Jeux

Mercenaries

Shoot'em up | Edité par LucasArts Entertainment | Développé par Pandemic Studios

8/10
360 : 17 February 2005
21.02.2005 à 19h53 par

Test : Mercenaries sur Xbox

Savez-vous chers amis qu’il y a environ 15 000 à 20 000 mercenaires en ce moment même en Irak ? Eh oui c’est plus que le contingent anglais lui-même… C’est bien connu, un mercenaire est un bonhomme qui défouraille contre quelques malheureux deniers… mouais de prime abord ça ne paie pas de mine comme job, mais faut croire qu’avec un salaire moyen de 12 000 € par mois certaines personnes se trouvent subitement prises d’une envie de voyager à travers le monde pour montrer leurs gros guns (pas mon cas…). Mais refermons cette page « culturelle » pour nous plonger dans le dernier né de la gamme LucasArts en matière d’action et de « bourrinisme » primaire. C’est bien entendu de Mercenaries dont je vous parle. Tout le monde se souvient de Soldier of Fortune ? Eh bien ça n’a rien à voir!

Boutons le Grand Satan Capitaliste!

En éditant Mercenaries LucasArts s’attaque à un créneau déjà occupé par l’internationalement connu et reconnu Grand Theft Auto. Tout au long de ces dernières années GTA a su régner en maître absolu sur le marché des jeux à liberté d’action totale (ou presque tout du moins). Et ce ne sont pas de pâles copies telles que True Crime et bien d’autres (pitit trou de mémoire…) qui lui ont fait peur! C’est dire si Mercenaries est ambitieux en envisageant d’effleurer la couronne du Dieu Suprême GTA. À mon goût le pari était audacieux et vous vous rendrez compte en parcourant ces lignes qu’il est en grande partie réussi. Au moins dans les grandes lignes du jeu puisqu’il y a tout de même des «zones de foirage» comme j’aime à les appeler.

Commençons par une de ces «zones de foirage». À l’instar de GTA, Mercenaries n’a pas eu la chance d’avoir un scénariste (réductions budgétaires chez Pandemic?) à la hauteur des prétentions du jeu puisqu’on doit tout bêtement arrêter le méchant Coréen du Nord dans ses projets de destruction du Grand Satan Capitaliste. Bref vous prenez Ghost Recon 2 et vous avez le scénar de Mercenaries, en gros y’a pas de quoi se retourner les tripes. Le grand méchant général Song vient de prendre le pouvoir en tuant son père qui, lui, rêvait à une réunification des Corées pacifiquement, mais le fils a d’autres projet pour la Mère Patrie, qui RrRrRrRr ZzZzZzZz…

Vous l’aurez compris, Mercenaries ne brille pas par une histoire haletante et transcendante mais il se rattrape sur un bon paquet de choses qui feront même rougir de jalousie le géant de Take 2. Un exemple qui vient de suite à mon petit encéphale est celui de l’immense carte qui nous est fournie en guise de terrain de jeu. C’est un énorme champ de bataille sur lequel sont disposées plusieurs villes et quelques bases militaires. D’ailleurs pour la parcourir le mieux c’est de voler l’hélico du voisin (c’est po bien, mais la guerre c’est bien connu c’est dégueulasse!). La carte reprend la célèbrissime DMZ (DeMilitarized Zone) qui sépare les actuelles Corées. Zone où stationnent (dans le jeu) les Nations Alliées représentées par un drapeau bleu (rappelant étrangement celui de l’ONU d’ailleurs). Et oui parce que comme dans GTA vous aurez affaire à des factions pour lesquelles il faudra travailler et donc gagner du blé (ben comme dans GTA dites donc…) pour pouvoir acheter du matériel militaire et civil (pour rester incognito).

Donc le jeu nous présente cinq grands «clans» que sont les coréens du Nord (toujours aussi vicieux que dans GR2), les coréens du Sud, les voisins chinois, la Mafia russe (comme dans GTA…) et les Nations Alliées citées plus haut. Donc pour avancer dans l’histoire il vous faudra « bosser » pour ces groupes. Les différentes missions que vous ferez vous ouvriront les portes du paradis du joyeux mercenaire. En effet, suivant la difficulté de la mission, «l’employeur» mettra à votre disposition une partie del’arsenal de l’armée américaine, et ça va du «basique» barrage d’artillerie au largage de la bombe anti-bunker surpuissante en passant par le soutien aérien par Hercules C-130 Gunship (un gros avion avec tout plein de canons qui tirent des obus de 155). Vous l’aurez compris, Mercenaries est un vrai catalogue de matos en tous genres.

Le mercenaire en herbe que vous êtes se demande déjà si au niveau de la prise en main ça tient la route. La réponse est «oui ça tient largement la route!». Le gameplay est relativement riche même si on peut déplorer par moments quelques difficultés à piloter un tank de 40 tonnes. Mais Mercenaries ne s’avoue pas vaincu si facilement puisqu’à l’inverse des tanks, les hélicos sont un vrai plaisir à piloter, en plus sur certains modèles on dispose de l’option «aimant à tout faire», c’est tout simplement un aimant géant sous le ventre de l’appareil qui vous permet de faire mumuse avec les jeeps ennemies. Par exemple vous vous baladez joyeusement dans votre hélico et il vous vient subitement l‘envie d’effleurer la touche «bas». Soudain un aimant sortet vous dites: «Mais c’est top cool!» et vous avez bien raisonpuisqu’en vous positionnant correctement au-dessus d’un véhicule ennemi vous l’accrocherez et le trimbalerez ainsi jusqu’à ce que l’envie de toucher la touche «haut» vous titille les neurones. Ceci fait vous verrez les malheureux (et vicieux) ennemis faire une chute libre direction les fenêtres du building d’en face. Quel bonheur pour les petits sadiques que nous sommes!

Un autre aspect du gameplay ravira les plus anti-Halo 2 (et oui ça existe) d’entre vous c’est-à-dire l’abordage des véhicules. Cette possibilité a été poussée à l’extrême puisqu’on peut même aborder les hélicos en vol et donc en virer l’ancien proprio (autre petite touche spéciale pour les sadiques)! De plus vous n’entrerez dans un char qu’après avoir carbonisé les anciens membres d’équipage à l’aide d’une Sainte grenade. Sadisme quand tu nous tiens… Et tout comme GTA si vous voulez un moyen de locomotion, ben suffit juste de se servir.

La beauté de la guerre…

Comme tout le monde le sait la guerre c’est dégueulasse. Mercenaries ne déroge pas à la règle avec ses graphismes qui ont (malgré toutes les qualités citées ci-dessus) pêché par manque d’ambition. En effet on se retrouve avec un jeu entre les mains un tout petit peu plus fin que GTA mais qui reste tout de même moins coloré et agréable à regarder. On notera également des textures très inégales puisque si celles des personnages et des véhicules sont correctes, il n’en est rien de certaines textures du paysage parce que par moment ça ressemble limite à du dégueulis (huuum bon appétit bien sûr!). On aurait quand même aimé un peu plus de soin de ce côté là même si le gigantisme de la carte pardonne cette faute de style…

Mercenaries se fait également remarquer par un moteur physique quelque peu bizarre. En effet il n’y a rien de plus facile que de faire voler une pauvre petite jeep avec une roquette bien placée. Ce moteur physique vous permettra également de retourner votre véhicule à coups de crosse s’il vous arrive quelques bricoles sur la route ce qui, entre nous, reste quand même réservé à la «grosse bestiole verte» que vous connaissez bien.

Un très gros point positif est qu’il n’y a aucun temps de chargement grâce au streaming, c’est-à-dire que contrairement à GTA où quand vous passez d’une ville à l’autre il y a un chargement, Mercenaries charge en permanence tous les éléments du décors sur la map ce qui ajoute un peu plus de confort au jeu, en revanche la distance d’affichage en pâtit. Comme toujours on ne peut décidément pas tout avoir…

Mais ce qui fait une des plus grande force de Mercenaries c’est la destruction d’objets et les effets que ça implique. Par exemple si vous vous retrouvez coincé entre deux petites maisons avec votre blindé de 80 tonnes, ne vous prenez pas la tête, quelques pains de C4 aux coins des murs résoudront votre problème! Mais attention à ne pas faire sauter votre joujou au passage… Et c’est au moment de la déflagration que toute la saveur du jeu s’exprime puisque voir les bâtiments s’effondrer dans un nuage de poussière incandescente est un vrai plaisir pour les globes oculaires. De plus, la façon dont le bâtiment explosera dépendra de l’arme employé: si vous vous servez tout simplement de la frappe chirurgicale toute bête vous aurez un effet tout aussi banal, cependant si vous choisissez en connaisseur d’user de la bombe Buster (anti-bunker) vous aurez le plaisir de voir le projectile entrer dans le sol et exploser quelques instants plus tard en emportant avec lui au moins un pâté de maisons. Ce qui, il faut l’avouer, est assez jouissif quand on sait qu’un bataillon d’ennemis se retrouve décimé dans l’explosion (ndlr: bordel mais les joueurs de jeux vidéo deviennent malades ma parole!).

D’ailleurs en parlant des ennemis, avec l’IA de cacahuète qu’on leur a implantée à ces pauvres petits bons hommes vous n’aurez aucun mal à faire un carnage au milieu d’une base digne de la Zone 51. Imaginons que vous soyez à cinquante mètres d’un méchant (et vicieux) nord coréen et que vous lui titilliez les oreilles à la sulfateuse, il ne répliquera que s’il se retourne, et encore il faut l’avoir raté puisqu’ils sont presque toujours immobiles. La phrase qui pourrait résumer cette IA serait: «moi voir moi tuer!! ».

Autre point, qui en fait d’ailleurs perdre à Mercenaries, c’est l’absence totale de compatibilité au Xbox Live! Comment peut-on en ces temps de frénésie«Livistique» ne pas prévoir de mode multijoueurs ou même de contenu téléchargeable? Un mode à la Star Wars Battlefront aurait fait de Mercenaries un challenger direct de l’autre titre de LucasArts. Avec toutes les possibilités qu’il offre je considère que c’est un pur gâchis! Donc Mercenaries restera à jamais un plaisir solitaire auquel on reviendra longtemps après avoir terminé la campagne principale, ne serait-ce que pour la joie de raser la ville la plus proche à coup de bombardement aérien. La durée de vie est en effet considérable même s’il n’est jouable qu’en solo.

On peut dire que Mercenaries est aussi puissant que l’arsenal nucléaire américain mais avec une technique qui tiendrait plus de l’armée russe. Il ravira les accros de GTA tout simplement pour ce que lui n’a pas, c’est-à-dire des possibilités de destructions tout bonnement excellentes et un arsenal militaire qui frise la déclaration de guerre. Bien évidemment on ne se laissera pas porté par le scénario qui ne vaut pas un clou ! Et on regrettera logiquement l’absence de compatibilité au Live qui aurait pu étoffer le catalogue en matériel divers et varié…

+

  • Super vaste et varié
  • Super long
  • De la destruction et des armes à profusion

-

    • Bien trop inégaux avec des personnages plutôt bien rendus mais des textures qui frisent le foutage de gueule par moments. Cependant une carte énorme et des effets d’explosions magnifiques pardonneront le tout.
    • Le gameplay est relativement bien pensé malgré quelques zones d’ombre comme la conduite des tanks plutôt difficiles à prendre en main.
    • C’est aussi long et aussi bon que GTA !! On regrette tout de même l’absence de compatibilité au Live.
    • Mis à part les « boum ! boum ! » et autres « bang ! bang ! », Mercenaries ne propose rien de neuf. La musique n’arrange rien. On notera par ailleurs que le son par défaut est bien trop bas, il faut tendre l’oreille pour comprendre les ordres.
    • Si on met de côté les quelques problèmes techniques c’est un pari gagné pour LucasArts avec ce Mercenaries qui lorgne vers le GTA militaire ! Une très bonne surprise, qui mériterait un mode Live pour être carrément indispensable.
    • En fonction de l’action on a l’impression de voir des Playmobils mais les séquences d’explosions et autres détonations nous font oublier ces quelques soucis.
    • Graphismes inégaux
    • Le scénario bien beurk
    • La bande son