Splosion Man
Splosion Man doit avoir le schéma de contrôle le plus compliqué de tous les jeux Xbox 360 : "A" sert à exploser, "X" sert à exploser, "B" sert à exploser et "Y" sert à… A… Hmmm, ça m’échappe, mais ça doit être quelque chose du même acabit. On l’aura compris, d’entrée, le petit dernier de Twisted Pixel ne recherche pas la complexité, et s’en amuse d’ailleurs. Il faut aller dans le menu de « réglage » des commandes pour comprendre qu’on a mis les pieds dans un univers totalement loufoque, qui emprunte beaucoup au dessin animé. Le personnage principal, Splosion Man donc, pourrait très bien être un héros de cartoon, avec ses mimiques, son amour immodéré pour les gâteaux, ses rires nerveux et ses dizaines d’animations différentes, souvent désopilantes.
Globalement, dans la lignée de ce personnage marrant mais surtout très étudié, on remarque énormément de détails qui témoignent du soin apporté à la conception du soft, comme les très drôles chansons maison (« Everybody loves dooooonuts ! I know I dohouhou ! »), les boss délirants ou la musique qui s’aggrémente de riffs de guitare à chaque explosion. Et on ne parle pas de la fin, tellement barrée et indescriptible qu’il vaut mieux éviter de gâcher la surprise.
Splosion Man, I’m so glad that you’re my friend
Comme son personnage principal, fruit d’une expérience qui a mal tourné, ne sait que courir et exploser, Splosion Man trouve toute sa richesse dans son level design. Pourtant, ce n’est qu’un jeu de plateforme 2D, claquemuré dans des environnements de laboratoires très semblables. Seulement le soft parvient à se renouveler de façon extrêmement maligne. Twisted Pixel a choisi non-pas d’introduire une infinité d’obstacles différents, mais d’agencer un nombre respectable de paramètres de manière à ce que le jeu propose un crescendo totalement naturel.
Splosion Man est par conséquent un titre dans lequel non seulement le feeling des commandes sonne toujours juste, mais où les niveaux sont construits exactement comme il faut pour exploiter pleinement les capacités du personnage qu’on dirige. Lasers, barils volatiles et ennemis se trouvent judicieusement répartis dans des stages qui alternent la progression sous pression et les moments un peu plus calmes, propices à la réflexion. Comme faire exploser Splosion Man est la seule façon d’avancer, tout est question de timing, de dextérité et de gestion, étant donné qu’on ne dispose que de trois détonations de suite. La difficulté augmente petit à petit, et connaît certains pics notables susceptibles de provoquer quelques bris de pads intempestifs. Mais l’envie de progresser est très souvent la plus forte. On reste en fait toujours actif, noyé dans le rythme assez étourdissant du jeu. Obtenir un résultat si saisissant avec des contrôles aussi minimalistes, c’est une vraie démonstration de savoir-faire.
Et puis il ne faut pas non plus oublier que Splosion Man est un très bon titre multijoueur. On peut y jouer en coopération à deux, trois ou quatre, et là encore le gameplay s’adapte très bien, puisqu’une bonne coordination des actions (et des explosions) est nécessaire pour atteindre certaines zones ou récupérer certains bonus. Nitroglycérine à tous les étages en somme, et succès qui risque fort de se propager comme une traînée de poudre.