Test : stick it To The Man ! sur Xbox One
Cerveaux... Je veux cerveaux !
La vie réserve son lot d’ironies cruelles et Ray en sera le premier témoin. Alors qu’il termine sa journée de travail qui consiste à vérifier la solidité des casques de chantier en se faisant balancer toutes sortes d’objets sur son crâne – protégé – et de compter minutieusement le nombre d’étoiles ou de zoizos voltigeant autour de son crâne, notre héros sera victime, sur le chemin du retour, d’une chute d’un OVNI sur sa tête – non protégé. A sa sortie de l’hôpital, Ray découvre avec effroi et stupeur qu’un… énorme bras rose lui sort de la tête. Un bras –qu’il est le seul à voir – avec lequel il est capable d’écouter toutes les pensées avoisinantes. Un véritable cauchemar pour Ray qui s’apercevra bien vite qu’il est poursuivi par des gros bras (pas ceux qui sortent de sa tête) appartenant à une organisation qui compte bien récupérer ce qu’il a dans le crâne.
Après deux niveaux didacticiels, les choses sérieuses commencent pour Ray qui va devoir user de sa tête et du bras qui lui en sort. En effet, deux phases de gameplay distinctes se taillent la part du lion dans ce Stick it to The Man ! La première, purement plateforme, consiste à traverser un dédale rempli de gros bras en s’aidant du bras rose en guise de lasso. Loin d’être le cœur du jeu, ces séquences sont là pour donner un peu de variété au jeu de Zoing Games, car là où Stick it to The Man ! prend tout son sens, c’est lors des énigmes (généralement une par tableau) où il faut accomplir plusieurs tâches différentes afin de voir le bout du niveau. Pour ce faire, Ray doit user de son pouvoir pour lire les pensées de la galerie de personnages – tous complètement loufoques – qu’il sera amené à rencontrer.
« Ray utilisera donc son bras rose pour écouter les plus sombres (et délirants) secrets afin de trouver des indices, voire des pensées qui se matérialisent sous forme d’autocollants que le bras est capable de récupérer pour mieux les coller ailleurs »
Ici, les mécanismes du jeu se rapprochent énormément de l’excellent Stacking de Tim Schafer. A savoir qu’il faudra rentrer « dans » la peau des personnages non joueurs. Ray utilisera donc son bras rose pour écouter les plus sombres (et délirants) secrets afin de trouver des indices, voire des pensées qui se matérialisent sous forme d’autocollants que le bras est capable de récupérer pour mieux les coller ailleurs. Petit exemple : il manque un rouage pour faire abaisser un pont ? Qu’à ne cela tienne, il suffit de trouver un personnage qui pense à un rouage pour le récupérer et le coller sur le pont pour permettre à Ray de poursuivre ses péripéties.
Difficile de ne pas constater que les développeurs se sont lâchés pour dénicher des idées complètement délirantes dont la plupart vous feront esclaffer et même hurler de rire devant tant de bêtises. Dans Stick it to The Man !, le mélange entre réflexion et humour se manie à merveille et est parfaitement dosé. D’autant plus que la direction artistique et donc l’univers graphique imaginé par Zoing Games est réellement unique. La meilleure illustration de cette patte qui séduit tant est la touche « bande dessinée » des décors et des personnages. En effet, tout est fait en papier et notre héros apparaît comme un pantin articulé à la démarche volontairement exagérée avec une jonction au niveau de la mâchoire. Tout cela confère au titre de Zoing Games un aspect original, si rare ces dernières années.
« Dans Stick it to The Man !, le mélange entre réflexion et humour se manie à merveille et est parfaitement dosé. D’autant plus que la direction artistique et donc l’univers graphique imaginé par Zoing Games est réellement unique »
Si le soft regorge indéniablement de qualités, il est dommage d’observer que la durée de vie est réduite à peau de chagrin. Là où Stacking offrait aux joueurs de très nombreux à –côtés sous forme de défis, Stick it to The Man ! en manque terriblement puisqu’il se termine d’une seule traite. Seuls les succès vous feront revenir dans le jeu – où vous vous baladerez les doigts dans le nez étant donné que les mécanismes n’auront plus aucun secret pour vous – pour une poignée de minutes supplémentaires. Dommage. On regrettera aussi une ergonomie guère précise puisqu’il n’est pas rare que notre bras rose agrippe un objet que l’on ne désirait pas manipuler à la base. De ce fait, les phases de plateforme où nous sommes censés échapper aux gros bras peuvent se révéler particulièrement frustrantes.
+
- Humour omniprésent
- Personnages loufoques et improbables
- Direction artistique unique et réussie
- Séquences de réflexion bien pensées
-
- Trop court et pas assez de profondeur
- Une ergonomie parfois douteuse