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James Bond 007 : Quantum of Solace

FPS | Edité par Activision-Blizzard

6/10
360 : 31 octobre 2008
13.11.2008 à 14h58 par

Test : James Bond 007 : Quantum of Solace sur Xbox 360

Ce que nous évoque James Bond, c’est avant tout cette classe à l’anglaise qui lui est si particulière. Réussir à séduire des femmes inaccessibles pour le commun des mortels en un claquement de doigts, rouler en Aston Martin et au passage, sauver le monde d’un détraqué avec un couteau suisse, et ce sans même transpirer une goutte de sueur, voilà ce qu’est le mythe 007. Un mythe qui est en plein renouveau, avec l’arrivé d’un certain Daniel Craig, donnant une toute nouvelle dimension à notre agent des services secrets Britanniques. C’est donc dans ce contexte que notre James Bond virtuel se cherche lui aussi un nouveau souffle. Mission réussie ?

Rien que pour vos yeux… ou pas

Après une longue période de silence radio, Activision, nouvel acquéreur des droits vidéoludiques de la saga, profite donc de la sortie du vingt-deuxième film du personnage de Ian Fleming dans les salles pour nous en faire une énième adaptation. Développé par Treyarch (Call of Duty 3 et CoD 5 : World at War), le jeu laissait espérer un retour aux sources de la série, avec un titre basé sur le concept d’un First Person Shooter, tout comme le mythique GoldenEye l’avait proposé à son époque, sur N64. Utilisant le moteur de Call of Duty 4, Quantum of Solace arrivait bien armé. En théorie. Car une fois le jeu lancé, il en est malheureusement tout autre.

Le soft reprend donc l’intrigue de Quantum of Solace (qui est par ailleurs le premier James Bond à être une suite directe du précédent, et n’ayant jamais été écrit par Ian Fleming) et celle de Casino Royale, dont la fin fera office de point de départ pour le jeu. Et les premiers pas dans le smoking de 007 se font péniblement. Tout d’abord, les cut-scenes sont un supplice à regarder : on a l’impression d’avoir affaire à la génération précédente de consoles, à peine optimisée en haute définition et présentant la plupart du temps de grosses chutes de framerate. En gros, ça a été « upscalé » à l’arrache. Il est évident que le moteur 3D, développé par Infinity Ward à l’origine, a posé de sérieux problèmes aux équipes de Treyarch, qui n’a pas disposé d’énormément de temps pour peaufiner le tout. A cela, il faudra rajouter une mise en scène loin d’être majestueuse, en plus de doublages français non-officiels. Ce n’est donc certainement pas nos mirettes que ce 007 parviendra à séduire.

Pour en revenir au déroulement scénaristique du titre, on suit donc l’intrigue du film, avant d’enchainer sur un long flashback reprenant les évènements de Casino Royale, pour ensuite revenir à l’intrigue principale de QoS. Cela pourrait sembler un peu compliqué dit comme ça, mais cela se goupille au final plutôt bien. D’autant plus que le jeu ne suit pas à la lettre les séquences de ces deux films, et prend pas mal de liberté. Sans trop vous en dévoiler, ceci vous amènera donc à quelques missions inédites, sans toutefois fausser la trame originale. Sur ce point, il faut avouer que le tout sait rester fidèle aux adaptations cinématographiques, tout en parvenant à proposer de l’inédit afin que cela puisse se prêter au domaine du jeu vidéo. Un bon point donc pour notre agent du MI6, même si pas mal de raccourcis sont empruntés vis-à-vis du script des films. Les thèmes originaux, quant à eux, savent dynamiser l’ambiance, ce qui plaira à tous les fans.

Jouer n’est pas tuer

Si, sur la forme, les aventures de notre blond aux yeux bleus ne sont pas parfaites, quid du système de jeu ? Malheureusement, ce n’est pas vraiment meilleur. Premièrement, le titre fait grise mine en ce qui concerne la partie graphique. Si les visages de Daniel Craig ou encore deJudi Dench (M) sont fidèles à leurs homologues de chair et de sang, le reste n’a pas bénéficié des mêmes soins. Les textures sont dans leur ensemble très simples, et la modélisation des divers environnements est correcte, sans plus, et dispose d’un aliasing omniprésent. La comparaison avec un titre comme Gears of War 2, qui affiche bien plus de choses à l’écran, fait très mal. Quant aux vilains de l’histoire, ils semblent tous être issus de la même famille. Décidément, ce n’est pas non plus sur ce point que 007 tirera son épingle du jeu.

Comme énoncé auparavant, le soft prend des allures de FPS, tout en proposant une vue à la troisième personne lors de certaines séquences, ou lorsque Bond se met à couvert. A la manière d’un GoW ou encore d’un Rainbow Six Vegas, vous pourrez vous mettre à couvert avec les éléments du décor, par simple pression sur la touche A. La vue bascule donc à la troisième personne, ce qui vous permettra de mieux voir l’action et d’aligner vos ennemis en vous découvrant ou bien en tirant à l’aveuglette. De même, la caméra changera lorsque vous longerez une corniche par exemple, ou lorsque vous attaquerez un ennemi au corps à corps. Ainsi, à proximité d’un assaillant, il vous sera possible d’appuyer sur le stick droit, ce qui déclenchera une courte séquence durant laquelle il vous faudra appuyer sur une touche de votre pad pour mettre le vilain au sol. Ce qui n’est pas sans rappeler un certain Jason Bourne.

Cependant, QoS a le mérite de nous offrir une intelligence artificielle qui n’est certes pas exceptionnelle, mais tout de même bien au-dessus de celles que proposent la plupart des jeux sur le marché. Les ennemis se mettent à couvert, essayent de vous débusquer avec des grenades, n’hésitent pas à bouger lorsqu’ils sont en danger et progressent vers vous, au lieu d’attendre comme des piquets à se faire dessouder. Un minimum de challenge est donc apporté, et ce n’est pas pour nous déplaire.

Dangereusement vôtre

Mais qu’en est-il de la progression ? Eh bien, tout comme dans le film, on défouraillera tout ce qui bouge. Les niveaux proposés enchainent carnage sur carnage, et pour le coup, notre agent secret n’a plus rien de… secret. On combat toute une armée à nous tout seul, c’est certes loin d’être réaliste, mais cela à la mérite d’être jouissif. Car dans chaque mission, un tas d’objets explosifs est disposé un peu partout, ce qui nous permet de tout faire péter et d’assurer le spectacle. Vous pourrez également tirer sur des extincteurs par exemple, ce qui aura pour effet de déstabiliser les types d’en face et de pouvoir planter des headshots sans peine. Ces fusillades n’ont certes rien de révolutionnaire, mais ont le mérite de faire dans l’efficace, ce que l’on appréciera, surtout que les divers niveaux, James Bond oblige, font voyager et permettent d’éviter une certaine monotonie.


Dans cette ambiance de bourrins, il faudra également compter sur quelques phases d’infiltration, durant lesquelles 007 sera obligé de prendre ses précautions, silencieux à l’appui. N’apportant rien de révolutionnaire, elles ont pour mérite de casser un peu le rythme et de permettre au joueur de souffler. Ajoutez à cela le fait de pouvoir pirater les caméras et quelques terminaux, et nous voilà avec le minimum syndical. Des Quick Time Event seront aussi réalisables, cependant ces derniers se font trop rares et n’interviennent que dans quelques séquences contre des boss, en plus d’être assez mollassons. Dommage, car il y avait de quoi d’avantage solliciter le joueur. On regrettera également l’absence de gadgets, mais ça, c’est plutot lié à la nouvelle direction que prennent les films.

Malheureusement (encore une fois), l’aventure se finit très vite : il faudra 6 heures en moyenne pour mettre un terme aux péripéties de Bond. Il vous faudra donc compter sur le multijoueur pour prolonger l’expérience.

Le Live ne suffit pas

Avec une aventure solo loin d’être parfaite, la partie Live proposée par le titre n’est pas de trop. Du moins, elle ne ternira pas plus l’ombre au tableau. Vous aurez donc plusieurs modes de jeu à votre disposition, tels que les classiques deathmatch seul ou en équipe, contrôle de territoire, pistolet d’or (!) ainsi que quelques autres. Un système de classe est également proposé, et qui, tout comme Call of Duty 4, vous permettra de customiser vos engins de morts en débloquant diverses améliorations. Vous pourrez également acheter vos joujoux version « plaqué or », ce qui ne servira strictement à rien si ce n’est pour la frime.

Les cartes proposées se révèlent etre sympathiques, sans toutefois proposer un brin d’originalité. Vous disposerez des mêmes possibilités que Bond dans l’aventure, à savoir se plaquer contre les murs et compagnie. Et là, il faudra faire extrêmement attention aux embuscades, puisqu’à peine trois balles suffiront à nous coucher. Encore une fois, rien de bien particulier, le tout reste sobre mais efficace. A noter un mode de jeu très plaisant où les joueurs incarneront à tour de rôle l’agent 007, tandis que les autres le traqueront pour l’empêcher de remplir ses objectifs. Grosse dose de stress à l’horizon donc. Toutefois, il est assez difficile de trouver des joueurs pour pouvoir s’affronter aux quatre coins du monde, ce qui limite un peu le tout. Néanmoins, le lag ne s’est pas invité à la fête.

Pour résumer,le softnouspropose donc un mode Xbox Live classique mais sympathique, sans toutefois marquer les esprits.

Empruntant beaucoup à divers titres dans son gameplay, Quantum of Solace peine à appliquer son « copié/collé » avec brio, sans toutefois complètement se louper. Avec des graphismes et une technique perfectible, il possède néanmoins un certain charme, celui de pouvoir contrôler le mythique 007. Son rythme sait impressionner au cours de l’aventure, sans pour autant révolutionner le genre. Ni bon(d) ni mauvais, les fans pourraient se laisser tenter, mais en occasion de préférence.

+

  • Rythme
  • Une I.A. enfin acceptable
  • Embranchement Quantum of Solace/Casino Royale plutôt bien réalisé
  • Variété des niveaux
  • Ambiance sonore
  • Jouer James Bond

-

    • 70€
    • Durée de vie
    • QTE peu dynamique
    • Certaine répétitivité
    • Emprunte beaucoup, pas vraiment de personnalité
    • Graphismes, carences techniques
    • Mise en scène

Fiche succès

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