Jeux

Shrek 2

Action | Edité par Activision-Blizzard | Développé par Luxoflux

4/10
360 : 12 juin 2004
23.06.2004 à 12h32 par

Test : Shrek 2 sur Xbox

L’ogre le plus crado au monde est de retour aussi bien au cinéma que sur nos consoles. Après deux jeux de qualité plus que discutable (Shrek qu’on préférerait largement oublier et Shrek Super Party, une copie tellement pâle des Mario Party qu’elle en devient transparente), la licence vient de changer de développeur et d’éditeur. Le joueur, pour sa part, n’attend probablement plus grand-chose de cette licence et pourtant il aurait tort tant ce Shrek 2 qui partait sur de vraiment mauvaises bases s’avère agréablement surprenant…




Shrek prend le contre-pied des licences habituelles

Quand on lance le jeu, on assiste, comme d’habitude en ce qui

concerne les licences, à l’apparition du logo du studio de cinéma auquel est

rattaché le film correspondant. Et c’est bien le lien direct avec le film le

plus évident que l’on trouvera dans Shrek 2. Contrairement aux jeux à licence

qui sont le plus souvent, si ce n’est toujours, utilisés comme de purs véhicules

marketing alignant les cinématiques tirées du long métrage comme autant de spots

de pubs entre les niveaux pour inciter le joueur à se rendre dans la salle de

cinéma la plus proche, Shrek 2 n’utilise jamais ce genre d’artifices. Pas de

cinématiques en images de synthèses : l’histoire est racontée via un livre

illustré à la manière d’un livre de conte pour enfant avec narrateur. Pas de

bande-annonce pour le film dans les bonus. Bref, on sent que les développeurs

ont voulu se démarquer et utiliser les personnages et le scénario du film comme

base d’un jeu à part entière et non faire un énième produit dérivé sans

saveur.

Le jeu en lui-même surprend aussi de par son concept : vous ne

dirigez pas un mais quatre personnages à la fois. Contrairement à ce qui est dit

sur la boîte du jeu, vous ne pourrez pas choisir ceux que vous dirigerez

puisqu’ils rejoindront le groupe ou le quitteront en fonction des aléas du

scénario qui suit grosso modo celui du long métrage. En tout cas, il vous sera

possible de passer de l’un à l’autre à tout moment, celui que vous dirigez

personnellement ayant à ses pieds un cercle jaune afin d’éviter toute confusion.

Lesniveaux quant à eux sont assez linéaires mais divisés en étapes et en

objectifs divers. Ces missions sont aussi nombreuses que variées : ça va du pur

beat’em all (malheureusement un peu handicapé par une caméra trop éloignée de

l’action) à la réflexion en passant par les jeux d’adresse ou de rapidité. Vous

pourrez pour en venir àbout utiliser n’importe lequel des personnages de

votre équipe. Seule l’épreuve principale de chaque niveau vous imposera un

personnage (appelé pour l’occasion Héros du Jour).




Il est moche, il est gros mais on l’aime bien…

Techniquement, rien de bien transcendant : il s’agit d’un jeu

multi-plateformes tout ce qu’il y a de plus classique : de loin, c’est mignon,

coloré et ça bouge bien mais de près, les textures sont grossières (ça pixellise

pas mal) et les personnages sont taillés à la serpette. Mais bon, la caméra

étant éloignée (un peu trop parfois) la plupart du temps, ces menus défauts ne

se remarquent pas outre mesure. Plus bizarre, aucun des doubleurs du film

n’apparaît dans le jeu. Si on a bien une voix relativement proche en ce qui

concerne l’âne, pour les autres personnages, ça n’a souvent strictement rien à

voir… C’est dommage d’autant que l’ambiance est là : les personnages balancent

des vannes à chaque coup porté mais on passe finalement notre temps à se

demander qui parle.

Globalement, même si le jeu peu être apprécié par tous types de

joueurs, on sent qu’il a été développé pour une cible particulière : le gamin

cinéphage de huit ans. En effet, même avec la plus mauvaise volonté du monde, le

jeu se finira en quelques heures. Certes, pas à cent pour cent (pour cela, il

faut réussir tous les défis et trouver tous les haricots magiques) mais les vies

illimitées facilitent grandement un challenge qui aurait gagné à être un

tantinet plus relevé qu’il ne l’est. Cela n’aurait en tout cas pas été un mal…

Heureusement, l’aventure de Shrek 2 (hormis les mini-jeux débloquables,

malheureusement) est jouable jusqu’à quatre joueurs simultanément ce qui ajoute

un intérêt supplémentaire à ce jeu fort sympathique et permet d’y revenir

régulièrement pourvu que l’on trouve des partenaires de jeu.




Sans atteindre les tréfonds du paysage vidéoludique comme ses prédécesseurs mais sans être non plus un jeu incontournable, Shrek 2 constitue un jeu fort correct qui n’a pas à rougir face à la majorité de la production actuelle. Tout au plus peut-on décemment lui reprocher de ne viser qu’une seule tranche de la population vidéoludique alors que le film, pour sa part, mange à tous les râteliers… Par exemple, il serait étonnant que les plus jeunes tiltent face à certaines références. M’enfin, ça donne une bonne raison aux parents et autres grands frères de s’y mettre…

+

    -

      • Honnêtes sans plus : on reconnaît bien là les personnages qui ont fait le succès du film. Quant aux envirronements, ils sont suffisamment variés pour qu'on n'ait pas l'impression de refaire toujours le même passage.
      • Le fait de se déplacer toujours en équipe est bien pensé et la variété des épreuves font de la jouabilité un des points forts du titre.
      • Relativement courte en solo, on y revient pourtant souvent en multi. Il faudra également passer du temps pour débloquer tous les mini-jeux...
      • Une musique discrète qui s'efface devant l'action. Quant aux personnages, ils ne sont malheureusement pas doublés par les acteurs du film, ce qui gâche un peu le plaisir de retrouver Shrek...
      • Sans grande surprise, évitez de jouer au jeu avant de voir le film si vous ne voulez pas tout savoir avant d'entrer dans la salle.
      • Shrek 2 fait oublier sans problème le calamiteux Shrek et s'impose comme un jeu grand public tout à fait correct, en tout cas à même de conccurencer les Harry Potter et autres Monde de Némo...
      • Les personnages bougent bien et l'ensemble est fluide même quand les éléments à l'écran sont nombreux (ça pète parfois dans tous les sens).