Test : Dragon Ball Z: Kakarot sur Xbox One
Cooler than ever
Terminé depuis plus de 20 ans, l’anime Dragon Ball Z n’en finit plus de nous servir un nombre imposant de jeux vidéo, le plus souvent orientés vers le genre du jeu de combat. Pourtant la série imaginée par Akira Toriyama combine habilement ces bastons souvent épiques avec un côté aventure franchement prononcé, mais pourtant rarement traité par les studios de développement lorsqu’il s’agit d’adapter l’histoire de Goku et ses amis sur consoles de salon. Il aura donc fallu attendre la fin de cette génération pour voir les Japonais de CyberConnect2 se lancer, avec une solide expérience d’adaptation de shonen pour en faire un savant mélange de jeux d’aventures ponctués de combats bien réalisés. Mais Naruto n’est pas Dragon Ball Z, et c’est forcément avec un peu d’appréhension que le titre se prend en main pour la première fois.
On distinguera donc les deux parties majeures de ce Dragon Ball Z: Kakarot, avec ses traditionnels combats d’un côté, et ses phases d’exploration et de réalisation de quêtes de l’autre. Aucune surprise concernant le scénario puisque le jeu reprend l’histoire de l’anime diffusé pendant près de huit ans au travers de presque 300 épisodes. On y retrouve donc les quatre arcs principaux, à savoir l’arrivée de Saiyens sur Terre, Namek, les Cyborgs et Buu. L’aventure se déroule évidemment de façon chronologique, mais fait le choix de ne pas imposer un rythme effréné et propose régulièrement au joueur des temps durant lesquels il profite d’une grande liberté. Pour cela, le monde est découpée en plusieurs zones, éparpillées selon la carte officielle imaginée par Akira Toriyama pour le manga. Plutôt qu’un monde ouvert, on évolue donc dans un monde semi-ouvert reprenant tous les lieux iconiques comme la Maison de Kamé Sennin (Tortue Géniale), la Tour Karine surplombée du Palais de Dieu ou encore la ville de l’Ouest. En cherchant bien, on y trouve même la maison du Grand-Père de Goku ou l’ancien repère de Yamcha.
Autant dire que le décor est parfaitement posé pour donner l’impression au joueur de se fondre totalement dans l’univers de Dragon Ball, bien aidé par la présence des musiques officielles de l’anime, de modèles 3D absolument parfaits si l’on excepte les PNJ au design aléatoire, et de graphismes là aussi très soignés pour une copie finale plus que satisfaisante en matière de direction artistique. La palette de mouvements, habituellement scotchée à l’authenticité des combats, sert intelligemment la partie aventure du titre. Goku et les nombreux autres personnages jouables peuvent donc se déplacer à vive allure, aussi bien à terre que par la voie des airs et cela donne la possibilité d’explorer de manière idéale le monde relativement vaste proposé. Car tout est fait pour qu’il ne soit pas réellement possible de se cantonner à l’enchaînement des combats. Ne serait-ce que pour se procurer quelques zénis, indispensables à l’achat de consommables et qui ne s’obtiennent que par la vente d’objets divers et très variés. Le ramassage de fruits et légumes, la récupération de minerais et la pêche se révèlent autant nécessaires que d’aller coller quelque baffes aux saibamen du coin.
Les développeurs n’ont heureusement pas poussé à l’extrême ces phases de jeu plaisantes qui auraient rapidement pu se révéler répétitives. Au final on se contente de ramasser ce qui nous passe sous le nez, et à faire quelques recherches en usant du Ki pour mettre à jour certains éléments plus intéressants que d’autres. La présence de quêtes annexes est l’occasion de varier un peu les plaisirs, en plus de retrouver des personnages connus de la franchise comme Tao Paï Paï, C-8 ou Baba pour ne citer qu’eux. Un aspect fan-service appréciable que l’on retrouve également dans le ramassage de «souvenirs» qui rappellent quelques passages de l’époque Dragon Ball et donc de l’enfance de Goku. La présence de tableaux communautaires lorgne également vers cette tendance à la nostalgie. En remplissant certaines missions (principales ou secondaires), le joueur récupère des badges à l’effigie des différents protagonistes de la série et les installe sur différents tableaux, selon plusieurs critères. Un concept intéressant et novateur qui pousse à la collection et qui joue sur les liens entre les personnages, avec la possibilité de débloquer certaines compétences par ce biais.
On retrouve évidemment ce même besoin de plaire aux fans de la saga du côté des combats, et ce n’est pas vraiment pour nous déplaire. Fort d’un passif assez monumental en la matière, Dragon Ball Z: Kakarot vise juste une fois de plus dans ce domaine. Même si la diversité des commandes à réaliser paraît impressionnante dès le premier combat, quelques minutes suffisent pour en maîtriser les moindres détails. Il devient ainsi évident de sortir un Kaméhaméha ou une frappe météore, entre deux esquives. Une vraie nervosité se dégage alors de ces batailles qui, sans parler d’authenticité, collent parfaitement à l’ambiance de l’anime. Les bruitages et les musiques y font beaucoup, mais la possibilité de se battre avec des soutiens capables de sortir de grosses attaques définies à l’avance offre une vraie profondeur à l’ensemble. La présence des transformations et des attaques propres à chaque personnage contribuent à l’immersion, pour en faire un vrai bon jeu de combat. Les principaux combats sont évidemment calés entre deux cinématiques qui reproduisent les scènes de l’anime de belle manière, même si certains défauts de mise en scène sautent parfois aux yeux, sans toutefois gâcher le plaisir.
Mais comme on le disait, c’est l’aspect aventure qui prime avant tout dans le titre. Et pour cela, les développeurs de CyberConnect2 ont décidé d’adopter un style très orienté vers le A-RPG. Hors bataillées liées à l’histoire principale, les rencontres avec les ennemis se font dans les zones d’exploration avant de voir le combat s’engager. Le système d’expérience nous rappelle constamment que le titre emprunte de nombreux éléments au jeu de rôle japonais, sans oublier de rester moderne et de ne pas avoir à passer par la case leveling de manière trop régulière. Globalement le jeu n’est ni trop facile, ni trop dur, même si on regrette de ne pas avoir le choix de la difficulté comme c’était le cas dans One Piece: World Seeker par exemple. Cela ne l’empêche pas de proposer une durée de vie absolument énorme pour le genre, puisqu’il faut compter une trentaine d’heures pour en voir le bout, à condition de disposer d’un minimum de motivation pour s’attarder sur certaines quêtes secondaires et l’exploration. On regrette que le système de zones oblige à avoir un grand nombre de temps de chargements, pas forcément très longs bien heureusement (ndlr: un patch visant à réduire leur durée est en préparation). La possibilité d’opter pour les voix japonaises est évidemment un plus pour les plus exigeants, ou même pour ceux qui ont découvert la franchise avec Dragon Ball Super en version originale récemment. Pas de voix françaises au programme, mais l’excellence des doublages originaux et la traduction intégrale des textes en français suffit largement à plonger le joueur dans cet univers extrêmement bien retranscrit.
+
- Ambiance tout à fait exceptionnelle
- Hyper fidèle à l'anime
- Du A-RPG de très haute qualité
- Durée de vie énorme
- Graphiquement irréprochable
- Toutes les musiques originales sont là
- Voix japonaises d'origine
- Tableaux communautaires très bien pensés
-
- Gameplay aérien difficile à maîtriser
- De petits défauts de mise en scène
- Pas de modes de difficulté
- Beaucoup de chargements