Jeux

Perfect Dark Zero

FPS | Edité par Microsoft Studios | Développé par Rareware

6/10
360 : 02 décembre 2005
04.12.2005 à 17h32 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Perfect Dark Zero sur Xbox 360

Perfect Dark Zero, voilà un jeu qui aura déchaîné les passions ces derniers mois, à grandes empoignades pro ou anti Rare. Attendu comme le messie par certains, redouté comme la peste par d’autres, PDZ a la lourde tâche d’avoir été désigné par Microsoft comme le Halo de la Xbox 360. Attendu au tournant par des centaines de milliers de fans, les développeurs de Rare ont tout fait pour produire un jeu exceptionnel au lancement de la console. Nous sommes trois ans avant le premier jeu de la série et vous commencez l’aventure aux côtés de votre père, Jack Dark. C’est donc parti pour de nouvelles péripéties trépidantes dans l’univers futuriste de la belle rousse et de DataDyne, une méga corporation des plus scrupuleuse.

L’effet nouvelle génération

On attendait une révolution graphique sur Xbox 360, et même si comme nous le verrons plus tard il risque de ne pas faire l’unanimité, Perfect Dark Zero ne déçoit pas, plaçant la barre à un niveau supérieur par rapport aux productions Xbox. Le panel de niveaux proposés est très complet, de la jungle aux intérieurs en passant par des scènes urbaines. Tous ces environnements nous proposent des textures différentes, qui savent flatter l’œil avec des effets de bump mapping dans chaque recoin, et c’est un vrai plaisir de se mettre à couvert entre deux fougères pour sniper un ennemi. On remarque aussi la profondeur de champ incroyable qui s’étend devant nos yeux, notamment dans le niveau des toits, utile pour les séances de sniper où l’on sent bien que l’action nous appartient. Les décors sont assez bien fournis avec des caisses, beaucoup de végétation lorsque c’est nécessaire, des véhicules, de très utiles barils d’essence qui ne demandent qu’à exploser, etc. Tous ces éléments se révèlent être destructibles. Le titre possède une physique très poussée et on prendra un malin plaisir à tout faire péter lors des gunfights ou alors à descendre les caméras et autres tourelles sur notre passage pour ne pas se faire repérer – infiltration, quand tu nous tiens. Cette physique est totalement développée pour rendre l’action plus prégnante. L’extermination des ennemis en est d’ailleurs un bon exemple puisque lorsque vous leur tirez dessus, de nombreux points d’impacts sont prédéterminés : bras, jambes, ventre, dos, fesses (certainement une première d’ailleurs !), et bien sûr, la tête avec l’inévitable et radical headshot. Lorsqu’ils meurent, vos assaillants se plient à merveille à l’effet de « ragdoll » et leur corps épouse le nivellement du décor ou passe par-dessus une barrière et s’écrase littéralement quatre étages plus bas. Un bon point qui renforce l’immersion.

Révolution du gameplay ?

On le sait déjà, la manette Xbox 360 est vraiment un exemple d’ergonomie. Jouer sur Kameo a été un plaisir et jouer sur Perfect Dark Zero l’est tout autant, dans un tout autre registre. Ce FPS apporte ses petites touches de nouveautés au niveau du gameplay. Bien sûr on prend un malin plaisir à foncer dans le tas, utiliser les plus grosses armes et tout exploser sur son passage, mais en outre Rare a mis au point un système de couverture très simple à utiliser et méchamment efficace. Il suffit d’appuyer sur le bouton A de la manette lorsque l’on se trouve à proximité d’un coin de mur, d’une caisse ou d’un petit muret et Joanna se met à couvert dans une vue à la troisième personne permettant d’admirer le corps athlétique de la belle rousse. Bref, dans cette position, vous aurez le temps d’ajuster vos tirs, recharger à couvert, ou encore de descendre vos ennemis avec stratégie et organisation tout en limitant la dégringolade de votre barre de vie. On se prend très vite au jeu et la transition se fait vite tout à fait naturellement, sans anicroche, presque comme un automatisme. Si, par contre, on désire la jouer gros bourrin, il est toujours possible de foncer comme un malade, arme au point, prêt à vider son chargeur. Là, une autre petite technique fait son apparition : la roulade. Il suffit de se diriger avec le stick droit et d’appuyer sur le bouton de la tranche gauche et le tour est joué, une roulade dans n’importe quelle direction. Là aussi on passe en vue à la troisième personne et l’action se déroule très naturellement. Un mouvement d’ailleurs très utile pour éviter les tirs ennemis et ceux des tourelles automatiques. Plus communément, Joanna peut monter des échelles ou s’accroupir… mais pas sauter ! Bizarrerie des jeux Rare, le saut est impossible. On se prend quand même au piège quelques fois et on appuie frénétiquement sur A pour échapper à des tirs ennemis mais rien n’y fait. Il faut aviser et dompter les nouvelles techniques de roulade et de mise à couvert.

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue…

Un élément important du jeu est bien sûr l’arsenal de 32 armes et gadgets disponible. On retrouve les subtilités habituelles : pistolets, magnum, fusils, sniper, lance roquette, lunettes infrarouge, grenade, j’en passe et des meilleures. On remarque dès le début du jeu qu’elles sont toutes très détaillées. Lorsque que Joanna recharge, on voit tout le processus, tout bouge, on se sent immerger sans aucun problème et on sent presque l’arme dans ses mains, comme si on était en train de répéter l’action. Un vrai plaisir. Il existe différents types de tirs secondaires pour de nombreuses armes, balles rebondissantes, transformation en tourelle, etc. Ces transformations sont bien étudiées et comme pour le cas de la transformation en tourelle, redoutablement efficaces ! Mais attention, vous ne pourrez pas vous trimballer avec tout l’arsenal sur le dos, le jeu conserve un petit esprit réaliste et vous devrez gérer votre inventaire par « blocs ». La taille des armes prend donc un certain nombre de blocs et vous allez devoir le gérer durant vos missions en ramassant telle ou telle arme ennemie.

Par ailleurs, on retrouve le désormais classique « une arme dans chaque main », les gâchettes répondant parfaitement à l’écran. Enfin, pour les plus gros fusils, le zoom se gère grâce à la gâchette analogique gauche : plus la pression est forte, plus le zoom est intense. Ce petit détail se révèle croustillant en plein jeu et relance l’intérêt de se mettre à couvert pour être plus au calme et avoir le temps d’ajuster sa visée.

Bref, grâce à tous ces petits détails bien pensés, on prend donc beaucoup de plaisir à manier les différentes armes du jeu, on en change très facilement et tous les types sont représentés dans toutes les situations, un autre très bon point.

Zero, un, deux, trois…

Evidemment, Perfect Dark Zero n’est pas exempt de défauts. On s’attend aujourd’hui de la part des jeux nouvelle génération qu’ils soient justement de nouvelle génération, qu’on nous emmène vers de nouveaux horizons. Cela inclue des graphismes vraiment plus poussés, de nouvelles expériences de jeu et une immersion des totale. Or PDZ ne réussit qu’en partie à remplir son contrat. Si les graphismes sont agréables à l’œil, il n’en demeure pas moins que l’aspect plastique de certaines textures peut paraître un peu louche. Certains mélanges de couleurs dans un même environnement paraissent également parfois du plus mauvais goût – c’est notamment le cas en intérieur sur certains niveaux qui semblent avoir été développés à la va vite (on se souvient du premier Halo avec ses couloirs interminablement identiques). Le jeu alterne donc trop souvent entre niveaux très détaillés (un temple majestueux à découvrir) et niveaux de qualité trop monotone où l’on reste sur sa faim. Du haut de ses 13 missions, on remarque que la qualité est quand même très inégale ce qui donne un jeu un intérêt en dent de scie. On aurait aimé être attiré à rejouer toutes les missions du soft mais au final seules certaines vous feront repasser un bon moment. Autre point que l’on peut déplorer à certains moments : l’IA des ennemis. Si la localisation des impacts est « révolutionnaire » avec l’intégration des fesses à l’équation, l’intelligence des soldats a un peu souffert dans l’opération. Avec 3 modes de jeu à la difficulté croissante, il faut se mettre au plus dur (Agent Parfait) pour vraiment ressentir un challenge intense et développer de vraies tactiques de jeu. Malgré cela, les soldats sont hargneux et vous allez mourir à répétition dans certains passages où un nombre incalculable d’ennemis vont bêtement vous sauter dessus. On a l’impression que certains passages sont faits pour vous faire perdre du temps, augmenter de ce fait la durée de vie et donner une impression de consistance, mais ça énerve davantage que cela convainque. Quand on regarde au final le temps passé à jouer, la proportion de retour au début du niveau est franchement alarmante, surtout qu’il n’y a qu’un seul check point au milieu de chaque mission. On sent que l’action est basée sur la répétition et nos nerfs sont ainsi parfois mis à rude épreuve.

Enfin, il est dommage de ne pouvoir conduire qu’un seul vrai véhicule au beau milieu du jeu seulement pendant quelques minutes. On aurait aimé piloter plus de choses, voler dans les airs, pourquoi pas se servir d’une moto également, d’autant que Joanna s’y adapterait très bien vu son style. Mais non, on pilote un hovercraft pour remplir une mission basique et basta. Un petit jet pack par ci et ça s’arrête là. Il est dommage que les développeurs n’aient pas plus su tirer parti de l’univers futuriste de l’histoire pour offrir aux joueurs des véhicules intéressants et ainsi renouveler le gameplay.

Un mode multijoueurs qui rehausse le tout avec brio

Comme Activision a décidé de n’en faire qu’à leur tête avec le mode Live de Call of Duty, affirmons-le : PDZ est le meilleur FPS sur le Live pour la Xbox 360, en attendant mieux.

En réseau le titre de Rare offre de nombreux modes de jeux, des armes à gogo, des maps sympathiques et diverses, ainsi que des véhicules intéressants. Une variété qui permettra aussi bien aux fans de Rainbow qu’aux mabouls d’Halo de s’éclater. Notons quand même quelques screugneugneus qu’on aimerait voir patchés dans les semaines à venir : aucune gestion des langues (qui fait qu’on se retrouve régulièrement entourés d’angliches prêts à bouffer du "frog") et une qualité des voix assez catastrophique (mais apparemment l’écho est assez général sur le live 360 – un problème qu’on espère voir réglé rapidement). Même si on sent bien que Rare n’a pas encore la maîtrise d’Ubisoft sur le Live, ces quelques détails n’empêchent pas de passer un excellent moment sur PDZ.

Merci à Mr Fab pour le test de la partie Live.

Sentiment mitigé donc pour ce Perfect Dark Zero. Si le titre procure de bonnes sensations de jeu la plupart du temps grâce à quelques petites trouvailles de gameplay et des accessoires en nombre, il reste tout de même un petit goût amer au fond de la gorge. Graphismes globalement bons mais pas toujours au top, IA en demie teinte, intérêt inégal au fil des niveaux, on est un peu loin de ce que nous espérions vraiment de ce FPS nouvelle génération. Il n’apporte pas le lot de nouveautés que nous sommes en droit d’attendre et on sent quelque part que les développeurs n’ont pas eu le temps de finir certains niveaux, d’aller au bout de certaines idées scénaristiques, et de fignoler certains détails. C’est dommage, tout était pourtant là pour faire de PDZ le premier killer app de la Xbox 360, le jeu de lancement ultime : une héroïne au caractère bien trempé, impressionnante, ravageuse, un background énorme et surtout une réputation à tenir auprès de milliers de fans. On ne peut que vous conseiller de le tester avant de l’acheter histoire de vous faire une idée avant de craquer, car à défaut d’être ZE killer app du lancement, PDZ recèle des charmes qui sauront faire chavirer les possesseurs de Xbox 360 en mal d’aventure. Et pour les adeptes du jeu en réseau, il reste un met de choix dans son genre.

+

  • Le générique digne des meilleurs 007
  • Mode coopération et Xbox Live réussis
  • Armes nombreuses et utiles
  • Profondeur de champ importante
  • Niveaux de taille correcte
  • Joanna Dark, tout simplement !

-

    • Durée de vie en solo
    • Quelques passages énervants
    • Graphismes inégaux selon les niveaux
    • IA perfectible
    • Une histoire basique