Might & Magic : Clash of Heroes
Un air de déjà-vu
Le monde d’Ashan est plutôt paisible habituellement. C’est donc avec surprise que les gardiens d’un puissant artefact voient arriver une horde de démons dans leur forêt. S’en suit une série d’évènements tragiques qui vont perturber l’ordre établi, et forcer 5 jeunes héros à se lancer dans une quête épique pour sauver le monde. Si le synopsis de base fait clairement dans le cliché, il a au moins la mérite d’exister, et d’être présenté de manière agréable, que ce soit in-game, ou via quelques très belles images fixes commentées. Le jeu emmènera donc le joueur à se rendre dans 5 royaumes différents, chacun représentant une faction spécifique. Tour à tour, les 5 campagnes indépendantes nous mettrons dans la peau des elfes, des humains de l’empire, des nécromanciens, des démons et des mages.
Concrètement, le jeu prend la forme d’un subtile mélange entre jeu de rôle et jeu de réflexion. Si évidemment, la recette semble lorgner du côté de Puzzle Quest, les rouages en sont en réalité bien différents. Lors d’un combat, l’écran est divisé en deux parties. Le haut de l’écran représente l’armée adverse, et le bas la vôtre. A chaque tour, vous disposez de 3 mouvements. Vous pourrez donc déplacer une des unités situées au bout d’une colonne pour la déplacer sur une autre, supprimer une unité ou appeler des renforts. A partir de là, vous devrez faire en sorte d’aligner des unités de même couleur verticalement pour les rendre actives, ou horizontalement pour former des murs de protection. A chaque tour, les unités actives se chargent jusqu’au moment où elles passeront à l’attaque du camp adverse. Évidemment, d’autres mécaniques plus complexes rentrent en ligne de compte comme la possibilité de faire des chaînes, des fusions ou de grappiller des mouvements bonus, permettant au système de combat de Clash of Heroes de demander du temps avant d’être maitrisé.
Mais pas tant que ça
Outre les combats, le jeu propose aussi une dose d’exploration et de gestion. Ainsi, chaque campagne sera l’occasion de se balader sur une carte du monde et de dénicher divers artefacts plus ou moins puissants. De même, il faudra partir à la chasse aux unités héroïques et légendaires, et choisir selon les situations lesquelles vous embarquerez au combat. Si on ajoute le leveling quasi obligatoire, les quêtes annexes, les défis puzzles et les quelques énigmes, chaque campagne demandera entre 8 et 10 heures de jeu. Ainsi, au bas mot, terminer la campagne demandera une bonne quarantaine d’heure. Pourtant, vous n’en aurez pas encore terminé avec le titre vu que l’équipe canadienne de Capybara a inclus un mode multijoueur assez sympathique. En local ou en ligne, il sera possible de s’organiser des duels ou de tous nouveaux combats en binômes. Dans ce mode, les armées sont séparées en deux couleurs. Chaque joueur ne pourra effectuer de mouvements que sur les unités de sa couleur. Il devient dès lors évident qu’une entente absolue entre les coéquipiers sera la clef de la victoire.
Toutefois, on remarque à l’usage que le jeu, malgré un rééquilibrage complet depuis l’opus DS reste encore trop basé sur la chance. Bien sûr, une bonne stratégie est un élément indispensable, mais trop souvent, le premier camp à activer une unité légendaire est presque assuré de gagner. Le placement initial des unités et des renforts peut ainsi souvent vous handicaper gravement. Pour rester dans le registre des défauts, on pourra reprocher à cette version des temps de chargements assez imbuvables. De même en multijoueur, on pourra définir un chrono pour limiter le temps de réflexion des joueurs, mais ce chrono est véritablement trop long et donc quasi inutile. Pour finir sur une bonne note, évoquons la musique orchestrale de grande qualité, chose rare pour un « simple » puzzle-game.