Le nouveau jeu de Paul Cuisset a toutes les cartes en mains pour plaire. Parce qu’il s’agit justement du nouveau jeu de Paul Cuisset, l’homme à l’origine de Flashback, jeu culte pour toute une majorité de joueurs. AMY est également le rare représentant d’un genre presque inexistant sur Xbox Live Arcade, le survival-horror. Face à cela, difficile de faire la fine bouche. Mais comme les joueurs de poker le savent, ce n’est pas les cartes en mains qui importent, mais ce que l’on en fait.
Amish
Le scénario est on ne peut plus simple. Vous incarnez Lana et devrez escorter et défendre Amy d’un monde en proie à une épidémie mystérieuse qui transforme l’humanité en zombie. L’histoire, sommairement expédiée, vous sera narrée tant par des cinématiques réalisées à partir du moteur du jeu, qu’à l’aide d’images fixes dessinées. Rien de révolutionnaires, ni même de passionnant. Il faudra se tourner vers le gameplay pour trouver un réel intérêt à AMY. Du haut de ses huit ans, la pauvre Amy est bien incapable de se défendre seule. Vous devrez alors la guider, la défendre et accessoirement lui donner des ordres basiques. Et rien de mieux que de tenir une fillette par la main pour s’assurer qu’il ne lui arrive rien. Vous devrez donc arpenter la majorité des niveaux en tenant la jeune Amy par la main. Que tous ceux qui craignent de se trainer un boulet enchainé à la jambe se rassurent, cet handicape est largement contrebalancé.
Tout d’abord, parce qu’Amy est autiste elle dispose de certains pouvoirs (c’est bien connu, tous les autistes sont en réalité des X-Men). Si vous vous éloignez un peu trop d’elle, vous commencerez alors à vous transformer à votre tour en zombie. Si cette situation pourra vous servir à de nombreuses reprises (comme infiltrer incognito un groupe de zombies), seul le contact avec la fillette vous permettra de guérir (ainsi que des seringues d’antidotes dispersées dans les niveaux). En outre, celle-ci pourra user de ses pouvoirs pour résoudre les énigmes ou vous sortir de situations désespérées. Elle pourra alors couvrir le bruit de vos pas dans une bulle absorbant les sons, ou envoyer valser zombies et obstacles à l’aide d’une onde de choc. Mais l’utilisation de ces pouvoirs est limitée en nombre, il convient donc de ne pas les user n’importe comment.
Flashback
A l’opposée d’héroïnes telles que Jill Valentine ou Claire Redfield, Lana sera bien incapable de se défendre face à un assaut de monstres. Plus qu’à un survival-horror, c’est à un jeu d’infiltration que nous avons affaire. Vous devrez longer les murs, avancer baissée ou vous cacher dans des placards pour espérer survivre. Le tout en fouillant des niveaux au level-design soigné, à la recherche de cartes, mécanismes et autres clefs menant vers la sortie. Troublant au départ, le jeu devient vite efficace et une tension se met rapidement en place. La grande difficulté du titre joue pour beaucoup dans cette tension.
AMY est difficile et on retrouve rapidement les mêmes mécanismes de jeu que Flashback ou Another World. Vous ne pourrez compter sur aucune carte de niveaux pour trouver la sortie, hormis votre mémoire. Les points de passage sont en outre soigneusement éloignés les uns des autres et ne vous facilitent pas la tâche. Bien que très court, on passe plusieurs heures sur un niveau ou une énigme. Car là encore, le jeu est avare en indications et indices. En réalité il n’y en a aucun. La fameuse caméra volante, dévoilant tout le chemin à parcourir pour s’arrêter comme par magie sur le bouton à activer, est absente. On découvre alors les niveaux à tâtons, avançant zone par zone. On réfléchit, observe longuement le décor, et essaye diverses méthodes pour résoudre une énigme. Mais surtout, on meurt jusqu’à trouver la bonne. Car une erreur, une précipitation, est facilement sanctionnée par la mort.
Hélas la lourdeur des déplacements empêche d’éprouver un réel plaisir manette en main. Par ailleurs, presque toutes vos actions, comme monter à l’échelle, passer par-dessus un obstacle ou longer un mur, entraîne une courte animation vite agaçante. C’est suffisamment agaçant lorsque vous trouvez immédiatement la solution d’une énigme. Alors lorsque vous passez de longues minutes à réfléchir et à effectuer des allez et retours dans les niveaux, la frustration prend rapidement le pas sur le plaisir de jeu. AMY souffre en outre de quelques bugs et tearing, principalement lors des cinématiques.
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