Test : Sega Rally sur Xbox 360
La sensazione de l’année !
Pas la peine de tergiverser, après plusieurs heures passées sur le titre je dois vous avouer être tombé amoureux de ce Sega Rally. Et pourtant… Il y a deux semaines, la démo m’avait complètement refroidi, avec des graphismes qui me semblaient dépassés et des sensations plutôt molles… Quelle méprise ! Il m’aurait certainement suffi de lui accorder quelques dizaines de minutes supplémentaires pour goûter le met délicieux qui nous a été réservé. Car là où les autres jeux de rallye nous avaient habitués à des gameplays réactifs tout en freinages pour négocier les virages les plus inattendus, Sega Rally est un trip à l’ancienne, où tout se passe dans l’anticipation et les dérapages pieds au plancher. Ainsi, ce Sega Rally est non seulement le digne successeur de la série culte créée par AM2, mais c’est aussi, à mon humble avis, le meilleur épisode de la série, rien de moins.
Et pour cause, c’est avec une révérence totale à la conduite Sega Rally que le Sega Rally Studio a ajouté la pierre qui manquait à l’édifice de la série :la déformation dynamique du terrain. Evidemment, il ne s’agit pas d’une révolution, puisque des jeux comme Motorstorm (PS3) nous avaient déjà gratifiés de routes conservant l’emprunte des sillages tracés par les bolides au fil des tours. Mais là où ces jeux échouaient par un certain manque de pêche, l’approche arcade totalement assumée de Sega Rally transforme l’essai en une furieuse décharge d’adrénaline.
Car, au lieu de chercher le réalisme, l’intégralité de jeu se concentre sur le fun que l’on peut éprouver à déraper à plus de 200 km/h, baladé entre des sillons profonds et des concurrents qui vous chient littéralement des jets de particules à la gueule. Vraiment, il faut y jouer pour comprendre la jouissance que l’on peut parfois ressentir quand, entouré des bolides qui ne cessent de rebondir entre les sauts et les reliefs des traces laissés durant les premiers tours, vous foncez à la limite du crash, entre deux épingles remplies de boue et de flaques. Et c’est bien pour cela qu’il faut ABSOLUMENT prendre le temps de quelques courses pour se faire à la maniabilité très old school du jeu. Le joueur hâtif a tôt fait, comme moi à l’époque de la démo, de juger l’ensemble un peu vite (« bouh, y’a pas de collisions, c’est mou, pis c’est des savonettes », tout ça…), et de passer à côté des sublimes sensations qu’un minimum de maîtrise peut vous offrir.
Start your graphic engines !
Evidemment, tout cela ne serait rien sans une réalisation de qualité. Alors certes, on regrettera certaines textures moyennes et un frame rate de 30 images par seconde (une infamie diront certains puristes), mais on ne peut pas ne pas apprécier l’effort graphique fait sur ce titre. Débordant de couleurs, vous emmenant dans un univers contrasté au style idéalisé très respectueux des deux premiers Sega Rally, cet opus se révèle techniquement honnête, mais néanmoins très beau. Car bien que limité à 5 (+1 caché) univers de 3 circuits chacun (savane, tropiques, arctique, alpin et canyon), il sait habilement en tirer partie, et chaque circuit offre des passages visuellement capables de vous émerveiller, à commencer par les textures des routes, à déguster en vue ras du sol. Je pense par exemple aux vallées et aux zones presque amazoniennes des tropiques, à la route gelée et au lac bleu turquoise des zones arctiques, aux réflexions sur les routes humides et flotteusesdes Alpes, ou encore aux superbe canyons boueux que vous parcourez à fond les ballons (expression Champomy inside !). Ainsi, sans se prendre la tête avec du HDR dans tous les sens, Sega Rally parvient quand même à nous émerveiller, à la façon des jeux d’arcade d’antan qui nous emmenaient dans des endroits incroyables, limite oniriques.
L’autre élément incroyablement bien travaillé qui force le respect est le traitement multicanal du son en dolby digital. Véritable furie sonore, la réalisation audio vous invite à foutre la dawa dans le quartier, le home cinéma à fond, rien que pour apprécier le bruit des particules qui se déversent derrière votre passage, le splash violent des flaques, ou le son moelleux de la neige sous vos pneus. Pour peu que vous y ajoutiez vos musiques les plus péchues (les morceaux du jeu étant à peine dignes d’un ascenseur), je vous garantis que vous êtes partis pour un trip de la muerte, du genre à hurler comme un sauvage à chaque saut, la tête penchée dans les virages. Du fun en barils j’vous dis !
Enfin, je ne saurais conclure sans vous parler des sensations exceptionnelles qui vous attendent si vous avez la chance de posséder un volant à retour de force. C’est bien simple, dites vous que vous n’avez jamais été aussi proche d’avoir l’arcade à la maison. Autant le jeu est un énorme plaisir au pad, autant le volant entre les mains c’est un autre univers qui s’ouvre à vous, avec une sensation de fulgurance que je n’avais personnellement pas ressentie depuis Sega Rally 2 en arcade. Seul bémol, bien qu’offrant des sensations encore meilleures, la conduite au volant vous pénalise par un certain manque de réactivité comparativement au pad, ce qui, compte tenu de l’extrême difficulté de la carrière, signifie qu’il vous sera très difficile de terminer le jeu sans récupérer le pad à un moment. De même, les parties sur le live mériteraient à offrir un filtre vous permettant d’affronter uniquement des joueurs avec volant, le déséquilibre étant trop fort pour vous permettre de challenger un bon joueur au pad. Peut-être lors d’une prochaine update, vu que le mode Live a clairement besoin d’une mise à jour pour étoffer des fonctionnalités trop simplistes (et pour enfin permettre de continuer à jouer avec les mêmes personnes sans avoir à recréer à chaque fois une partie !).
+
- Des sensations incroyables
- Un vrai challenge pour finir premier partout
- Sega Rally en multi sur le Live les gars !
- Une réalisation très agréable
- Rentabilise magistralement votre volant
- La renaissance d'un mythe
-
- Qui a décidé de le sortir la même semaine que Halo 3 ?
- Mode carrière répétitif
- On veut plus de circuits
- 30 FPS, bouh !
- Difficultée mal dosée pour le volant
- Mode Live minimaliste