Kane et Lynch : Dead Men
Kane, if they don’t kill you soon… then I will
Découverte au détour du stand Eidos de la Games Convention, la démo de Kane et Lynch ne permettait malheureusement pas de se plonger dans l’épaisse toile scénaristique du soft, qui devrait proposer quelque chose de très intéressant, avec en fil rouge la dualité entre les deux personnages principaux, qui pourront être incarnés en coopératif tout au long de l’aventure, et une sombre affaire de mafia et de dettes, comme Io sait en monter. Peu d’indices sur l’intrigue donc, mais la borne suffisait en revanche pour se familiariser avec le gameplay du jeu, qui n’a finalement pas autant fait la une que son duo infernal. Deux missions au programme, dont celle, souvent entraperçue, de l’attaque du building en Asie.
Dead Men s’articule essentiellement, sur ce que nous avons vu, autour du shoot. Un pur jeu d’action donc, mais avec quelques éléments tactiques. De ce côté, et de celui de la maniabilité également, le soft rappelle énormément l’un des cadors du genre sur 360, à savoir Ghost Recon. Le feeling pad en mains est très proche de celui, éprouvé, du jeu d’Ubisoft, avec la caméra épaule, le système de couverture automatique et la possibilité de positionner ses coéquipiers là où on le souhaite. Les ordres qu’on peut donner restent cependant relativement basiques, ce qui ne va pas forcément dans le sens de ce qu’annonçaient les développeurs au départ. L’action prédomine, même si on devine de plus nombreuses ouvertures en coopératif, mode pour lequel Dead Men a été pensé dès le début.
Les fusillades s’enchaînent donc, avec quelques éléments particuliers, comme le tir en aveugle depuis un couverture, à la Gears of War, et des coups au corps à corps. La jauge de vie n’apparaît pas, l’écran se brouille jusqu’à ce qu’on ait récupéré. Le procédé est à présent bienconnu. Néanmoins un décès ne signifie pas automatiquement le game over, car les coéquipiers peuvent réanimer un camarade pendant un certainlaps de temps. Même les copains dirigés par l’IA viennent soignerun joueur en difficulté, une solidarité appréciable quand on joue en solo.
En parlant d’IA, Celle des ennemis ne nous a pas déçus, mais pas entièrement convaincus non plus. Dotés de bonnes réactions, les adversaires se cachent, piquent des sprints et lancent des grenades, mais manquent toujours un peu de peps dès qu’il s’agit d’effectuer des positionnements rapides oustratégiques, comme dans la plupart des jeux du genre.
La patte de l’assassin
Quiconque a vu les trailers de Kane et Lynch peut attester de la force cinématique qui se dégage du projet d’Io, fortement inspiré des oeuvres de Michael Mann. Ce côté film, on le retrouve également dans les phases de gameplay. Le soft sera parsemé de scènes qui briseront la routine des fusillades de base. Dans la démo de la Games Convention, c’était la fameuse descente en rappel le long du building à investir, avec une superbe vue plongeante vers la rue et les immeubles alentours. L’impression d’être devant un film est accentuée par un filtre très particulier appliqué à la caméra et par des échanges vocaux constants entre les protagonistes, dont les doublages sont extrêmement satisfaisants au passage.
Derrière cette mise en scène léchée, les graphismes n’impressionnent pas outre-mesure. On se retrouve visiblement avec une version avancée du moteur du dernier Hitman, ce qui n’est pas un mal en soi, mais qui donne au soft un visage moins reluisant que les prochains gros hits à venir. On remarquera tout de même des niveaux vastes, avecquantité d’éléments destructibleset contenant de nombreux civils. La scène d’évacuation du building est d’ailleurs l’occasion d’une belle panique bien gérée et réaliste, avec des dizaines de personnages à l’écran. Le secret de la réussite du soft tiendra sans doute à la multiplication de séquences choc de ce genre.