Jeux

Moto GP : Ultimate Racing Technology

Course | Edité par THQ | Développé par Climax

8/10
360 : 07 juin 2002
10.06.2002 à 11h59 par

Test : Moto GP : Ultimate Racing Technology sur Xbox

S’il est bien un sport mal représenté sur consoles, c’est sans conteste la pétanque. Alors forcément, ce n’est pas Moto GP : Ultime Racing Technology qui comblera cette lacune inacceptable ! Mais bon, en y regardant de plus près, il est vrai que la moto n’est pas non plus dignement représentée sur les consoles nouvelle génération (à part le très moyen Moto GP de Namco sorti sur PS2, c’est le néant absolu). Alors, les développeurs de Climax ont-t-ils réussi à transformer leur essai ?

Un

contenu imparfait

Au niveau des modes de jeu, on

retrouve les modes course simple, championnat arcade, Grand Prix, contre la

montre, ainsi qu’un mode multijoueurs (4 en écran splitté, 16 en LAN). En

championnat arcade, votre but est de réaliser un maximum de prouesses (minimum

de sorties de piste, wheeling, dérapages…) afin de gagner des points essentiels

au déblocage de bonus. D’ailleurs, et même s’ils n’ajoutent pas grand chose au

jeu, ces bonus sont fort sympathiques, puisqu’ils vous offrent la possibilité

d’appliquer divers effets graphiques au jeu (cell shading, fil de fer «

Tronesque »…) ainsi que quelques surprises que je vous laisse le soin de

découvrir (surtout le mode Ding Ding !).

En sus de

ces modes, on trouve un mode « exercice » qui vous permet de travailler votre

pilotage et d’ajouter les premiers points à vos statistiques (d’ailleurs

n’espérez même pas débuter en GP sans passer par là). Bref, tout ça verse

dans le classique, et seuls les bonus permettent un tant soit peu de faire la

différence.
Autre point, scandaleux cette fois, c’est l’absence de 6

des 16 circuits du tour mondial ! C’est assez impardonnable pour un jeu sous

licence officielle, et ça témoigne d’un titre sorti à la va-vite par son

éditeur. Drapeau noir pour Climax sur le coup !

Start your engines

!

Par

contre, techniquement parlant, Moto GP assure. Et pas qu’un peu mes aïeux !

Alors évidemment, on est loin d’exploiter la Xbox à fond, mais le tout est

très beau et tourne sans broncher, même avec 20 motos à l’écran. Les

textures des revêtements sont splendides et très fines, et le multi texturing

nous prouve qu’il n’a pas grand chose à envier au bump mapping dans ce domaine.

Les lense flares sont éblouissants, les ombres portées sont juste super

réalistes, les chromes réfléchissent le décor, et lorsqu’une moto traverse une

étendue de sable, les particules volent dans tous les sens. En plus, et pour

couronner le tout, on note l’absence totale d’aliasing, comme si cette faiblesse

graphique n’était plus qu’un lointain souvenir. Bref, vous aurez compris que

niveau graphique, ça arrache. Mais j’en vois déjà certains geindre « oui mais

les décors sont vides ». Soit, on a vu plus rempli dans un jeu de course,

mais le fait est que dans un grand prix le vide est de mise. Alors on ne

peut pas reprocher grand chose de ce point de vue, même si les abords des

circuits auraient pu être légèrement plus vivants.
Autre aspect technique

impressionnant, c’est le son. En effet, les possesseurs d’un home cinema seront

aux anges puisque la dynamique sonore ainsi que le découpage 5.1 sont

exemplaires ! Les motos vrombissent sur les 5 enceintes, et la répartition

est une des plus réaliste jamais écoutée dans un jeu. On entend clairement le

concurrent arriver par la voie arrière gauche, puis se faufiler lentement vers

la voie avant gauche, pour enfin vous doubler et faire rugir la voie

centrale. C’est saisissant et totalement immersif ! Et comme si cela ne

suffisait pas, vous pouvez jouer sur vos morceaux favoris répartis sur les 5

enceintes (donnant au passage un peu plus d’envergure à l’espace sonore). Au

passage, je précise que le jeu est compatible 16/9 (yeeesss !) et 60 Hz.
Pour

ceux qui ne possèdent pas d’équipement (les malheureux !), ils pourront toujours

se consoler avec des bruitages bien rendus, même si ceux-ci n’apportent rien de

révolutionnaire. Les motos émettent un vrombissement caractéristique aux 500 cc,

et le public sera toujours là pour vous supporter.

Vroum vroum

!

C’est

bien joli tout ça, mais niveau gameplay, ça donne quoi ?
Alors première

constatation, Moto GP est résolument orienté arcade (je sais ça n’est pas

un secret). Ainsi, rouler dans l’herbe ne vous fera que très rarement chuter, et

les touchettes ne sont que peu sanctionnées (il faut vraiment foncer comme un

bézu pour provoquer la chute). De plus, les pertes d’adhérence vous

ralentissent, ou au pire vous déstabilisent, mais les mangeages de bitume sont

aussi rares que l’illumination intellectuelle chez Thierry Roland. Enfin, et là

c’est tout de même gênant, l’aspiration n’est pas vraiment prise en compte alors

qu’il s’agit d’un élément déterminant dans une course de motos (en fait, il y a

bien une flèche qui vous indique l’aspiration, mais vous ne gagnez pas vraiment

en vitesse de pointe, du moins pas suffisament pour doubler un adversaire). Vous

l’aurez donc compris, les inconditionnels de la simulation passeront leur

chemin.
Cependant, n’allez pas croire que le jeu est facile pour autant. Dès

la catégorie Pro, arriver premier d’un GP sera une gageure et il vous faudra

rester concentré pour ne pas vous faire distancer. Mais rassurez-vous, la

prise en main est extrêmement instinctive, et après quelques séances

d’entraînement on trajecte sans problème. De plus, Moto GP introduit une

nouveauté dans le domaine des jeux de course, à savoir la séparation des freins.

Ainsi, vous contrôlez le frein arrière avec la gâchette gauche et le frein

avant avec celle de droite. Mine de rien, cela ajoute pas mal au gameplay,

et ce d’autant plus que la gestion des boutons analogiques est merveilleusement

gérée, vous permettant d’exprimer vos talents avec une surprenante

souplesse.
Enfin, l’impression de vitesse est carrément surpuissante !

L’effet de blur est très bien rendu, et les différents réglages de la focale de

la caméra vous donnent carrément l’impression d’être aux commandes du Faucon

Millenium ! Et si vous avez le malheur d’enclencher le mode turbo, la sensation

de vitesse aura de quoi faire pâlir un conducteur de TGV ! (j’exagère à peine).

Montée d’adrénaline garantie !
Pour clore ce long chapitre, je voudrais

mentionner les vue cockpit et la vue casque. Celles-ci sont complètement

injouables tellement elles sont basses, mais en revanche elles garantissent des

sensations hors normes que l’on peut retrouver lors des ralentis, surtout

lorsqu’il pleut et que les gouttes ruissellent sur la caméra. Effet garanti

!

En conclusion (ça y est vous êtes arrivé au bout du texte, bravo !), Moto GP remplit parfaitement son contrat. Accessible, beau, agréable à jouer, et prenant, il s’installe en référence du genre sur console (et j’ai bien dit sur console). Bien sûr, il n’est pas parfait, mais le plaisir de jeu est là, et c’est bien l’essentiel. Maintenant, je tiens à préciser qu’il aurait obtenu 16/20 sans aucun problème si les développeurs n’avaient pas « oublié » d’inclure la totalité des circuits du tour mondial. Car 6 circuits en moins, ça n’est pas rien, et ça sent la suite à plein nez. Donc maintenant, libre à vous d’attendre le « jeu complet » (sûrement dans quelques mois), mais sachez que le fond y est, et de toutes façons en ces temps de disette vidéoludique il est difficile de jouer les indifférents devant un titre de cette qualité.

+

    -

      • Rendu du bithume magnifique, effets de lumière superbe, et modélisation de qualité. Seule la vacuité des circuits ternit un peu le tableau, mais que voulez-vous, c'est comme en vrai.
      • Un excellent compromis arcade qui répond au doigt et à l'oeil.
      • Correcte, mais les 6 circuits en moins sont limite du foutage de gueule.
      • Bruitages de moteurs réalistes. Par contre pour les musiques, préférez votre disque dur.
      • Un excellent jeu de motos, en attendant le numéro 2. S'il avait eu la bonté d'âme de proposer tous les circuits, il aurait eu 16.
      • Super speed, l'animation ne faiblit jamais. Les mouvements des motards sont excellents.

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