Test : Octodad : Dadliest Catch sur Xbox One
L’idée de base semble assez simple : jouer un poulpe. Pas n’importe lequel cependant, puisque le héros s’avère être un… «papa poulpe» qui se fait passer pour un être humain. Scénario tout à fait improbable donc puisque notre ami mollusque passera dix ans de sa vie avec sa femme, puis ses enfants, parfaitement incognito. Évidemment, ceci se veut plus amusant que crédible et en l’état, ça fonctionne très bien. Surtout que les développeurs ont tenu à enrober tout ça avec un pitch qui est un minimum travaillé, et il faut le dire, les dialogues font généralement mouche. Les répliques des différents intervenants, pleines de bons sentiments, sont souvent drôles et bien senties. Il est donc plaisant de voir que cet aspect du jeu n’a pas été sacrifié et on s’immerge vite dans la vie de cette famille insolite.
Mais bien sûr, ce qui fait toute l’originalité d’Octodad, c’est son gameplay si particulier. Parce que des déplacements basiques auraient été criminels pour incarner un poulpe, Young Horses a tenté de reproduire toute la mollesse de l’animal à travers une maniabilité unique. Ainsi, les sticks nous permettent de diriger le bras droit de notre personnage, tandis que les gâchettes LT et RT nous servent à «switcher» pour diriger les jambes. On ne déplace en fait pas entièrement le corps directement : il faut réussir à jongler habilement entre la maîtrise des jambes et celle des bras. À vrai dire, si en pratique on galère en toute logique au départ, il faut admettre que c’est pourtant bien imaginé. Ce qui est encore mieux fichu, ce sont les animations du héros : notre poulpe se tortille dans tous les sens et chaque action de la vie de tous les jours devient un véritable calvaire à effectuer pour lui… on peut perdre cinq minutes simplement à s’amuser en faisant faire des galipettes au poulpe.
« il faut réussir à jongler habilement entre la maîtrise des jambes et celle des bras. À vrai dire, si en pratique on galère en toute logique au départ, il faut admettre que c’est pourtant bien imaginé »
L’histoire nous emmène dans des lieux forcément pensés en conséquence et le level-design – auquel il manque peut-être le coup de génie qui ferait la différence – s’efforce à ne pas être brouillon. On s’attelle à remplir des objectifs supposés être simples (trouver tel ou tel objet dans un magasin, préparer une pizza, nettoyer le sol, etc etc…) mais rendus plus compliqués que prévu pour notre ami visqueux. Il faut de surcroît rester vigilant puisque trop de boulettes ou d’actions maladroites font monter une jauge (dont la rapidité à progresser dépend de la difficulté choisie) qui, une fois remplie, se conclue par un «game over». Et ça sera encore plus difficile lorsqu’un chef cuisinier un peu énervé voudra votre peau…
Vous l’aurez compris, que ce soit pour son histoire ou son concept, Octodad est diablement rafraîchissant. Ceci étant, malgré son capital sympathie important, on ne pourra s’empêcher de pester quelques fois contre le jeu. Certes, la maladresse du poulpe est parfaitement retranscrite… mais presque trop, en fait. On se retrouve de temps à autre avec une jambe coincée à un endroit pénible (par exemple, dans une porte ou dans un chariot), ou on peine d’autres fois à exécuter une action qui devrait pourtant être aisée. On regrettera aussi la très courte durée de l’aventure (entre deux et trois heures). Il y a effectivement très peu de niveaux, bien que le titre de Young Horses tente de rattraper la mise grâce à une certaine re-jouabilité : l’obtention des trois cravates cachées dans chaque stage, deux histoires bonus, un mini-stage à trouver durant l’un des niveaux principaux ou bien simplement la volonté de battre les records des développeurs permettent de passer davantage de temps sur le jeu. Nous noterons également la présence d’un mode co-op… Qui nous permet d’incarner toujours le même poulpe, mais cette fois, à plusieurs joueurs. Les deux joueurs – ou plus ! – peuvent régler qui contrôle quelle(s) partie(s) du corps (avec possibilité de faire bouger le bras gauche, cette fois), ce qui est plutôt fun, mais pour traverser tout le jeu de la sorte, il faut être très courageux… Le mode a au moins le mérite d’exister et promet d’éventuelles barres de rire (ou d’agacement ?) pour ceux/celles qui s’y essayeront.
« Nous noterons également la présence d’un mode co-op… Qui nous permet d’incarner toujours le même poulpe, mais cette fois, à plusieurs joueurs. Les deux joueurs – ou plus ! – peuvent régler qui contrôle quelle(s) partie(s) du corps (avec possibilité de faire bouger le bras gauche, cette fois), ce qui est plutôt fun »
On constatera en outre quelques ajouts pour la version Xbox One, avec notamment de nouveaux objectifs dans les niveaux. Cela reste mineur, mais appréciable. La nouveauté la plus remarquable reste toutefois l’apparition de traduction pour les sous-titres. La traduction française est par ailleurs plutôt de qualité, même si on note quelques irrégularités et erreurs, comme dans le niveau bonus au restaurant où l’un des objectifs n’est pas traduit. Rien de bien grave dans tous les cas, l’ensemble demeurant compréhensible. En contrepartie, au contraire des joueurs PC, nous n’avons pas le droit à l’éditeur de niveaux ni à ceux créés par la communauté. Graphiquement, le jeu ne connait pas de progrès notable mais reste plutôt agréable grâce à son monde très coloré, en dépit d’une technique très simple. L’aspect sonore est sympathique lui aussi, même si les (quelques) musiques ont tendance à tourner assez rapidement en boucle.
+
- Original
- Histoire amusante
- Gameplay audacieux
- Animations bien fichues et marrantes
- Du challenge pour retrouver toutes les cravates
-
- La fin arrive très vite
- Parfois approximatif
- Pas de créateur de niveau