Test : Mass Effect 2 sur Xbox 360
[Spoilers sur le scénario de la fin du premier opus et le début du second]
Devenu sauveur de la Galaxie après avoir sauvé la Citadelle de l’attaque de Saren et de ses Geths, le commandant Shepard sait pertinemment que le danger n’est pas écarté et que les moissonneurs menacent toujours la Galaxie. Notre héros va l’apprendre à ses dépends dès le début de la partie avec un Normandy qui se fait attaquer par un vaisseau d’origine inconnue. En voulant sauver l’équipage, son commandant se retrouve « perdu dans l’espace ». Laissé pour mort, ses restes sont néanmoins récupérés par Cerberus, un organisme douteux « pro-humain » que l’on avait déjà croisé dans le premier Mass Effect.
Deux ans après l’attaque de votre ancien vaisseau, vous êtes ressuscité par les équipes de Cerberus qui obéissent à un mystérieux homme nommé l’ « Homme Trouble ». Celui-ci vous fait une offre – que vous ne pouvez refuser – en vous demandant de rassembler la meilleure équipe possible afin de sauver la race humaine qui est, comme toutes les autres, toujours menacée par les moissonneurs. Au bord du Normandy 2.0 spécialement construit par Cerberus, vous allez devoir arpenter à nouveau la Galaxie et constituer votre équipe afin de préparer votre contre-attaque…
[Fin des spoilers]
En dépit de ses très nombreuses qualités, Mass Effect premier du nom possédait de nombreux défauts parmi lesquels une intelligence artificielle indigne d’un jeu de son statut, des phases de combats loin des ténors du genre, des dialogues visuellement peu vivants, des temps de chargements camouflés par les séquences en ascenseur, un inventaire bordélique qui en avait découragé plus d’un et surtout un véhicule nommé le Mako qui était très pénible à manier. Bioware n’a pas fait la sourde oreille et a pris en compte les critiques et les attentes des fans afin de leur proposer la meilleure expérience possible dans Mass Effect 2. Mission accomplie ?
Voyons de plus près la partie action qui avait été largement critiquée notamment à cause de la propension de nos alliés à mourir étant donné qu’ils n’étaient pas assez intelligents pour trouver une bonne planque tous seuls. Cette fois-ci, nous n’avons plus une seule touche pour indiquer la position que nos alliés doivent tenir : nous en avons deux, ce qui nous permet ainsi d’indiquer individuellement la position de chacun. Et quand nous « oublions » de le faire, ils sont tout à fait capables de le faire tous seuls en allant s’abriter derrière un abri proche. Si l’on peut parfois regretter quelques errances, c’est plutôt bon de ce côté ainsi que de l’autre avec des ennemis beaucoup moins suicidaires et qui savent mieux utiliser les différentes couvertures. Le tout donne donc à des gunfights qui, sans égaler un certain Gears of War 2 par exemple, sont très dynamiques.
[Où est ce qu’il est passé ce foutu Mako ?]
Quant aux dialogues, là aussi un soin particulier a été apporté afin de rendre ces passages plus vivants : fini les interlocuteurs droits comme un i qui conversent durant de longues minutes sans bouger un poil du menton. Les acteurs se déplacent, gesticulent, montrent des émotions (le premier sourire de Shepard vous laissera d’ailleurs totalement stupéfait) et la caméra dynamise tout cela à la perfection avec des plans très variés (même si elle s’arrête souvent sur certains attributs féminins). Les dialogues à la « Derrick » comme diraient certains appartiennent désormais au passé. A noter que la modélisation des visages a fait un grand bond en avant pour notre plus grand plaisir, ce qui nous permet entre autres d’admirer la belle Miranda – Yvonne Strahovski dans la vraie vie – sans les fameux bugs de textures du premier opus.
Jusque là, Bioware a pleinement réussi son pari en nous proposant un jeu bien plus agréable à suivre et surtout beaucoup plus vivant. Malheureusement, tout n’est pas rose, loin de là. Si les parties action et dialogues ont été grandement améliorés, d’autres points négatifs du premier opus ont été purement et simplement simplifiés voire supprimés. C’est le cas par exemple du Mako ou de l’ascenseur. Dans le cas du premier, mis à part ceux qu’on peut remarquer dans les cinématiques, plus aucun véhicule n’est à notre disposition. Certes, les phases éprouvantes en Mako appartiennent désormais au passé. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que les développeurs auraient pu améliorer la conduite afin que nous puissions profiter, entre autres, des magnifiques paysages lunaires lors de l’exploration de planètes, ce qui était le point fort du Mako. D’autant plus que les collectes des différentes ressources servent enfin à quelque chose (quoique, le nouveau système de sondes est tout aussi lassant à la longue). Gageons que le véhicule qu’on obtiendra par le biais d’un contenu téléchargeable gratuit sur le Réseau Cerberus nous permettra de profiter à nouveau de ces balades dans les vastes étendues désertiques des planètes de la Galaxie.
[On prend l’ascenseur ?]
Les interminables séquences en ascenseur étaient la cible de bien des moqueries et là encore, Bioware a utilisé la méthode radicale en les supprimant purement et simplement. Ce qui n’aurait pas été une mauvaise chose s’ils n’avaient pas été remplacés par des écrans de chargement qui, bien qu’ils soient jolis, sont particulièrement longs (un peu moins si on installe les deux disques du jeu toutefois) et cassent le rythme notamment quand on est sur le Normandy 2.0 et ses 4 étages. Une nouvelle fois, nous pouvons nous demander si Bioware a vraiment opté pour la meilleure des solutions.
Nous nous posons également la même question à propos de l’inventaire qui a également subi une grande modification. D’un côté, nous ne retrouvons plus les centaines de mods (que l’on convertissait la plupart du temps en omni-gel) et d’armes qui encombraient plus qu’autre chose notre inventaire. De l’autre, nous nous retrouvons avec un système plus simplifié, moins personnel et moins diversifié. Mais au final, ce n’est pas forcément une mauvaise chose étant donné que les armes que l’on acquiert tout au long de l’aventure pourront être améliorées de même que notre vaisseau et notre armure. Mine de rien, cela revient (presque) au même bien que l’on puisse déplorer le fait que notre combinaison ne soit pas plus personnalisable que ce soit au niveau des caractéristiques ou du style et le fait que nous ne pouvons pas choisir la façon d’équiper nos partenaires en dehors des armes.
[Qui vais-je prendre à mes côtes ?]
Mais là encore, Bioware a surtout pensé à l’équilibre du jeu en nous proposant une dizaine de compagnons tous plus différents les uns que les autres. Le fait qu’ils soient plus limités au niveau des armes ou des pouvoirs par rapport au premier Mass Effect nous encourage à varier nos coéquipiers tout au long de l’aventure, chacun ayant ses propres forces qui seront très utiles selon les missions et le type d’ennemis que l’on croisera. Sachant que la recherche de nos futurs compagnons est le fil conducteur de la campagne de Mass Effect 2 et que ceux-ci sont encore plus travaillés que dans le premier opus, ce n’est pas un moindre mal d’avoir réellement une vraie possibilité de varier nos compagnons. Surtout que la grande majorité d’entre eux (mis à part l’un des premiers) sont des bad guys, possèdent une histoire vraiment riche et passionnante. Ce qui fait que vous vous attacherez bien vite à eux à l’instar d’un Wrex.
Dans les moins, nous serions également tentés de parler du peu d’impact de nos choix « importants » effectués dans le premier Mass Effect (vous le découvrirez bien par vous-même). Heureusement, les développeurs ont pensé à introduire de nombreux personnages issus du premier que l’on croisera tout au long de l’aventure. N’empêche que nous espérons que les conséquences de nos choix seront encore plus accentuées dans le prochain qui devrait clôturer cette belle saga. Cela dit, vous serez sans doute nombreux à vouloir refaire le premier et même le second afin de se préparer pour le grand final qui nous attend en espérant découvrir, tout émerveillé, à quel point vos décisions ont été lourdes de conséquences.
Vous avez été sans doute nombreux à regretter le manque de personnalité de nombreuses villes que l’on avait visité dans le premier Mass Effect. Soyez rassurés : C’est une nouvelle fois le jour et la nuit entre les deux épisodes. La plupart des villes (qui sont aussi nombreuses que dans le premier tout en étant différentes mis à part l’inévitable Citadelle – qui en décevra malheureusement plus d’un au passage avec l’absence des grands espaces tels le Presidium -) possèdent leur propre ambiance, un cachet bien particulier (qu’elles soient accueillantes ou non) et proposant souvent des panoramas absolument magnifiques avec des références à Star Wars et Blade Runner.
[RPG ? TPS ?]
Vous vous posez sans doute la question : « Mass Effect 2 est-il encore un RPG avec une partie action visiblement bien plus poussée ? ».Personnellement, je n’avais jamais considéré le premier Mass Effect comme un RPG pur et dur mais comme un Action-RPG. C’est toujours le cas pour le second opus qui est effectivement plus tourné vers l’action que son prédécesseur mais ce serait oublier le fait que le premier opus introduisait tout un univers que l’on devait découvrir. Cette fois-ci, en lieu et place d’une phase de découverte qui pouvait prendre plusieurs heures dans la Citadelle, nous sommes plus rapidement mis dans le plat d’une manière assez époustouflante d’ailleurs. Reste que Mass Effect 2 reste un jeu de rôles qui transgresse les limites du genre pour proposer un système de combat plus dynamique et moderne.
De quoi décevoir les fans du premier opus ? Non, étant donné que le jeu propose toujours une richesse presque infinie dans son background. Vous serez par exemple amenés à éclaircir et découvrir quelques points laissés en suspens dans Mass Effect premier du nom avec notamment ce qui est arrivé aux Krogans. Les dialogues (qui sont toujours aussi détonants avec une différence entre pragmatisme et conciliation encore plus marqué "visuellement") recèlent toujours une richesse incroyable même si l’on découvre forcément moins de choses.
Mass Effect 2 – Launch Trailer
envoyé par Xbox-Mag
+
- L'ambiance sonore incroyablement riche et remplie de références
- Les dialogues toujours aussi savoureux
- L’univers toujours aussi travaillé
- Les combats très dynamiques
- Graphiquement réussi
- Une mise en scène époustouflante
- Un casting formidable
- Amélioré sur de nombreux points
-
- La suppression du Mako
- Les temps de chargement
- De (trop) nombreux bugs
- Gestion de l'inventaire des coéquipiers et de leurs pouvoir trop succincte