Test : Thief of Thieves: Season One sur Xbox One
La Guilde des voleurs de la caméra bien placée
Volume 1 : Party and Larceny
Lorsqu’il ne raconte pas la vie des survivants de l’apocalypse zombie dans The Walkind Dead, Robert Kirkman sait aussi donner un souffle particulier aux larcins de haut vol dans Thief of Thieves. Oui, le titre présenté ici par Rival Games se base sur le comics éponyme publié depuis 2012 et focalise son attention sur le personnage de Celia. La jeune femme dont l’excentrisme rappelle un peu celui d’une « Lisbeth Salander » communique discrètement avec son patron par téléphone, alors qu’elle s’apprête à quitter un aéroport. Elle doute que cela puisse se passer tranquillement et elle a bien raison puisqu’avant d’avoir pu sentir sur son visage les rayons du soleil, Celia est conviée par les forces de l’ordre à un petit interrogatoire. Nous voilà ainsi partis pour ce premier chapitre de Thief of Thieves, occupant environ 1h30 selon votre capacité à surmonter plus ou moins facilement certaines des épreuves à venir.
La discussion entre Celia et l’inspectrice donne lieu à un flashback qui sert de toile de fond à la mission constituant le premier chapitre de Thief of Thieves. Mais avant de prendre le contrôle de Celia et de reconstituer le déroulement du cambriolage auquel elle a participé, on a droit à des dialogues offrant plusieurs choix de réponses, à la manière d’un jeu Telltale (requiescat in pace). C’est un peu déroutant au début car on ne sait pas trop dans quoi on met les pied, le timer défile très vite ; et puis il est important de noter que (pour le moment ?), Thief of Thieves est servi intégralement en anglais. Voix et textes donc. L’intérêt du titre reposant en grande partie sur son ambiance et ses dialogues, autant dire qu’il est indispensable de comprendre un minimum la langue d’Atkinson pour en profiter. Passer à côté de cela pour motif linguistique serait vraiment dommage parce que Thief of Thieves est de ces jeux dont l’esthétisme accrocheur au premier regard -malgré l’aliasing- n’a d’égal que la qualité de la bande-son qu’il propose. Doublages excellents et musiques bien senties (l’introduction est trippante) contribuent à immerger immédiatement le joueur et stimulent l’envie d’en savoir plus sur ce qui a bien pu arriver à Celia lors de la fête où se trouvait la moto de collection qu’elle devait voler. Mais c’est là, comme un cheveu dans la soupe -ou plutôt un poil de rongeur dans une bisque de homard- que pointe le bout de son nez le gros défaut de Thief of Thieves. Un défaut tellement imposant qu’il parvient à dynamiter tout seul l’expérience.
Les phases actives de Thief of Thieves reposent sur de l’infiltration. Depuis deux niveaux de vue aérienne, on permet à Celia d’évoluer (ici dans la demeure d’un riche homme d’affaires) et comme dans un Hitman, l’héroïne peut parfois se déguiser ou faire mine d’être occupée à quelque chose pour tromper la vigilance des gardes. Il n’est toutefois pas question d’attaquer qui que ce soit et de le planquer dans une benne : soit on est un fantôme, soit on se fond dans la masse mais en aucun cas on est amené à jouer des coudes au sens propre. Une pression sur la gâchette permet de faire apparaitre les points d’intérêt et laisse entrevoir les différentes façons d’arriver à ses fins. Il n’y a pas trente-six moyens offerts cela dit, tout cela est très dirigiste. Mais au moins, on comprend clairement comment procéder. Tout aurait bien pu se passer si Thief of Thieves avait réglé l’un de ses problèmes avant de se présenter à nous : sa caméra. Son utilisation n’est pas libre et la plupart du temps, elle masque le danger par des placements complètement absurdes. Comment éviter un garde lorsque lui nous voit mais pas nous ? On se retrouve souvent à progresser de façon totalement improvisée, en croisant les doigts pour que ce garde que l’on ne peut pas voir soit en train de regarder ailleurs. On n’avait pas expérimenté un placement de caméra aussi catastrophique depuis l’époque où les sticks droits sur les manettes n’existaient pas… En ajoutant à cela des environnements où rien ou presque ne permet de se cacher, la progression dans Thief of Thieves se révèle hautement frustrante. On finit par y arriver à force de connaissance du terrain et d’anticipation mais entre-temps, le plaisir de jeu a pris un sacré coup dans l’aile.
Note de la rédaction : comme tous les jeux épisodiques, Thief of Thieves sera noté une fois la saison complète disponible.
+
- Artistiquement, ça envoie du bois
- Belle ambiance
- Bande-son au poil
-
- Gestion de la caméra abominable
- Frustration au rendez-vous
- Infiltration un peu trop dirigiste
- Anglais intégral