1st Look

04.03.2009 à 17h22 par |Source : Rédaction

Need For Speed : SHIFT

Need For Speed est sans conteste l’une (si ce n’est la) des licences les plus emblématiques d’Electronic Arts. Souffrant d’un cruel manque d’identité depuis quelques années, mais se vendant toujours autant, on avait dans un premier temps cru que la série allait être abandonnée au profit de nouvelles, suite aux restructurations opérées chez EA dues à la crise économique. Mais c’était se fourrer le doigt dans l’œil ! Une licence aussi juteuse ne pouvant être mise au placard, voilà que NFS revient sur le devant de la scène avec pas moins de trois déclinaisons, dont l’opus Shift, sujet d’aujourd’hui. Sauf que parfois, il faut savoir dire stop.


On met tout à plat, et on recommence !

S’essoufflant d’années en années, Electronic Arts se devait de reconsidérer la ligne directrice de sa franchise Need for Speed pour correspondre au nouvel état d’esprit de la société : privilégier la qualité à la quantité, et surtout de ne pas perdre ses fans pour de bon. Du coup, trois jeux verront le jour cette année, avec l’opus Shift destiné aux consoles HD, ainsi que deux autres, l’un spécialement adapté pour le marché de la Wii et de la DS (Nitro), et l’autre pour le marché PC (World Online), qui apportera une dimension MMO à la série. Alors si au premier abord on pourrait se dire « enfin, ils vont faire quelque chose », autant mettre les choses au clair immédiatement : cela s’annonce plus compliqué que prévu, du moins en ce qui concerne NFS : Shift. Mis en avant comme l’épisode simulation des différentes versions à paraitre (et donc étant un jeu de course pur et dur), nous avons pu juger du titre manette en main sur une version pré-alpha, qui, même s’il faut considérer qu’un long chemin est encore à parcourir dans le développement, ne nous a pas totalement emballée.

Pourtant, les idées sont là. Voulant d’avantage centrer l’expérience du jeu sur le joueur (et donc conducteur) lui-même, et non reproduire le schéma des autres productions de ce genre, à savoir jouer pour débloquer une nouvelle voiture et ainsi de suite, le concept semblait partir sur un bon départ. Et comme l’on était en droit de l’attendre, on pensait tout de suite à un système d’expérience, que l’on gagnerait au fur et à mesure des courses, pour ensuite développer les aptitudes de notre « nous » virtuel, comme négocier les virages avec plus de facilitées par exemple, ou même une jauge de fatigue du pilote à gérer. Pourquoi pas après tout. Et bien non, rien de tout cela n’est prévu, et première douche froide donc, puisque à quoi bon mettre le joueur au premier plan si cela s’avère inutile ? Certes, en vue cockpit, les animations de notre pilote sont fidèlement retranscrites, la caméra part totalement en vrille après un choc, les battements de cœur s’accélèrent, mais si l’expérience ne se limite uniquement à ça, autant dire que les développeurs se tirent allègrement une balle dans le pied, voire dans le genou. Toutefois, on pourra tout de même accorder au titre une vue cockpit magnifique, extrêmement détaillée jusque dans les moindres recoins, et surtout très jouable. D’ailleurs, l’ensemble du jeu est de cet acabit, puisque d’une beauté sans nom (surtout pour de la pré-alpha). Les bolides sont modélisés à la perfection, les reflets sur les carrosseries sont à tomber par terre, la gestion du jour et de la nuit est incorporée de manière dynamique et le tout sait rester fluide du début à la fin, une vraie petite merveille pour la rétine donc.

Démarre, démarre… mais démarre !

Pad en main, les contrôles s’avèrent des plus classiques, et il ne faudra donc pas y chercher une quelconque révolution. Les premières impressions sont plutôt bonnes, puisque la conduite semble bien nerveuse, tout en étant abordable. A la manière d’un Forza, une aide au pilotage vous est indiquée sous forme de courbe sur l’asphalte, option qu’il sera bien sûr possible de désactiver. Mais venons-en directement au fait. Lors de l’approche de virages, il faudra désormais anticiper en freinant à l’avance, ce qui vous permettra de négocier votre course correctement et accessoirement, de ne pas finir dans le mur. Et… c’est tout ! Voilà comment résumer en quelques mots l’aspect simulation de cet opus. Et encore, foncer comme un taré, mettre un gros coup de frein et tourner à fond les manivelles sans que la voiture ne parte en tête à queue, laisse passer à l’aise chaque chicane. Le reste du temps consistera à rouler à toute vitesse, tout en percutant allègrement les autres concurrents, histoire de se frayer un chemin (ou même de s’appuyer sur eux lors de virages). Ajoutez à cela une gestion des collisions tout juste risible (se prendre un mur à plus de 200 km/h pour se retrouver avec un pare-choc à peine décroché donne une crédibilité plutôt moyenne), et vous comprendrez pourquoi ce NFS n’a pas grand-chose de simulation.

De bons points sont toutefois à souligner, comme les conducteurs adverses qui seront plus ou moins agressifs envers vous suivant votre comportement sur la piste (allant même jusqu’à vous bloquer le passage), ou votre bolide devenant de plus en plus instable à pleine vitesse, avec un effet de blur sympathique. Malheureusement, il n’y a pas (encore ?) de conditions météos sur les pistes, ce qui aurait été un plus bien plaisant et qui peut rajouter du piment aux courses.

Certes, la version pré-alpha présentée était peu avancée dans le développement, mais il est tout de même impossible de fermer les yeux sur les carences du titre, et surtout de prétendre ce qu’il n’est pas : un jeu axé sur le domaine de la simulation. Il en est encore plus décevant lorsque l’on sait que ce sont les personnes ayant développées GTR qui sont sur le projet, un comble. Attendons toutefois de prochaines occasions d’essayer le titre, avec des versions plus avancées, pour voir si le tout évolue dans le bon sens. Il n’empêche que la série se cherche toujours, et les courses poursuites d’antan semblent bien révolues…

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