Jeux

Blazblue : Calamity Trigger

Combat | Edité par Arc System Works | Développé par Arc System Works

8/10
360 : 19 mars 2010

Test : Blazblue : Calamity Trigger sur Xbox 360

Si pendant de longues décennies SNK et Capcom ont été les deux grands géants du jeu de baston en 2D, un nouveau larron est entré en scène il y a quelques années, profitant d’une baisse de régime de la concurrence. C’est ainsi que Arc System Works, grâce à leur « Guilty Gear » particulièrement beau et technique, est devenu un acteur incontournable de ce marché de niche. Après un Battle Fantasia quelque peu différent, le studio revient à ses racines avec ce « BlazBlue ».



Un scénario ? Où ça un scénario ?

Le jeu de combat est un genre qui se prête rarement à l’exercice de style scénaristique. BlazBlue ne fait pas exception à la règle, et plonge le joueur dans un grand n’importe quoi très orienté Shonen. Les fans de mangas apprécieront très certainement ce melting-pot de personnages très éclectiques. Les autres risquent fort d’avoir beaucoup de mal à accrocher au mode histoire du jeu, pourtant assez conséquent. Une (très longue) introduction fait ainsi état d’une expérience scientifique ultra poussée, sans en révéler la nature exacte. C’est flou ? C’est normal, tout le scénario du jeu l’est tout autant. Quelque soit le personnage que l’on décide d’incarner, on rencontre tour à tour différents adversaires dans des lieux que l’ont arpente sans vraiment savoir pourquoi. On avance sans même chercher à vraiment comprendre ce qui nous arrive. Dans ces conditions, pourquoi avoir autant misé sur un mode aussi mal mis en scène ? C’est d’autant plus dommage qu’il y a des petites idées sympathiques, comme la possibilité parfois de faire des choix orientant l’histoire d’une manière ou d’une autre. Malheureusement cette option est vraiment sous exploitée, et il en résulte un mode histoire particulièrement bâclé.



Heureusement, ce qui est bien avec ce genre de jeu c’est qu’en fait l’histoire on s’en fiche royalement. Tout ce que le joueur souhaite, c’est un gameplay en béton armé, et des personnages charismatiques permettant de pouvoir tataner ses opposants avec classe. Là pour le coup le jeu est nettement plus réussi. Commençons par le panel de personnages. Comme expliqué plus haut, ils sont tous stylisés « manga » (on ressent particulièrement une influence de Trigun). On y croise donc pas mal de grands classiques du genre. Personnages androgynes, femme-chat, héros avec une énorme épée, femme aux gros seins, ninja, ou encore créature de synthèse. Tous disposent d’une manière de jouer bien spécifique, et tous les maîtriser demandera un investissement conséquent. On notera tout de même l’originalité du personnage de Carl, qui dispose d’une marionnette. Il faudra donc ainsi gérer simultanément son personnage et son amie désincarnée. De même, les pouvoirs éoliens de la petite sorcière permettent des petites subtilités de gameplay que les plus experts s’amuseront à découvrir.

Des mandales en pagaille

Si BlazBlue n’est pas riche en terme de modes de jeu, ces derniers s’avèrent suffisamment complets pour compenser ce manque haut la main. Mention spéciale au mode entraînement, dont chacun des paramètres possibles et imaginables est personnalisable. Mieux encore, les développeurs ont inclus une fonction particulièrement ingénieuse. D’un clic sur le stick droit de la manette, on passe en mode « enregistrement ». Concrètement on prend le contrôle du sparing partner, et on effectue les attaques et enchaînements que l’on souhaite. On valide le tout avec un clic sur le même bouton, et notre punching-ball répétera la séquence, ce qui nous laissera tout le loisir de nous entraîner à la contrer. Si cela ne suffisait pas, le mode entraînement est possible à deux joueurs. Pour voir l’efficacité de notre technique dans des conditions plus réelles. Une fois que vous maîtrisez votre personnage, il est ensuite temps de vous lancer dans le grand bain. Oubliez pour le moment le mode survie à la difficulté surhumaine, qui ne vous sera accessible véritablement qu’après des heures et des heures de pratique. Il vous reste alors trois choix : le mode scénario que l’on a vu un peu plus haut, qui permettra de déverrouiller des bonus dans la galerie, le mode arcade qui représente une succession de 10 combats contre l’ordinateur (qui n’est pas manchot), ou enfin le plus exaltant pour la plupart d’entre vous : les matchs en ligne.


Avec classement ou en matchmaking d’amis, il sera possible de s’en prendre plein les dents à toute heure de la journée. A ce jour, le nombre de pratiquants est respectable, et il n’est pas difficile de trouver un adversaire. En trouver un de son niveau en revanche est un poil plus délicat. Que ce soit en parties avec classements ou en matchmaking, il n’y a aucun lag à constater, ce qui est tout de même un point important. En matchmaking toutefois, il est parfois difficile de se connecter aux parties trouvées par la recherche. C’est d’autant plus dommage que ce mode de jeu permet de se connecter aux parties en tant que visiteur pour observer les combats afin d’analyser les tactiques employées. Si vous jouez avec des amis par contre, il n’y aura aucun problème à vous retrouver dans ce même mode de jeu, il vous sera nécessaire de jouer en partie avec classement pour gagner de l’expérience et augmenter votre niveau.


Une baston sans technique ce n’est pas de la baston

Venant de la part des créateurs de Guilty Gear, il aurait été étonnant que Blazblue ne soit pas un jeu technique. S’il l’est bien moins que son prédécesseur, il le reste assez pour faire plaisir aux accros du genre. Ainsi, chaque personnage se joue de manière unique, obligeant le joueur à s’entraîner comme il faut avec chacun d’entre eux pour pouvoir obtenir un résultat probant en match. Mais connaître les coups ne suffira pas, il faudra aussi maîtriser diverses techniques et subtilités de gameplay. Il sera par exemple possible d’annuler ses coups, de tenter des contres nécessitant un timing ultra serré, de sacrifier sa barrière pour mettre fin à un combo adverse un peu trop pressant, d’échapper aux projections adverses, ou d’effectuer des « dash ». Un long apprentissage du jeu sera donc nécessaire pour espérer le maîtriser mais ne sera pas indispensable pour apprécier le jeu. Les développeurs ont mis un point d’honneur à ce que le débutant prenne du plaisir également. C’est pourquoi le jeu propose un panel assez large de modes de difficultés pour que le joueur puisse progresser à son rythme.



Coté réalisation, le jeu flatte la rétine. Le mélange entre les personnages en 2D et les décors en 3D fait mouche, et même si l’animation mériterait quelques trames supplémentaires, le jeu reste fluide malgré des effets particulièrement flamboyants lors de certaines attaques. L’ambiance sonore, elle aussi, est de qualité, avec des musiques aux compositions de grande classe, mélangeant divers genres (electro/rock/classique…). Pour les anglophobes, le jeu propose également de choisir entre les voix japonaises ou les doublages anglais. Les bruitages enfin sont péchus juste ce qu’il faut. Enfin, terminons par un petit tour du coté de la jouabilité. Les coups spéciaux sortent plutôt facilement, malgré la manette Xbox 360 qui est clairement un handicap pour les jeux de bastons. Cela suffira donc pour les joueurs débutants souhaitant découvrir les joies de la baston 2D. Les habitués ou les plus passionnés auront par contre tout intérêt pour investir (si ce n’est pas déjà fait) pour un stick arcade qui permettra de réellement toucher le potentiel du jeu. Attention toutefois, il semblerait que BlazBlue ait tendance à mettre à l’épreuve même les sticks les plus solides.


Très technique, BlazBlue se rapproche plus des King of Fighters que des Street Fighter dans son approche. C’est un jeu difficile à dompter, mais qui (contrairement à la série des koF) dispose d’un mode entraînement particulièrement complet, et permet donc de progresser en douceur. Nanti d’une réalisation de qualité et de superbes compositions sonores, il ravira très probablement celui qui accrochera à ses personnages très typiques de la japanime.

+

  • Le mode entraînement ultra flexible
  • Pas de lag en online
  • Des personnages très différents à jouer
  • Des coups qui sortent bien

-

    • Le mode histoire inintéressant
    • Difficile de se connecter aux lobbies matchmaking