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Call of Juarez : Bound in Blood

FPS | Edité par Ubisoft | Développé par Techland

8/10
360 : 02 juillet 2009
15.07.2009 à 12h07 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Call of Juarez : Bound in Blood sur Xbox 360

S'il y a un univers que l'on pourrait regretter de ne pas voir plus souvent sur nos consoles, il s'agit bien de celui du Western. Source d'inspiration inépuisable, le Far West, avec ses cowboys solitaires, ses indiens bourrus et ses demoiselles en détresse, est le cadre qu'a choisi Techland pour sa nouvelle production. Call of Juarez : Bound in Blood, préquelle du premier épisode de la série paru il y a quelque temps de cela, permet donc de faire la lumière sur le passé des frères McCall, les deux principaux protagonistes de l'aventure. Alors, cette nouvelle incursion au coeur des terres arides de l'Ouest américain justifie-t-elle de sacrifier quelques pesos ou vaut-il mieux les garder pour boire un coup au saloon du coin ? Verdict.
Le bon, la brute et les frères McCall

1864. La guerre de Sécession fait rage au coeur d’une Amérique divisée. Les frères McCall ont rejoint les rangs des Confédérés et livrent une bataille sans merci contre le camp adverse. Pourtant, apprenant la maladie de leur mère, les deux frères, pour qui la famille passe avant tout, décident de déserter le champ de bataille dans le but d’aller rejoindre leur jeune frère, resté seul à la ferme familiale pour s’occuper de sa mère malade. Cette décision n’est évidemment pas du goût de tout le monde, et les soldats aux côtés desquels Ray et Thomas McCall se battaient vont engager une véritable chasse à l’homme à l’encontre des deux frangins.


C’est donc sur fond de vengeance, d’amour et de trahison, tous les ingrédients d’un bon western potache, que se construit l’aventure de Call of Juarez : Bound in Blood. Techland a en effet bien compris les mécanismes du Western "Spaghetti" et n’hésite pas à user et abuser des clichés du genre. Force est de constater que le résultat est convaincant, puisque ce Call of Juarez ne manque définitivement pas de personnalité !

Le mérite revient principalement aux deux héros de l’aventure, Ray et Thomas, qui ont vraisemblablement oublié leurs bonnes manières au vestiaire. Dans le feu de l’action, les deux frères n’hésitent donc pas à trouver toutes sortes de noms d’oiseaux à leurs ennemis, ce qui dynamise les combats de manière très sympathique. Cependant, l’histoire de Call of Juarez ne repose pas sur une succession de vannes douteuses, bien au contraire. Même si la trame scénaristique reste relativement basique, les différents personnages au caractère bien trempé permettent à Call of Juarez de se créer un univers attachant, frais et agréable à suivre.

Pour une poignée de dollars

Pour survivre face aux différents obstacles qu’ils pourront rencontrer, Ray et Thomas doivent compter sur leur complémentarité. Techland a en effet insisté sur ce point, et cela se sent. Ray, la brute de la famille, manque irrésistiblement de finesse, et n’hésite pas à user de la Gatling pour déloger ses assaillants, libérer des passages à coups de dynamite ou encore dégommer des gringos armé de ses deux revolvers. Thomas préfère quant à lui procéder de façon plus réfléchie, et permettra, au cours de l’aventure, de résoudre quelques problèmes à l’aide de son usage habile du lasso. Les développeurs ont d’ailleurs eu la bonne idée de laisser le soin aux joueurs de choisir avec quel personnage ils préfèrent appréhender telles ou telles situations, même si quelques rares passages sont néanmoins imposés avec l’un des deux frères. Avec une telle complémentarité entre les deux personnages, le mode coopération aurait pu mettre l’eau à la bouche. Mais c’était sans compter sur Techland, qui a pris l’incompréhensible décision de ne pas intégrer de coop dans le soft. Pour un jeu qui s’y prêtait de façon si évidente, l’absence de cette possibilité est sans conteste l’une des plus grandes déceptions que l’on puisse retenir.


Mais pas de quoi bouder son plaisir pour autant, car Bound in Blood propose une campagne suffisamment prenante pour plus ou moins pardonner cela. Chose intéressante à constater dès les premières heures de jeu, Techland a eu la brillante idée de laisser de côté les phases d’infiltration barbantes du premier opus. Call of Juarez assume donc, dans ce nouvel épisode, une orientation beaucoup plus prononcée vers le shoot à l’état brut. Les échanges de tirs gagnent donc en intensité, même si les armes d’époque, qui doivent inévitablement être rechargées toutes les dix secondes, ralentissent quelque peu l’intensité des combats. Partant de là, les différents affrontements peuvent parfois se révéler stratégiques si l’on souhaite en sortir victorieux. Une stratégie qui repose essentiellement sur le système de couvertures automatiques. En effet, en s’approchant de certains objets, Ray et Thomas se mettent à l’abri des tirs, et une lègère inclinaison du stick analogique permet de viser ses ennemis. Bien que l’idée soit sympathique, force est de constater que dans le feu de l’action, elle se révèle problématique. Une fois à couvert, nos deux héros réagissent en effet trop lentement, et les contrôles manquent, dans ce cas précis, singulièrement de souplesse.

Autre possibilité au cours des combats, les attaques spéciales permettent de faire un carnage dans le camp adverse en l’espace de quelques secondes. Ces dernières, très pratiques et bien mises en scène, sont utilisables uniquement lorsque Ray et Thomas ont exterminé un certain nombre d’ennemis.

Far West épique

En marge de ce gameplay savamment orchestré, Techland impressionne son monde sur la plastique étonnamment avantageuse de ce nouvel opus de Call of Juarez. En effet, le Chrome Engine 4, moteur graphique utilisé dans le jeu, permet de créer des environnements souvent magnifiques. D’une réserve indienne bordée par une rivière superbement réalisée à des villages fantômes en passant par des forêts très réalistes, Call of Juarez en remontre là où on ne l’attendait pas forcément. C’est donc dans ces décors très réussis que se présentent différentes phases de gameplay, comme une attaque de diligence à vivre de l’intérieur, des duels à un contre un en pleine rue et d’autres joyeusetés que tous les cowboys en herbe qui se respectent ont rêvé de faire un jour ou l’autre !



A noter qu’en dépit d’une première partie d’aventure plus ou moins dirigiste, où l’on se contente généralement d’aller d’un point A à un point B en éliminant tout ce qui se dresse sur notre chemin, certaines missions nous permettent de nous balader en totale liberté, à pieds ou à dos de canasson (qui sont aussi souples qu’Usain Bolt amputé des deux jambes), dans le but d’effectuer quelques missions secondaires.

A ces possibilités s’ajoute un mode multi sur lequel peuvent s’affronter jusqu’à 12 joueurs. Bien pensé, il propose des modes classiques, dans des maps vastes au level-design soigné. Le mode Wanted, un peu plus exotique, permet quant à lui de participer à une chasse à l’homme dans la joie et la bonne humeur ! Un multi sympathique, donc, qui devrait permettre aux inconditionnels de s’affronter jusqu’au soleil couchant !

Sans conteste, Call of Juarez : Bound in Blood surpasse son grand frère sur tous les points. Beau, prenant, rythmé et porté par des personnages charismatiques, le dernier né des studios Techland offre une aventure particulièrement soignée. Cependant, quelques ombres viennent noircir le ciel du Far West, dues en particulier à une absence de mode coop aberrante, une aventure solo pas bien longue ou encore une linéarité un brin envahissante lors des premières heures. Cependant, grâce à son univers frais et son gameplay maîtrisé, Bound in Blood reste vivement conseillé.

+

  • Graphismes soignés
  • Multi bien réalisé
  • Personnages charismatiques
  • Gameplay maîtrisé

-

    • Absence de mode coopération
    • Le système de couverture
    • Un peu court