Jeux

Saints Row 2

Action | Edité par THQ | Développé par Volition

2/10
360 : 17 octobre 2008
21.10.2008 à 16h55 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Saints Row 2 sur Xbox 360

Deux ans après le premier Saints Row, et surtout six mois seulement après GTA IV, Volition propose de découvrir la suite de sa série GTA-Like, qui avait convaincu pas mal de joueurs durant une année 2006 bien creuse sur Xbox 360. Depuis, de l’eau est passée sous les ponts, et il en faut désormais beaucoup pour convaincre, surtout à l’orée d’une période très riche en titres intéressants, au cours de laquelle GTA reviendra sur le devant de la scène avec son fameux contenu téléchargeable. Le moment est venu de ressortir les flingues du côté de Stilwater.


A quel Saints se vouer ?

Dire que Saints Row 2 fait pâle figure par rapport à son modèle GTA n’est pas totalement usurpé. Visuellement, le soft n’a presque pas évolué en deux ans de temps, état de fait qui se remarque d’autant plus alors que GTA IV a mis la barre très haut en termes d’ambiance et d’animation urbaine. Doté d’un budget bien moins conséquent, Volition a dû faire sans moteur Euphoria, sans technologies avancées, et cela se voit, de la physique des objets et des corps jusqu’aux textures floues et à la ligne d’horizon brouillardeuse. Modélisation et animation limitées en prime, n’en jetez plus, Saints Row 2, malgré une fluidité très appréciable tout de même, n’a aucune chance si l’on se focalise sur la qualité de sa programmation. C’est d’ailleurs face à ce type de jeu qu’on se rend compte de la maîtrise absolue de Rockstar. Toutefois, Volition est loin de se baser uniquement sur l’aspect visuel de sa dernière production pour prétendre concurrencer le monstre GTA sur son terrain.

Vous aussi, devenez un gangster

Une des armes les plus redoutables de Saints Row 2, c’est sa capacité à agripper le joueur grâce à des options de personnalisation qui lui donnent la sensation d’avoir une réelle emprise sur son expérience. Cela commence par la création de son personnage, en réalité le héros du premier Saints Row, baron du crime blessé et déchu. Femme, homme, transsexuel, blanc, noir, obèse, rachitique, mannequin, freak, on peut presque tout créer dans un éditeur hyper complet. Les outils permettent même de déterminer l’attitude de son gangster préféré : ton de la voix, démarche, mimiques… Ce large éventail de possibilités contribue pour beaucoup au charme du titre. On dirige vraiment un personnage créé de toutes pièces, on l’habille, on lui achète des bijoux, des voitures, des appartements, des meubles, etc. Une vraie petite maison de poupées, mais en beaucoup plus trash, un peu comme si Barbie et Ken tournaient Bonnie et Clyde. Face au profond mais imposé Niko Bellic de GTA IV, Saints Row 2 laisse la porte ouverte à toutes les fantaisies. Et par le biais de cette customisation à outrance, on s’approprie le jeu et on s’y attache, en dépit de ses tares, parfois très visibles.

La sainte barbe ?

Saints Row 2, au-delà de sa technique très perfectible, n’est en effet pas du tout exempt de reproches. A commencer par son scénario et son background au ras des pâquerettes. Malgré un aspect davantage porté sur le second degré, ce qui fait du bien, la satire et, plus généralement, la qualité d’écriture ne sont pas au niveau de ce que fait Rockstar. L’histoire, qui voit le héros reconquérir une Stilwater en grande partie reconstruite par un conglomérat malintentionné, se laisse suivre, mais accumule les clichés et n’abandonne pas complètement son côté « sérieux quand même », qui va si mal à ces histoires de gangs et d’honneur mal placé.

Saints Row 2 souffre aussi niveau gameplay, toujours parce que son inspiration principale, GTA, a passé un cap en termes de conduite de véhicules ou encore de phases de tir. Volition n’a pas suivi le mouvement, et une forte rigidité se fait sentir quand on prend le volant ou qu’on fait parler la poudre. On attend désormais plus côté ergonomie. Le bilan n’est heureusement pas catastrophique non plus, et le jeu se rattrape bien par ailleurs.

Saints coop :la syncope ?

Saints Row 2 peut se targuer de proposer une ville immense, constituée d’énormément de points d’intérêt. Tout l’espace est immédiatement accessible, et les activités pleuvent. Courses, contrats de tueur ou de garde du corps, missions de police ou de pompiers, jeux de hasard, taxi, stock car, cascades, et même jeu vidéo d’extermination dezombie (à essayer absolument)ne représentent qu’une infime partie de tout ce qu’on peut faire à Stilwater. Et tout cela à côté des missions principales, qui permettent petit à petit de prendre le contrôle des quartiers en anéantissant les gangs rivaux. Avec la customisation dont on parlait plus haut, les maisons à acheter, les véhicules à personnaliser,, les multiples stations de radio à écouter,on peut facilement passer des heures rien que sur les activités annexes, et le fond de jeu reste suffisamment bon pour ne pas lasser trop vite.

Cette qualité cultivée du futile, Saints Row 2 la magnifie avec un mode coop très réussi. Il permet non seulement de faire à peu près toutes les missions ensemble, mais c’est aussi l’occasion pour l’hôte et l’invité de s’adonner à toutes les activités annexes ensemble : comparer ses tenues, faire des concours de tuning improvisés, montrer la dernière déco de sa villa privée à 100.000 $. Une très belle expérience, qui dépasse assez aisément un multijoueur légèrement en retrait, mais qui peut aussi divertir un moment. Le seul défaut rageant, c’est que Volition n’ait pas intégré le coop en écran splitté, qui aurait encore décuplé le potentiel du mode. Peut-être pour Saints Row 3.

Avec Saints Row 2, Volition propose une réelle alternative à GTA IV, par un côté moins sérieux et moins réaliste (un peu comme GTA avant, en fait) et une personnalisation poussée à l’extrême. Le jeu accumule les erreurs : gameplay un peu approximatif, technique à la traîne, propos bas-du-front. Mais dans le même temps, il conserve une fraîcheur, une impertinence qui le rend très amusant, et qui permet d’y revenir sans trop se forcer. La quantité des missions et le mode coopératif font le reste. Attention toutefois, si la licence doit perdurer, des évolutions plus profondes devront nécessairement intervenir. Pour l'heure, on a tout de même un soft qui n'a pas à rougir, même au regard de la qualité générale de la production actuelle.

+

  • Une vraie bonne alternative à GTA
  • Le coop intégral
  • Terrain de jeu vaste, durée de vie énorme
  • La customisation à outrance
  • Variété et quantité des missions et des objectifs

-

    • Scénario et propos au ras des pâquerettes
    • A peine plus beau que Saints Row 1 (2006)
    • Pas de coop en écran partagé
    • Que d’imprécisions dans le gameplay !