Jeux

Wheelman

Action/Aventure | Edité par Midway Games | Développé par Tigon

6/10
360 : 26 mars 2009
30.04.2009 à 02h10 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Wheelman sur Xbox 360

Alors que Midway est au plus mal financièrement, l’éditeur joue une de ses plus grosses cartes afin d’assurer sa survie. Wheelman est en effet un des projets ambitieux que la société avait pour l’année 2009. Après avoir cédé une partie des droits d’édition à Ubisoft afin d’en assurer la sortie, Midway lance enfin son jeu d’action routier piqué aux stéroïdes et attendu par beaucoup. Alors Wheelman, ça passe où ça casse ?

A fond à fond à fond …

Milo Burik (alias Vin Diesel himself) est un agent de la CIA, qui, petit à petit, va tenter de s’infiltrer dans les différents gangs de la célèbre ville espagnole qu’est Barcelone, pour tenter de récupérer une mystérieuse mallette. Vous en conviendrez, le scénario du jeu est, comme pour tout blockbuster cinématographique qui se respecte, absolument secondaire et au raz des pâquerettes. Oui, vous avez bien lu, Wheelman est un blockbuster. Melting-pot de différents jeux en version survitaminée, c’est un concentré d’action non stop qui vous attend. Imaginez une sorte de Stranglehold, version GTA, matinée d’un peu de Chase HQ et de Burnout, et vous vous approcherez de ce qu’est Wheelman.



Bien que la paternité de GTA semble évidente au premier abord, il serait pourtant dangereux de comparer les deux jeux, tant ils diffèrent sur le fond. Notre ami Milo peux certes se balader en ville, voler des voitures et plus tard canarder par-ci par-là, le jeu se concentre pourtant sur l’essentiel : la conduite. Même si Milo sait jouer de la gâchette, il se définit lui-même avant tout comme un simple chauffeur. Et ça, il le fait comme personne. N’espérez pas un instant une once de réalisme tant le jeu se moque des codes établis par la physique. Les véhicules sont d’une solidité sans faille, et prennent les virages à une vitesse faisant passer n’importe quel pro de sports mécaniques pour un guignol. Certains trouveront la conduite rétrograde et sans profondeur. Il semble pourtant plus raisonnable de parler de conduite arcade procurant un plaisir sans faille. On fonce dans la ville en propulsant les voitures adverses dans le décor dans des crashs retentissants. En parlant des adversaires, ces derniers sont particulièrement tenaces, et chaque fois que vous vous débarrasserez de certains d’entre eux, le répit sera de courte durée car d’autres n’hésiteront pas à revenir vous coller aux basques.

Paternité Stranglehold oblige, Milo est un cascadeur hors pair. Non content de savoir viser des cibles tout en conduisant, il fait mieux en se lançant parfois dans des séquences en bullet time. En effet, en remplissant une jauge d’adrénaline, Milo peut décider de booster sa vitesse à l’aide d’une bonne décharge de Nitro, réaliser un tir de précision, ou bien plus spectaculairement, réaliser un dérapage à 180°, vider son chargeur sur ses poursuivants avant de reprendre sa course en réalisant un autre 180°. Particulièrement surréaliste, cette action montre bien à quel point Wheelman ne se prend pas au sérieux. Dans la même lignée, le jeu invite le joueur à réaliser des « airjack ». Il s’agit ni plus ni moins que de sauter depuis le volant de son véhicule sur le toit d’un autre, puis de s’infiltrer à l’intérieur par la portière en éjectant le pilote. Spectacle assuré.



…et puis gravier

Face à une conduite nerveuse et jouissive, le jeu peine pourtant à convaincre de par ses autres aspects. L’exploration de la ville se limite en effet à la recherche de 50 sauts cinématiques, et de 100 statues de Lions, répartis dans toute la ville. A part cela, rien ne sera proposé au joueur pour récompenser son exploration minutieuse des différents quartiers accessibles. Le jeu manque de vie, et même les séquences de gunfight seront pratiquement limitées aux missions de la quête principale. Les armes seront bien disponibles durant l’exploration, mais ne serviront qu’à alerter la police si l’envie de vous lancer dans des courses poursuites avec la police vous prenait. D’ailleurs c’est pratiquement le seul moyen, tant les forces de l’ordre sont peu présentes dans ce jeu, malgré le fort taux de tôle froissée au mètre carré. Même si le fait que Milo soit un gentil dans l’histoire y joue pour beaucoup, il est vraiment dommage d’avoir inclus la police dans le jeu pour ne l’utiliser que si peu. Les flics sont par ailleurs d’une ténacité à faire peur, et il sera très difficile de s’en dépêtrer. Le jeu imposera en effet de les perdre dans de petites ruelles.



Revenons aux gunfights, qui, sans être particulièrement désastreux, sont loin d’être reluisants non plus. Le joueur a le choix entre une visée manuelle ou automatique (avec possibilité d’ajuster la cible). Il peut se baisser et tirer…. Et c’est tout. Ces phases sont plus présentes pour souffler entre deux courses poursuites que pour apporter une réelle profondeur de gameplay.

Heureusement, l’essentiel est sauf et les séquences de conduite sont réussies et variées. Outre la quête principale (et certaines missions très originales comme celle vous demandant d’attaquer un métro à bord d’une simple moto), le jeu propose des missions annexes allant des missions de Taxi à des vols de voiture en passant par des séquences de destruction massive du mobilier urbain. Chaque mission annexe réussie avec un bon rang permet d’améliorer les compétences de Milo ou de déverrouiller des planques d’armes ou des garages.

Une ville pleine de vie (ou pas)

En tant que représentant des jeux ouverts, Wheelman se doit de représenter un urbanisme plein de vie. C’est bien là que le bât blesse le plus en fait. Bien que la ville de Barcelone soit parfaitement reproduite dans son architecture (dont une carte estd’ailleurs offerte dans le boîtier), celle-ci manque de vie. Les véhicules sont relativement peu nombreux (et peu variés), les passants ne font que passer, justement, et aucune interaction avec le décor n’est possible, à part casser le mobilier urbain. Bien sûr, le jeu étant ce qu’il est (un jeu arcade), remplir la ville avec plus de véhicules aurait tout simplement rendu le titre injouable. Croyez-le, lorsque vous serez en pleine course poursuite, ils seront bien assez nombreux pour être là où vous ne voudrez pas les voir. Non, le véritable problème du jeu c’est bien la représentation graphique de la ville.

Si la modélisation des personnages (surtout celle de Vin) est respectable, celle de la ville l’est beaucoup moins, renvoyant parfois une impression d’un jeu vieux de plusieurs années. Que penser de ces panneaux routiers arborant une texture préhistorique en 2009 ? Concernant l’animation, le jeu est fluide en course, mais le syndrome « balais dans le @#%* » se fait lourdement sentir lors des phases à pied.

Heureusement pour le jeu, la bande-son de son coté est impeccable avec une playlist variée et de qualité. On passe allègrement de la musique classique à la techno sans perdre en plaisir auditif. Les voix du jeu sont respectables même si la voix de Vin Diesel ne plaira pas à tous (c’est pourtant la même que dans la plupart de ses films en VF. Oui, ça fait un peu attardé), et les bruitages font leur boulot.



En vérité, Wheelman est bien plus une suite spirituelle à l’antédiluvien (mais excellent) Chase HQ qu’une clone de GTA. Sa principale erreur aura été de proposer des scènes non maîtrisées pour varier un gameplay de courses poursuites impeccable. Si on le prend pour ce qu’il est (un jeu de course arcade), Wheelman est presque excellent. Dommage que la réalisation graphique ne suive pas et ne fasse de lui qu’un bon petit jeu de plus.

+

  • Conduite accessible et fun
  • Gunfights agréables…
  • Playlist de qualité
  • Concentré d’adrénaline

-

    • … mais ultra basiques
    • Exploration quasi nulle
    • Police peu exploitée
    • Des textures grossières