Jeux

Project Gotham Racing 2

Course | Edité par Microsoft Studios | Développé par Bizarre

10/10
360 : 28 novembre 2003
26.11.2003 à 12h10 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Project Gotham Racing 2 sur Xbox

Souvenez-vous avec émotion du lancement de la Xbox. C’était le 14 mars de l’an de grâce 2002, vous étiez tous jeunes et fringants, prêts à investir 479 euros dans une boîte noire à la fois puissante et mystérieuse. Parmi les jeux accompagnant la sortie de la console figurait l’emblématique Project Gotham Racing, déclinaison Xbox du principe initié en 2000 par le très bon MSR sur la défunte Dreamcast. PGR était (et reste) excellent, mais il restait cependant trop proche de MSR, et on était en droit d’attendre mieux d’une telle série. Il aura fallu attendre 20 longs mois pour voir enfin une suite arriver. 20 mois qui n’auront pas été vains, puisque Project Gotham 2 est un petit bijou ludique et esthétique, une merveille de gameplay et de fun, comme on en voit débarquer pas plus d’1 ou 2 par an sur la « planète jeux vidéo ». Le pourquoi du comment, je vous l’explique dans les lignes qui suivent…

Bizarre, c’est plus fort que toi

Première expression qui me vient à l’esprit en voyant le jeu tourner : « Comment ça tue la g….. !! ». Si PGR premier du nom était déjà joli, on atteint là des sommets de beauté. Toutes les caisses sont reproduites à la perfection (rahhh la 911 GT2, je suis amoureux), avec un souci du détail qui va vous faire traîner la langue par terre comme si Estella Warren avait fait un passage éclair dans votre salon. Les carrosseries sont lisses, propres et nous laissent admirer de somptueux reflets. PGR 2 mérite que l’on laisse tourner les replays plusieurs fois d’affilée pour apprécier les voitures sous tous les angles et contempler avec émerveillement le travail qui a été réalisé par les amis de chez Bizarre Creations… Mieux encore, la modélisation des villes. J’ai été littéralement subjugué par la féerie de Florence, ville à l’architecture incroyablement complexe et d’où il émane un sentiment d’immersion qu’on ne ressent que très rarement dans un jeu de caisses. Des drapeaux italiens flottent aux fenêtres, bercés par une légère brise, et votre passage soulève des feuilles mortes par endroits… Les 9 autres villes du jeu (Hong Kong, Yokohama, Moscou, Chicago, Stockholm, Edimbourg, Sydney, Washington et Barcelone) ne sont pas en reste et proposent chacune des décors superbes (il manque juste les top models au bord de la piste à Stockholm en fait) et une personnalité bien marquée. Le soleil et les pavés de la capitale catalane tranchent avec les énormes lignes droites moscovites et avec les ruelles étroites d’Edimbourg… Ultime surprise, vous trouverez aussi dans le jeu le circuit du Nurburgring, mais dans sa configuration telle que l’empruntaient les F1 dans les années 70, c’est-à-dire un circuit de plus de 22 kilomètres de long !! Virages incurvés, longues lignes droites, enchaînements rapides donnant sur des épingles ultra serrées, ce 11ème « environnement » propose également un univers à part, tant au niveau du tracé que des sensations de pilotages. La vitesse d’animation est également satisfaisante, et même les caisses les plus basiques parviennent à créer des émotions intéressantes. Malgré le fait que le jeu soit bloqué en 30 images/seconde (volonté du développeur pour offrir la meilleure qualité graphique possible), la fluidité et la rapidité sont au rendez-vous. Vous l’aurez compris, nous avons là une véritable tuerie technique, qui rentre aisément dans le top 5 des jeux les mieux réalisés sur Xboîte.

Conduis avec style ou retourne jouer aux billes

Le principe du jeu ne change pas : PGR2 est le digne successeur de son aîné et votre but sera une nouvelle fois d’amasser le maximum de Kudos possible pendant vos courses en conduisant brillamment et efficacement (on appelle aussi ça conduire « à la Roms »). Pour cela, vous avez un mode Time Attack avec des temps à battre, un mode Championnat Arcade mais aussi et surtout un mode Championnat du Monde Kudos pas piqué des hannetons. Au programme, 14 séries (toutes basées sur un type de voiture particulier, entre autres la série 4×4, la série Classique avec des vieilles Porsche, Ferrari et Jaguar….) comprenant chacune 10 à 20 courses. Pour chacun de ces challenges, vous devez obtenir au moins la médaille de bronze pour libérer les épreuves suivantes (Course de rue, défi cônes, time attack, doubler un certain nombre de voitures en un temps limité…). Si décrocher le bronze n’est pas bien difficile, obtenir la récompense de platine se révèle être assez infernal. Les courses deviennent rapidement très serrées, avec une lutte de tous les instants, et la moindre erreur de pilotage se transforme généralement par une rencontre fort peu sympathique avec une barrière de sécurité. Et là vous pouvez dire adieu à vos chances de victoire. On pourra d’ailleurs noter qu’il y a une énorme différence de niveau entre l’argent et l’or et entre l’or et le platine. Les pros du volant se régaleront d’une telle difficulté (parfois surhumaine) mais les autres se contenteront des métaux les moins prestigieux. On se croirait presque dans Gran Turismo. Finir toutes les courses demande déjà un bon bout de temps, mais par pure décence, je ne me risquerai même pas à vous avancer un nombre d’heures approximatif pour ceux qui envisagent de remporter toutes les médailles de platine. En gagnant des courses, vous gagnez des Kudos qui vous permettent de faire progresser votre « niveau Kudos ». A chaque fois que vous atteigniez le niveau supérieur, vous empochez des jetons qui vous permettent de débloquer de nouvelles caisses (102 au total !!!). Le but est de débloquer en priorité, dans chaque classe, les voitures les plus performantes afin de progresser au plus vite dans le jeu. Long, prenant et vraiment bien pensé, ce mode de jeu fait de PGR2 un véritable régal, même si l’on joue seul. Le gameplay y est sans doute aussi pour quelque chose…

Si tu freines, t’es un lâche

La maniabilité a elle aussi évolué. Autant on comprend assez vite le principe du jeu, autant il vous faudra pas mal de temps pour arriver à mixer de manière optimale style propre et dérapages contrôlés qui rapportent un maximum de Kudos. La marge de progression est assez conséquente, chaque ville proposant des types de circuits particuliers. Quelques heures d’apprentissage sont donc nécessaires, mais elles vous permettront par la suite de profiter pleinement du pilotage à la fois racé et classieux que nous propose PGR2. Loin d’être une simulation pure, le soft demeure cependant assez technique, et procure vraiment d’excellentes sensations de conduite. On s’éclate « au volant » que ce soit avec une Enzo, une XJ 220, une 911 GT1 ou une Caterham. Bien entendu, chacune des caisses a son propre modèle physique et possède ses propres réactions. Certaines sont parfaitement adaptées au style « tout en vrac » alors que d’autres sont faites pour un pilotage propre, sans fioritures. On prend vraiment plaisir à conduire chacun des bolides, c’est indéniable. Associé à l’impression de vitesse très satisfaisante, le feeling est au final largement meilleur que dans Gotham premier du nom et l’on enchaîne les courses et les tournois sans rechigner. Pour tout vous dire, je me disais en permanence : «Allez encore une et j’arrête.» et puis finalement, la seule chose qui me faisait arrêter, c’est le fait que je me rende compte qu’il était déjà 5 heures du matin et qu’il faudrait peut-être songer à dormir. Autre motif de satisfaction : les bruitages moteur. Chacun a son propre « chant » et entendre un moteur de F50 ou de Vanquish ronronner est un pur bonheur. On a l’impression d’avoir ces bolides entre les mains jusqu’au moment où on rouvre les yeux et là….c’est le drame. Par contre, si l’on a encore droit aux radios locales pour chaque ville comme avec PGR, il faut bien avouer que la bande-son était meilleure dans le précèdent opus. On a heureusement la possibilité d’écouter ses propres morceaux, du coup je roule en 911 GT1 ou en Enzo avec de la techno qui décoiffe, ou un bon morceau de rock bien énergique, le paradis n’est plus très loin…Il faut également souligner la qualité de l’IA, les concurrents n’hésitent pas à vous fermer les portes et à tenter quelques freinages suicidaires dans les derniers tours d’une course âprement disputée. Les voitures contrôlées par l’IA font des erreurs comme vous et réagissent intelligemment à la plupart des situations, ce qui rend les courses encore plus passionnantes.

Enfin, vous allez certainement me demander (et vous aurez raison) : et le multijoueur dans tout ça ? Rassurez-vous, Bizarre a pensé à tout le monde : 4 joueurs en splitté pour les plus pauvres d’entre vous, la possibilité de brancher 2 consoles en réseau pour ceux qui ont un peu plus d’espace, et surtout le mode Live. Un mode Live qui figurait parmi les grosses nouveautés de cette suite tant attendue, et qui mérite bien un paragraphe à lui tout seul. Mais ça, c’est encore votre Ed préféré qui vous en parle le mieux.

Live but not least

Le mode Live de PGR2, c’est un peu la cerise sur le gâteau, le diamant 24 carats sur la langue, le clou en titane sur le pé… je vous épargne les détails. Sans parler de vrai multijoueur, Pgr2 propose déjà une option sympathique, qui permet, lorsque l’on joue en mode solo, de voir directement son score uploadé sur le Live dans un classement particulier à chaque épreuve passée. Gagnez telle course à Florence et vous verrez votre position mondiale directement dans l’interface solo, c’est franchement excellent et ça permet de jouter pour les meilleurs scores/temps sans avoir à vraiment jouer online. La motivation reste ainsi constante en mode solo, puisque les scores seront fréquemment dépassés et les défis toujours plus excitants. Ensuite, pour le mode Live à proprement parler, c’est la panacée ou presque. Vous bénéficierez bien entendu des options course immédiate et optimatch, et pourrez à loisir discuter avec les gens dans le lobby. Il est aussi possible de créer une partie privée avec 4 de vos potes tout en laissant quelques slots ouverts au public, très très bonne idée de Bizarre.

Notez que les temps de chargements sont aussi courts qu’en mode solo, vous n’avez donc pas intérêt à profiter de ce laps de temps pour aller vous soulager sous peine de revenir avec un tour dans les dents. Je n’ai décelé aucun problème de lag durant les parties que j’ai joué (seulement lors de grosses collisions avec le décor, donc peu important pour les autres joueurs), et les voix passent on ne peut mieux lors des courses. Le mode Xbox Live n’est donc pas fait pour décorer dans cette suite, l’absence de lag et les temps de chargement réduits favorisent véritablement l’expérience et l’on se croirait vraiment en réseau local tellement la convivialité est présente entre les joueurs.

PGR2 cumule toutes les qualités d’une tuerie : beau à en pleurer, un gameplay procurant des sensations de pilotage dantesques, une durée de vie dépassant à mon avis la centaine d’heures, et une ambiance sonore des plus réussies. Si vous rajoutez le mode Live, vous en faites un des cartons incontournables de cette fin d’année 2003. C’est simple, pour ma part, c’est avec Top Spin les 2 jeux à se procurer absolument si vous avez la Xbox, ou ceux qui vous la feront acheter (avec le kit Xbox Live) si vous ne l'avez pas déjà. Bizarre nous livre là beaucoup plus qu’une simple suite, sa série trouvant avec ce petit bijou un second souffle. Mes amis, il est temps d’investir 60 euros dans l’un des meilleurs jeux de la console, votre Enzo est déjà en train de vous attendre au garage…

+

    -

      • J'ai presque pleuré en voyant la GT2 la première fois tellement le jeu est magnifique.
      • Un parfait mix entre "conduite en vrac" et condutie propre, qui demande beaucoup d'entraînement. Mais au final c'est que du bonheur !!
      • Des modes de jeu bien longs, avec un système de médailles à la GT qui vous demandera beaucoup d'abnégation, sans parler du Live...
      • Plusieurs radios pour chaque ville, mélangeant tous les styles et la possibilité d'écouter ses propres bandes-sons.
      • Project Gotham 2 est un des monuments de cette fin d'année sur Xbox, si ce n'est le jeu à posséder. Un incontournable pour tous, je dirais même plus : un jeu d'exception.
      • 30 images par seconde, ca peut sembler peu mais le tout reste bien fluide.
      • PGR2 est à mon avis le jeu qui exploite le mieux à ce jour le Xbox Live, tout simplement.