1st Look

22.08.2008 à 19h44 par |Source : Rédaction

Fable 2

Il y a des jeux qui sont au dessus du lot, pas forcément de par leurs qualités, simplement parce qu’ils bénéficient d’une aura particulière créée par l’attente ou le soutien exacerbant d’un éditeur. Fable 2, comme Halo ou Final Fantasy, en fait partie. Une situation pouvant élever le jeu au rang de légende ou le faire chuter dans l’enfer des déceptions. La série du génial Peter Molyneux se trouve en ce moment même au purgatoire, le premier épisode ayant partagé les opinions. Qu’apportera le second tome ? La Games Convention nous ayant permis de poser pour la première fois les mains sur le RPG phare de Microsoft Game Studios, nous sommes en mesure de vous livrer nos premières impressions.
Avant toute chose, la démo présente sur le stand Microsoft de la Games Convention provient d’une version déjà présentée à l’E3, autant dire que ce que nous avons vu date de déjà quelques mois. Depuis, de nombreuses améliorations ont étés faites, et Peter Molyneux a prétendu à Los Angeles que le soft était « fini », et entrait dans une phase de peaufinage. Cela implique que la technique soit retravaillée, notamment en ce qui concerne les saccades, nombreuses sur la version que nous avons essayée.Le jeu étant prévu pour cet automne, le temps d’avoir peur n’est pas encore venu, mais un joueur averti en vaut deux.

Malgré tout, la version jouée lors de cette GC était déjà très jolie. Si techniquement, le jeu ne crève pas le plafond, force est de constater que les environnements sont vastes et esthétiquement très réussis. On reste dans le style Fable, c’est-à-dire un univers fantastique, à tendance dessin animé, avec des références au style du 17ème siècle à travers les tromblons, les grosses bottes de pirates ou les maisons de Bowerstone aux toits menaçants. L’aspect contemplatif du jeu est toujours bien présent, les paysages extérieurs sont magnifiques et l’ambiance globale riche. Tout semble parfaitement bien travaillé et cohérent, et ce n’est pas une surprise quand on connait Lionhead et l’exigence de son fondateur. En ces temps troubles ou l’originalité et la profondeur sont souvent sacrifiées, c’est déjà un point sur lequel Fable 2, pourtant grosse production sur laquelle Microsoft mise beaucoup, se démarque.


Un point qui pourrait être critiqué est le secteur de l’animation, problématiques lors du premier épisode et toujours à la peine dans Fable 2. On n’atteint pas la fluidité des meilleurs jeux actuels, faute de bonnes séquences de liaison entre les différents gestes des personnages. Problématique lorsque l’on observe les progrès de la concurrence (le dernier Star Wars pour n’en cité qu’un). L’accent a été mis sur les expressions et comportements du héros. Ainsi, une cinquantaine de mimiques réparties par classes (méchant, amour, fun…) ont été ajoutées et servent l’évolution du personnage dans le monde d’Albion, notamment dans sa capacité à interagir avec les humains et les animaux.

Si nouveauté il y a, on le constate plus volontiers à la castagne. Dans les combats, chaque bouton désigne une action. X pour castagner, Y pour faire parler la poudre, B pour balancer des sorts. Une pression prolongée sur les touches permet de varier les enchaînements à l’épée (coup puissant), de viser plus précisément au fusil ou de lancer des sorts plus puissants. Dans le cas particulier des sorts, cela passe par un système de jauge que l’on remplit plus ou moins rapidement selon la classe de son personnage (guerrier, mage, etc). A chaque niveau de puissance est assigné un sort. Par exemple, pour le niveau 1, des boules de feu, pour le niveau 2 un sort électrique, etc. Avec une arme par touche, et finalement assez peu de variations, on est encouragé à alterner, à rechercher des solutions, le tout dans un rythme très dynamique. Simplicité et efficacité sont donc les mots d’ordre des combats du RPG de Lionhead. Le système tant vanté par Molyneux n’est peut-être pas le plus complexe jamais inventé, mais c’est sans conteste un de ceux qui allie le mieux le plaisir et la simplicité.


Les ennemis pourfendus délivrent des orbes jaunes, bleus, rouges et verts correspondant aux quatre boutons du pad. Les récupérer vous permettra d’acquérir de l’expérience pour les actions correspondantes. Par exemple les orbes jaunes améliorent le tir. Comme on ne peut pas mourir dans Fable 2, une autre sorte de pénalité a été imaginée par Lionhead : la perte de toute l’expérience emmagasinée grâce aux orbes. Un autre pas vers l’accessibilité tel que le souhaitait Peter Molyneux.

Mais la caractéristique décisive de Fable 2, c’est bien la coopération. A tout moment, on peut inviter un ami, qui intègre notre monde avec son personnage et toutes ses caractéristiques propres. Il peut ainsi aider dans les quêtes les plus difficiles, ce mode est accessible en live ou en local sur un même écran et sans partage d’image. Le coop est le point fort du jeu, Fable 2 devient social et convivial ! A ce moment-là, le jeu de rôle est mit de coté, vous ne gagnez pas d’expérience, mais rien ne vous empêche de progresser dans l’histoire avec votre ami préféré ou n’importe quel inconnu. A n’en pas douter, ce Fable 2 jusqu’alors simple suite devient clairement plus ambitieux et du coup plus attrayant.

Sur cette démo, seules les premières minutes du jeu étaient jouables. L’histoire reprend, comme dans Fable , la trame de l’enfant esseulé, vaurien, en proie à des troubles. Il pourra, dans son futur, plonger vers les forces du mal ou du bien. A l’instar du premier épisode, dans les premiers instants, vous devrez vous débrouiller dans la rue, seul, pour gagner un peu d’argent. Un sentiment de déjà vu assez frustrant mais qui est probablement trompeur. Fable 2 semble plus sombre et les minutes qui suivent vos débuts dans l’univers du jeu ne trompent pas.

Albion en lui-même est plus vaste. Il faudra attendre d’avoir la version finale entre les mains, néanmoins il semble que certaines zones soient très ouvertes, permettant de sauter les barrières, prendre la clé des champs et gambader dans les blés. Un rapide aperçu sur la carte nous a permis d’observer le nom de quelques villes déjà connues comme Oakvale ou Bowerstone. Pour ce qui est du contenu, Fable 2 devrait décupler le nombre d’armes, de sorts et de costumes. Classique, mais bienvenu, compte tenu de la relative pauvreté du premier opus à ce niveau. Je ne parlerai pas dans cette preview de la gestion de l’argent et des pubs games, non accessibles. Enfin, quelques mots sur votre plus fidèle ami, le chien. Il met à votre service son flair en indiquant les directions de quêtes à suivre ou la présence de trésors dans les environs.

Les qualités visuelles de Fable 2 sont indéniables : Albion grouille de vie et de détails. Côté gameplay, le jeu est toujours aussi simple et efficace. Un parti pris clairement assumé par Lionhead. Seul point noir, l’animation hachée brise un peu la sensation de dynamisme créée par les mécanismes de jeu, et ce malgré une très bonne impression globale. Cependant, il convient de ne pas oublier le mode coopératif, véritable bouffée d’oxygène du titre, une source de fun indéniable, dans la droite lignée de la politique de Microsoft, tout en restant en accord avec les convictions des gamers. Fable 2, au purgatoire, lorgne sur le panthéon mais attention de ne pas laisser une jambe en enfer.

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