Test : Xenon Racer sur Xbox One
Xenon morfle ?
Alors que nous sommes encore quelques-uns à attendre un Ridge Racer sur une console Xbox depuis treize ans et la sortie sur Xbox 360 d’un épisode 6 par ailleurs même pas rétrocompatible à l’heure où sont écrites ces lignes, le développeur 3DClouds s’engouffre dans cette brèche béante. Xenon Racer, c’est l’histoire d’une année 2030 qui marque un tournant dans l’histoire du sport automobile. Tout le monde se prépare à l’avènement des courses de véhicules volants, évolution qui sonne le glas du bon vieux crissement de gomme sur le tarmac. Alors pour rendre hommage au carré de roues est décidée l’organisation d’un ultime championnat de voitures roulantes et trébuchantes. Mais bon, nous en sommes en 2030 et pas en train d’assister à un rodéo sur le parking du Leclerc : les véhicules sont quand même de véritables fusées, boostés par la technologie ERS. Ces batteries offrent aux véhicules une bonne dose d’accélération et ne demandent pour être rechargées qu’une action simple et qui devient vite le point central de Xenon Racer : le drift.
Au volant de l’un des 18 véhicules tous taillés comme des engagés en LMP1 dopés aux hormones de 2030 (et par ailleurs re-coloriables à souhait), on s’engage pour un championnat du monde fait de dérapages, de dérapages et aussi de quelques dérapages. Si le choix des armes est restreint, on apprécie de pouvoir disposer de six angles de vue, une bénédiction pour ceux qui à l’image de votre serviteur ne sauraient être à l’aise autrement qu’en voyant le capot de la voiture. Le quatuor accélérateur/frein/frein à main/boost appelle la bonne vieille formule qui veut qu’avec un jeu arcade, le simple est aussi efficace. C’est ce que l’on va voir un peu plus bas, le temps de vous dire que la proposition faite par Xenon Racer assure l’essentiel avec des courses rapides, du contre-la-montre, de la course à élimination (regroupés dans le mode « Edge ») et bien sûr du multijoueur en ligne mais également en local. Tout se dispute sur des tracés qui nous portent du côté de Boston, de Tokyo, des Emirats Arabes, au Canada et également dans sud de la France, avec notamment un tracé tout droit sorti des rues monégasques. Si la base est un peu juste, la multiplication des variantes et autres « modes mirror » permettent à Xenon Racer de ne pas tourner trop vite en rond. Tout cela, ces circuits, ces voitures et types d’épreuves se retrouvent au complet dans le mode Championnat, point central de l’expérience Xenon Racer.
Comme le reste, la structure est simple et se résume en une succession de mini-championnats que l’on ne peut rapidement valider que si l’on l’emporte à la fin. La grille des événements est sectionnée en plusieurs catégories qui représentent tout simplement des paliers à partir desquels des véhicules plus performants entrent en jeu. Si vous vouliez vivre une expérience « à l’ancienne », vous êtes le bienvenu dans Xenon Racer, un jeu qui n’y va pas par quatre chemins pour proposer ce qu’il a à proposer. Ce constat sur la structure se vérifie ainsi assez naturellement manette en mains. A l’image de Ridge Racer 6, il convient ici de multiplier et de maîtriser ses drifts pour charger le plus souvent possible les batteries ERS et envoyer la sauce. Pas franchement très futée, l’IA est aussi imprévisible et si l’on veut assurer la victoire, il va falloir la jouer propre (ou opter pour le niveau facile). Parfois on concourt avec des amateurs, d’autres fois le joueur en tête est une véritable fusée. Bref, en ajoutant à cette opposition inégale un niveau de résistance du véhicule qui a ses limites et qui contraint à la perte de nombreuses secondes en cas d’excès d’erreurs, mieux vaut s’appliquer. C’est tout de même -au départ du moins- loin d’être évident. Le système de drift demande un certain temps d’adaptation, essentiellement à cause d’une puissance de freinage des véhicules absolument démesurée ; le jeu n’explique pas vraiment que drifter requiert une manipulation assez précise (certes facile à reproduire une fois intégrée) et on se trouve parfois à filer droit en tirant le frein à main, avant de comprendre qu’une double pression rapide propulse la voiture en travers, bien comme il faut.
Une fois les choses en mains on s’amuse plutôt bien avec Xenon Racer. Il faut composer avec l’IA pas fute-fute et l’infâme propension des véhicules à coller aux rambardes dès qu’on les touche (vous vouliez revivre le passé ?), mais dans l’ensemble, on ne passe pas un moment désagréable. La sensation de vitesse est excellente, pour peu que l’on favorise une vue intérieure. A noter que Xenon Racer propose de choisir entre graphismes et performances sur Xbox One X et de notre point de vue, la question ne devrait même pas se poser : c’est performances ou rien. D’abord parce qu’il serait aller contre la nature même de ce type de jeu que de ne pas essayer de profiter d’une vitesse d’affichage maximale ; ensuite parce que même en performances, Xenon Racer n’est pas toujours stable. Cela varie selon les tracés mais dans tous les cas, on regrette ces chutes souvent légères mais parfois bien sèches. Graphiquement, Xenon Racer souffle le chaud et le froid. Certains circuits sont surchargés d’éléments en arrière-plan. Ils sont vivants, colorés, tandis que d’autres ou certains passages ici ou là sont d’une légèreté qui confère parfois à la trop grande simplicité. En revanche, on a dans tous les cas le sentiment que les circuits ont été construits et décorés à des fins esthétiques, plus que pratiques. On peine parfois à visualiser les virages à venir et la distance qui nous en sépare. On sera également tous d’accord pour vouloir passer sous silence les pistes musicales passablement répétitives et se dire que jouer à Xenon Racer, c’est surtout pour un plaisir nostalgique et solitaire : pour trouver du monde en ligne, il va falloir choisir les bonnes heures et être patient.
+
- 100% Arcade
- Sensation de vitesse grisante
- L’essentiel est là sur le contenu
- Structure sobre, « à l’ancienne »
- Plutôt fun à jouer…
-
- … En dépit d’une prise en mains déroutante au départ
- Framerate inconstant
- Circuits pas toujours bien construits
- Performances de l’IA trop aléatoires
- La voiture qui colle aux rambardes… Argh !