Dossier

L’interface générale de ces trois consoles

Les journalistes, majoritairement de la presse écrite, sont accueillis par les intarissables Scott Henson (Xbox monde) et Michael Newey (Xbox Europe) venus spécialement des Etats-Unis et de Grande Bretagne en vue de nous parler de leurs visions respectives des consoles nouvelle génération. A ce titre, sur une longue table trônent effectivement trois écrans Samsung, une Xbox 360 Premium avec lecteur HD-DVD externe, une Xbox 360 Elite et une….Playstation 3 ! Entre étonnement et rires dissimulés, nous nous demandons – suite aux dernières facéties de Microsoft – si Mike n’est pas sur le point de saisir une hache et de frapper à grands coups dedans. Toutefois, même si nous ne savons pas si elle a survécu une fois que nous fûmes partis, cette dernière aura tenu le coup le temps de la démonstration : en fait, suite à de très nombreux articles plus ou moins sérieux offrant des comparaisons entre les deux supports, la firme de Redmond a décidé de jouer la transparence en nous proposant une véritable vision en simultané des différences entre ces machines. Toutes étaient connectées à des écrans (« full HD ») parfaitement identiques afin de garantir la fiabilité de l’expérience et, à une ou deux exceptions près, les films et jeux comparés seront les mêmes.

Comme vous le savez tous aujourd’hui, la nouveauté de la Xbox 360 Elite ne se situe pas au niveau de ses fonctionnalités (aucune différence notoire avec les packs Core et Premium) mais concerne l’ajout de composants externes comme le disque amovible de 120 Go, qui garantit une possibilité de stockage nettement supérieure, ou la connectivité HDMI. En ce qui concerne cette dernière option, Michael Newey reconnaît qu’elle n’est pas cruciale, les possesseurs de Xbox 360 bénéficiant déjà d’une bonne qualité d’affichage via le câble haute résolution, mais ajoute toutefois que le HDMI est un peu supérieur et offre plus de possibilités. La plupart des accessoires seront désormais disponibles en noir afin d’accommoder votre équipement et, même si les processeurs 65mn ne semblent pas être inclus contrairement a ce qui a été dit sur de nombreux sites, nous reconnaîtrons que nous n’avons entendu aucun bruit émanant de la console Elite. Après avoir fait le tour de la nouvelle venue, nos animateurs de conférence allument les machines en vue de présenter les interfaces d’accueil. Le système de folders est maintenu chez Microsoft avec pages à faire défiler en fonction des catégories tandis que chez Sony, on a opté pour une série d’icônes à la manière d’un écran d’ordinateur (nous ne savons pas s’il est possible de personnaliser l’écran de fond mais cela semblerait assez logique). C’est Scott Henson qui navigue au cœur de l’interface pour montrer les différentes options, de manière générale ces dernières sont assez similaires avec ce que nous trouvons sur Xbox 360 – les subtilités ne tenant finalement qu’à la présentation. Par exemple, vous pouvez voir la liste de vos amis en ligne également sur PS3, à la différence près qu’ils sont représentés par de petites icônes ressemblant à des mangas alors que l’éditeur américain a préféré le système de « fiches de joueurs ». Au final, nous avons percuté sur deux choses : les photos sur PS3 disposent de plusieurs modes d’affichage et offrent un rendu, pas forcément meilleur car il tient à la qualité de la photo en elle-même, mais plus sympathique à regarder. En revanche, le choix de l’accueil avec multiples icônes s’ouvrant sur des sous-catégories et sous sous-catégories s’avère brouillon et pénalise la navigation, surtout si l’on n’a guère l’expérience sur consoles de salon. Dans cette optique, le choix de Microsoft se montre plus judicieux et permet de mieux visualiser les différentes fonctions du support.

Les jeux et les films sont passés en revue également

L’introduction au monde vidéo ludique commence avec un extrait des deux mastodontes, fers de lance de chaque console, à savoir Resistance : Fall of Man sur la PS3 et Gears of War sur la Xbox 360. Le premier, développé par Insomniac Games, nous invite à incarner un soldat américain débarqué en Grande Bretagne dans les années 40 afin de lutter contre la propagation d’un mystérieux virus soupçonné d’être arrivé par l’Europe de l’Est. Quelques secondes suffisent à réaliser que le titre est vraiment beau, doté d’une palette déclinant des tons gris rendant à merveille l’ambiance des années d’avant guerre, de décors d’un genre particulier puisque semblant avoir été conçus au crayon noir et à l’aquarelle et d’un souci du détail impressionnant (en contre partie, on reste sur une impression d’environnements « figés » où seuls les soldats se meuvent). Autre ambiance, autre époque, le soft nourri aux hormones de croissance de chez Epic Games prend le pas inverse en affichant dès les premières minutes plus de vitesse et de dynamisme, toutefois son univers fictif avec invasion de créatures extraterrestres s’y prête davantage. Après avoir présenté ce qui se fait de mieux techniquement parlant sur chaque support, Mike et Scott enclenchent simultanément Call of Duty 3 et Virtua Tennis 3 sur Xbox 360 et PS3. Du premier, nos interlocuteurs diront que c’est un très bon titre sur toutes plateformes confondues : concrètement, le rendu des détails est appréciable sur les deux supports bien que l’on dénote une différence d’affichage, en effet, ces derniers semblent légèrement plus prononcés sur PS3 tandis que la Xbox 360 donne l’impression d’un vague brouillard dans le lointain. La sensation persiste avec le dernier jeu de tennis de Sega, d’un côté le texte apparaissant sur les bannières publicitaires sur les courts ressort mieux sur PS3 mais, de l’autre, la colorisation est bien plus jolie sur Xbox 360 puisque sa concurrente donne un effet « délavé » au terrain. Beaucoup auront remarqué, de toutes façons, que les couleurs sont plus vives et plus foncées sur la console de Microsoft, un aspect qui demeure pourtant appréciable sur certains titres qui reposent beaucoup sur le choix des tons utilisés comme Viva Piñata mais qui gêne lors de certaines séquences (on citera notamment The Elder Scrolls IV : Oblivion dont les scènes en intérieur sont très sombres).

L’expérience se poursuit avec plusieurs films cette fois-ci : c’est Mission impossible 3 en haute résolution qui est passé au crible pour démarrer avec la scène de l’attaque de la voiture sur le pont et l’hélicoptère qui s’élève derrière le personnage principal. Là encore, le rendu de détails s’avère plus prononcé sur PS3, avec un très léger effet de « brillance » et de « clarté ». Cependant, avec un tel niveau d’affichage, non seulement les subtilités sont moindres mais on remarquera même un problème cutané sur la joue de Tom Cruise sur les deux supports. Arrivé à ce stade de la conférence, une console restait étrangement en retrait, ce fut donc avec une impatience non dissimulée que nous observèrent enfin les capacités de la miss Elite, sur laquelle nous avons pu apprécier des extraits de Lady in the Water et The Illusionist. En réalité, cette attente était calculée (du moins le devinons nous) : le pari était risqué de visualiser le film susmentionné sur Xbox 360 et PS3, d’autant plus que la seconde plateforme offre une qualité supérieure. Or, effet HDMI ou pas, l’Elite resserrant de manière flagrante l’écart, sa sortie « surprise » et sa qualité fleurent bon l’avertissement à Sony ! Une question pointe alors le bout du nez : l’affichage est il supérieur sur l’Elite que sur la Xbox 360 ? Je répondrai qu’il s’agit avant tout d’une affaire de goût bien que, personnellement, je trouve que oui. Cette course à la réussite pousse Microsoft à tenir compte de ses erreurs et à améliorer ses services.

Le online et les services annexes : ce qui marquera la vraie différence

A ce stade, les deux consoles sont plutôt équivalentes et les journalistes présents demeurent assez neutres. Ce fut donc le moment pour Mike et Scott d’aborder le point fort de la Xbox 360 qui est, bien évidement, le Xbox Live. Une courte navigation au sein de l’option online de la console de Sony permet de découvrir le Playstation Store où, comme chez la concurrence, les joueurs pourront télécharger et acheter du contenu. Nous nous sommes rendus sur un site Internet via la PS3 et c’est réellement impressionnant, mais avec son savoir faire combiné à une sortie plus précoce, la firme de Redmond déploie une grosse longueur d’avance en terme de contenu puisque l’on compte une douzaine de vidéos disponibles sur l’une contre 66 sur l’autre. D’autre part, avec ses plus de six millions de joueurs ainsi qu’un service de Video on Demand qui démarre fort aux Etats-Unis et l’explosion du Xbox Live Arcade (60 titres au compteur), la Xbox 360 place la barre très haut et risque fort de mener la barque encore longtemps. Nos deux représentants de la marque d’ailleurs insistent sur cet esprit communautaire que Microsoft souhaite préserver en multipliant les services annexes. En partant de ce principe, oui ils désirent lancer la VoD en Europe et l’Elite dans la foulée puisque nous savons maintenant qu’elle n’est absolument pas en série limitée. Ils ne peuvent préciser de date à ce jour, certaines applications requérant des partenariats longs à mettre en place et des autorisations à obtenir.

Pour en finir avec la Xbox 360 Elite, les clients visés sont clairement les potentiels futurs acheteurs qui hésitent encore entre les deux firmes. Il n’a jamais été prévu d’inclure le lecteur HD-DVD en interne, d’une part car la console n’en a pas réellement besoin (lisant déjà la haute résolution) et de l’autre parce que l’éditeur souhaite toujours laisser le choix au consommateur. Aujourd’hui, le futur acquéreur a bel et bien trois offres qui peuvent correspondre à son profil de joueur occasionnel, régulier ou hardcore. Enfin, si jamais vous êtes déjà possesseur d’une Xbox 360 mais que vous souhaitez investir dans l’Elite ou le disque dur de 120 Go, vous pourrez basculer vos données grâce au câble de transfert (non fourni dans le pack, il faudra visiblement en faire la demande auprès de Microsoft pour le recevoir gratuitement).

Les scores sont variables en fonction des catégories, chaque plateforme ayant ses défauts et qualités. Il manque toutefois un aspect primordial, c’est celui de la fiabilité et de la solidité de ces machines. Incontestablement, la Xbox 360 pêche sur ce sujet à cause de nombreux retours au SAV mais la catégorie n’a pu être incluse à cause de la sortie encore récente de la PS3 et celle à venir de l’Elite. Cependant, en combinant ces éléments, nous conclurons que les consoles de Sony et de Microsoft sont au coude à coude tous paramètres confondus. L’Elite a l’étoffe pour être celle qui tirera le plus son épingle du jeu, après il reste à savoir si les promesses seront tenues.