Overlord
Le réveil du mal
Le concept d’Overlord est déjà connu. Il s’agit d’incarner un seigneur du mal flanqué de sbires grouillants, les minions, dans la reconquête de son pouvoir d’antan. Faire le méchant est déjà assez satisfaisant, mais les développeurs ont choisi d’ajouter une bonne dose d’humour en plus, ce qui aboutit à un cocktail détonnant. Le début du jeu se déroule en effet entre la Tour, le repaire de l’Overlord, et la campagne entourant le petit bourg de Spree. Une région paisible, habitée par de bondissants moutons et des paysans niais, un coin paisible où semer la terreur est particulièrement amusant. Ajoutez à ça les minions,sans doute de proches cousinsdes Gremlins de Joe Dante, et des dialogues bien écrits et bien interprétés, et vous obtenez une ambiance second degré assez savoureuse.
La fin (du monde) justifie les moyens
Si le joueur contrôle avant tout l’Overlord, grand gaillard casqué au regard luisant, il doit aussi diriger les fameux minions qui lui sont tout dévoués. Du point de vue des commandes, cela a une répercussion majeure : on ne contrôle la caméra que très partiellement. Habituellement dédié aux ajustements de la vue, le stick droit aune toute autre fonction ici, celle du contrôle des minions. La gestion des caméras est automatique, avec la possibilité de switcher entre vue de derrière classique et vue plus globale par-dessus. Le soft aurait pu souffrir de ce choix, et certains passages sont effectivement un peu confus, mais en règle générale, on s’en sort.
Une fois matérialisé en dehors de son repaire, l’Overlord doit trouverdes puits à minions, zones spécifiques à partir desquelles il est en mesure de faire jaillir ses sous-fifres de terre. Ceux-ci le suivent ensuite de façon très disciplinée, mais à tout moment, il peut les envoyer au contact d’ennemis, d’objets à détruire ou d’éléments du décor à activer pour progresser. C’est l’avantage d’être seigneur du mal, on peut faire accomplir les basses besognes par d’autres. Les minions ont même la servile habitude de rapporter leurs trouvailles les plus utiles, accompagnées d’un «For you» («Pour vous, maître !») adorable. Attention de ne pas trop s’attacher à eux tout de même, puisqu’il faut régulièrement les sacrifier, soit pour récupérer de la vie, soit de la mana – servant à jeter les divers sorts qu’on récupère au fil du jeu, utiles pour compléter un panoplie de coups un peu faiblarde. En termes d’état d’esprit, il vaut d’ailleurs mieux ne pas être sujet aux remords dans Overlord, puisque les diverses missions proposées consistent parfois en de viles trahisons proprement sadiques (comment mieux asservir les villageois qu’en gagnant leur confiance d’abord ?). On peut néanmoins choisir d’être magnanime à l’égard de certains, et s’en trouver transformé, un système que n’aurait pas renié Sir Peter Molyneux.
Ombre et lumière
Au bilan technique, et même si ce n’est qu’une version preview, Overlord laisse une impression partagée. Le premier constat est plutôt négatif, et il serait inutile d’énumérer point par point les faiblesses constatées : globalement, le jeu est assez largement en dessous des cadors de ce début de génération. L’animation, qu’on aurait aimé plus détaillée, déçoitégalement. Cependant, et malgré cela, plus on avance dans l’aventure et plus on constate que du point de vue artistique, on est face à une réussite. Les niveaux recèlent de détails agréables qui font état d’un véritable travail en amont. Avec son style proche de celui de Fable, Overlord séduit donc, et même s’il n’est pas véritablement au niveau d’un strict point de vue technique, il réalise le petit exploit de rester tout à fait plaisant à regarder.