidemment, il y a des sourires en coin face à la voix tonitruante du colonel qui semble nous pondre un briefing d’avant mission et dont l’apparence jure avec la chemise hawaïenne de Randy Pitchford, mais comment ne pas penser en même temps à nos aïeuls qui se sont battus pour le monde libre. Des noms défilent dans nos têtes tout à coup et l’on réalise que le jeu vidéo, bien ficelé comme celui-ci, a aussi un devoir d’enseignement. Ce troisième épisode nous laisse une excellente impression à ce stade et, même si aucune date de sortie n’est avancée, nous avons envie de creuser un peu plus le sujet.

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