21.10.2011 à 02h45 par |Source : Rédaction

Guardian Heroes

Probablement méconnu d’une bonne frange du public, Guardian Heroes est pourtant un des fleurons de la Sega Saturn. A contrario de sa pseudo suite décevante sortie plus tard sur GameBoy Advance, Guardian Heroes est un de ces jeux qui vous marque à vie pour l’expérience exceptionnelle qu’il vous procure. Seulement, de nombreuses années ont passées depuis sa sortie en 1996, et on est en droit de se demander si cette réédition est adéquate. La réponse en quelques lignes.

La légende du guerrier Zombie

Han, Nicole, Randy et Ginjirou constituent une bande de voleurs hors pair. Pour cause, ils viennent juste de dérober une précieuse épée à l’empire. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que ce larcin va les conduire vers de rocambolesques aventures et éventuellement vers un petit sauvetage du monde. Le jeu prend place dans un univers heroic-fantasy à la japonaise. Comprenez par-là qu’il ne sera pas étonnant d’y trouver quelques robots ou d’éventuels ninjas en sus des guerriers et magiciens habituels. Dans la forme, le jeu ne semble à première vue qu’être un simple beat’em’all. Pourtant, il porte en lui certaines caractéristiques qui le différencient de la masse. Premièrement, à l’inverse de la plupart de ses congénères, Guardian Heroes ne contraint pas les personnages à un plan unique, et ne permet pas non plus de naviguer librement dans la profondeur de l’écran. En lieu et place, le jeu propose de sauter à loisir entre trois plans différents (un peu comme ce que proposait Fatal Fury à l’époque). Si on pourrait croire que ce principe bride le jeu, au contraire, il lui permet de proposer une certaine liberté, tout en gardant une jouabilité proche de celle des versus fighting (King of Fighters, Street Fighter…). Un autre aspect important de ce jeu réside dans son aspect RPG. Ainsi, chaque coup porté sur un ennemi rapporte de l’expérience, qu’il sera possible de dépenser en fin de niveau pour faire progresser les caractéristiques du personnage. Il sera ainsi question d’augmenter la force, la résistance physique et magique, la rapidité, la puissance magique et la chance. Chaque caractéristique a son importance et, selon la construction de votre personnage, il faudra ensuite le jouer différemment. Autre aspect particulier de ce jeu : la possibilité à chaque fin de mission d’effectuer un choix, qui se traduira à chaque fois par un niveau différent. L’arborescence des niveaux est très bien construite et permet un bonne rejouabilité du titre, d’autant plus que cela aboutira à huit fins différentes.



Nous avons abordé la campagne du jeu, mais Guardian Heroes propose un autre gros morceau en la présence d’un mode versus. Nous reviendrons plus tard sur les changements apportés à ce mode dans cette version, mais globalement, il propose de mettre plein de personnages du jeu dans un ring, et de les faire s’affronter (en équipe ou chacun pour soi) selon l’une des deux modalités suivantes : le dernier en vie, ou celui qui a battu le plus d’adversaires gagne la partie. Ce qu’il y a d’intéressant dans ce mode est que chaque ennemi battu dans la campagne est ainsi débloqué dans le mode versus, du simple paysan au boss final. Evidemment, on peut toujours s’étonner de ce choix qui engendre ainsi de gros déséquilibres dans les forces en présence, mais au final c’est justement ce qui fait son charme. Clairement, le joueur cherchant la gloire prendra toujours le boss ultime, mais celui cherchant à s’amuser ira chercher du côté du tout aléatoire où tout peux arriver. Dans cette configuration, même la configuration des équipes est le fruit du hasard, ce qui fait qu’un joueur seul peut se retrouver contre tout le monde. C’est totalement injuste, et c’est justement ce qui est amusant.

Un petit lifting pour la route

Jusqu’à présent, tout ce qui a été dit est valable pour la version de 1996. Il est temps d’aborder les différences de ce portage made in 2011. La première chose qui saute aux yeux est la refonte esthétique du jeu. Ainsi, au classique lissage HD, les développeurs ont ajouté un crayonnage pastel sur les sprites. Si ce choix peut sembler étrange de prime abord, il s’avère à l’usage que c’est un excellent compromis qui permet de garder la saveur d’origine sans trop la dénaturer. De toute manière les puristes auront toujours la possibilité de jouer au jeu avec les graphismes d’origine qui, malgré leur pixellisation outrancière, demeurent agréables. Quel que soit l’affichage pour lequel vous aurez jeté votre dévolu, le jeu bénéficiera de toute manière d’une bien meilleure fluidité. Exit les ralentissements à la chaine de la version Saturn qui crachait ses tripes. Niveau sonore par contre on ne note aucun changement. Il faut dire que les musiques d’époques étaient exceptionnelles, et qu’il aurait été criminel d’en changer la moindre note. Autre ajout désormais incontournable (quoi que certains jeux ne le proposent pas toujours) : la possibilité de jouer en ligne. Ainsi, si vous jouez en solo, vous aurez parfois un message qui vous indiquera qu’un autre joueur désire rejoindre la partie. Libre à vous dans ce cas d’accepter ou non sa venue. Sachez cependant que le fait d’accueillir un nouveau joueur ou de le voir se déconnecter fera automatiquement recommencer le niveau en cours, mais en gardant l’expérience acquise, ce qui permettra aux plus malins de monter plus simplement en niveaux.



Evidemment, le mode versus se prête lui aussi au mode en ligne. Pour le coup, c’est à douze joueurs que vous pourrez vous affronter (contre six à l’origine). Il sera de plus possible d’accéder au mode en ligne avec plusieurs de vos amis locaux. Plus que jamais, ce mode est configurable. Ainsi, il sera possible dès le départ de choisir des pré-configurations de règles, qui pourront équilibrer le jeu, ou laisser le tout aléatoire. Pour les plus patients, il sera possible de créer ses propres règles, avec un système plutôt étoffé allant jusqu’à permettre d’interdire à tel personnage d’utiliser telle attaque trop puissante. Vu la confusion extrême de ces joutes, il sera tout de même possible d’en réduire le nombre de participants pour plus de lisibilité.

Treasure ne s’est cependant pas contenté de ces petites modifications, et a aussi ajouté la possibilité de changer totalement la jouabilité du titre. Attention, il ne s’agit pas que d’une configuration de touches, mais bel et bien de tout le mécanisme qui est remis au gout du jour. Il sera ainsi possible d’effectuer des courses aériennes, de sacrifier du mana pour se sortir d’une situation désespérée et pas mal d’autres petites subtilités qui enrichissent globalement le gameplay. Cette nouvelle manière de jouer est accessible indépendamment du mode de jeu et du style graphique sélectionné. D’autres modifications plus mineures ont été effectuées sur le titre. On notera ainsi l’apparition d’un mode Arcade qui consiste à survivre le plus longtemps possible contre une horde infinie d’ennemis. Peu consistant, ce mode reste une petite friandise permettant de confronter son classement avec ses amis. Un mode galerie fait aussi son entrée sur scène, et propose de visualiser tous les personnages du jeu dans les différentes couleurs et propose une fonction de sound test. Enfin, dernier détail qui en décevra certains : la cinématique d’introduction de la version Saturn a été coupée au montage, faute à une compression assez médiocre. Heureusement, elle reste accessible dans les bonus du jeu.

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