Castle Crashers
Deux choses frappent le joueur au lancement de Castle Crashers. La première, c’est le style reconnaissable entre tous et inimitable du développeur et, plus particulièrement, de son artiste principal, Dan Paladin. Entre les personnages au style caricatural, voire schématique (un rectangle, deux points, deux couleurs différentes et on a une tête de chevalier…), les expressions faciales hilarantes (les yeux qui sortent de la tête, un grand classique indémodable) et les situations sorties tout droit d’un grand esprit malade (il faut voir les boss : mes préférés étant le génial poisson-chat géant et le psychédélique peintre avec ses œuvres délirantes). Comme pour Alien Hominid, on sent toujours chez The Behemoth cette volonté de rendre hommage aux genres vidéoludiques qui ont bercé leur jeunesse tout en apportant leur propre pierre rigolote à l’édifice. Car l’humour, Castle Crashers n’en manque certainement pas : même s’il peut ne pas être du goût de tout le monde, il suffit de voir les animaux dans la forêt des voleurs pour se dire que quand même, ils sont bien barrés ces gens-là.
Un menu Best of, siou-plaît !
La seconde chose qui vient à l’esprit du joueur s’essayant à Castle Crashers, c’est cette sensation que l’on croyait oubliée de jouer à un bon vieux beat’em all des familles comme il y en avait tant dans les années 80 et 90. Ce n’est pas un hasard si certains ont carrément comparé les sensations provoquées par Castle Crashers à celles ressenties en jouant à Guardian Heroes, qui reste une sacrée référence. Il faut dire que la possibilité de jouer à quatre simultanément n’est pas si courante dans le genre. Ici, on a l’impression que les créateurs du jeu ont pris les meilleurs éléments des beat’em all déjà existants et les ont compilés avec ingéniosité pour arriver au résultat que l’on a sous les yeux. Pour défaire ses adversaires, le joueur dispose ainsi d’une panoplie de coups s’étoffant avec le temps et d’une magie propre au personnage choisi. Un système d’expérience a également été mis en place, permettant de répartir des points de compétence selon quatre critères (force, magie, défense et agilité) et de créer le chevalier de ses rêves pour aller affronter les méchants dans une bonne vingtaine de niveaux d’un classicisme habillement détourné par nos amis de The Behemoth. Forêt, monde volcanique, désert, etc. Tous les classiques sont là, mais traités de manière suffisamment originale pour ne pas paraître déjà vus ailleurs. D’autre part, si les personnages disponibles sont au nombre de quatre au début, vous débloquerez rapidement et de manière très différente plus d’une vingtaine de nouveaux protagonistes utilisables dans tous les modes de jeu. Si vous êtes du genre à vouloir tout récupérer, attendez-vous à passer de longues heures sur Castle Crashers d’autant que le finir ouvre un nouveau mode de difficulté carrément hardcore ! Et nous n’avons même pas encore parlé du multijoueur !
Un multijoueur pas très net…
Malheureusement, depuis son lancement, Castle Crashers souffre d’un défaut majeur qui pourrait paraître rédhibitoire : le jeu en ligne s’avère en effet particulièrement capricieux et instable. Deux semaines après la sortie officielle du jeu, il est toujours extrêmement difficile de trouver une partie jouable, c’est-à-dire qui aboutit finalement bien à une session de jeu sans déconnection intempestive. Nombre de fois, on se retrouve simplement renvoyé au menu principal pour une raison X ou Y. Plusieurs joueurs se sont même plaints d’être déconnectés en cours de partie, voire du fait que leur jeu se bloquait. Il semblerait que ces soucis soient principalement dus à l’énorme succès du jeu. Mis à part donc ces problèmes de réseau, qui on l’espère s’arrangeront avec le temps, Castle Crashers est un modèle de jeu à plusieurs. La quête principale est jouable d’un bout à l’autre en coopération jusqu’à quatre joueurs en simultané sachant que chaque joueur peut, s’il dispose de plusieurs manettes inviter un ami présent chez lui à joindre la partie. Cerise sur le gâteau, les joueurs doivent en outre s’affronter à chaque fois qu’ils délivrent une princesse pour obtenir ses faveurs, comme dans ce bon vieux Double Dragon. Deux petits modes de jeu bien sympathiques dédiés au multi sont également disponibles. L’un est une épreuve de tapotage de boutons dans la plus pure tradition Track’n Field (avec donc de sévères douleurs musculaires à l’issue de l’épreuve) et l’autre est un jeu de combat en arènes relativement varié puisque quatre modes de jeu aussi différents qu’intéressants sont disponibles et que chacun des 26 personnages jouables peuvent y participer. Bref, de quoi rallonger encore une durée de vie déjà exceptionnelle.