Jeux

Shaun White Skateboarding

Sport | Edité par Ubisoft | Développé par Ubisoft Montreal

4/10
360 : 21 octobre 2010
14.01.2011 à 18h15 par - Rédacteur |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Shaun White Skateboarding sur Xbox 360

Après avoir dévoilé ses capacités à dévaler les pentes enneigées sans se casser un bras, Shaun White est de retour mais pas sur la planche où les joueurs l'attendaient. En effet, cette fois-ci le jeune snowboardeur à la crinière de feu souhaite nous prouver qu'il skate aussi bien qu'il lance les boules de neige. Bitume et poudreuse, même combat ?

Aux skates citoyens !

La première chose qui surprend –en bien– au lancement de ce Shaun White Skateboarding, c’est la volonté de se démarquer des jeux de planches à roulettes traditionnels avec l’intégration d’un scénario. Ou plutôt d’un semblant de scénario pour rester poli, mais l’initiative est tout de même à saluer. Pas question ici d’un skateur anonyme qui débarque en ville errant sans but dans les rues, avec son matos sous le bras. Un peu d’ambition que diable ! L’action de S.W. Skateboarding prend place dans une cité qui présente des points communs troublant avec 1984 de George Orwell. Pour vous la faire courte, le gouvernement en place appelé Ministère, a décidé que ce ne serait pas une mauvaise idée de laver le cerveau de l’intégralité de ses citoyens et de leur enlever toute notion de sentiment. Bien entendu, tout ce qui pourrait stimuler un tant soit peu votre intellect a subit le même sort, de la musique aux couleurs. Ainsi la ville de New Harmony, comme ses habitants, est plongée dans une teinte grisâtre à rendre dépressif les plus optimistes d’entre nous. Et c’est là que vous entrez en jeu. Vous êtes un citoyen lambda, tout juste sorti de votre léthargie par le chef de la résistance locale, résistance composée d’une bande de hippies avec à leur tête le célèbre Shaun White. Manque de bol, ce leader de la résistance a trouvé le moyen de se faire capturer par le Ministère. Votre mission sera donc de le libérer avant qu’il ne se fasse laver le cerveau (et couper les cheveux), rendre ses couleurs à la ville et plus globalement de rendre ce Ministère amer. La libération des peuples de l’emprise totalitaire d’un gouvernement par la pratique du skate, il fallait l’inventer.


La deuxième chose qui surprend –en mal cette fois-ci– passé quelques minutes de jeu, c’est que le soft ne se révèle pas très flatteur pour votre rétine. Sans égaler le désormais célèbre Deadly Premonition, il faut bien reconnaître que certains jeux Xbox première génération sont à l’heure actuelle bien plus agréable à regarder que ce Shaun White. Si en pleine action les décors font illusions, lorsqu’interviennent les cinématiques et leurs acteurs du dimanche, c’est le drame. Heureusement pour vos yeux, ces dernières sont courtes et peu nombreuses. En revanche, ce qui risque de déranger d’autant plus, ce sont les temps de chargement. De vrais fléaux dignes de figurer aux côtés des dix autres plaies d’Egypte. Le jeu se déroule sur une carte ouverte, à la manière de tout bon GTA-like (mais la comparaison s’arrête là). Car si vous pouvez vous rendre librement d’un point à un autre de la carte, celle-ci est en réalité divisée en zones, et le passage d’une zone à une autre entraîne inévitablement l’apparition d’interminables chargements. En réalité, quasiment tout entraîne un de ces calvaires : passage de zones, début d’une cinématique, fin d’une cinématique, début de mission, fin de mission et la liste est encore longue. Les grenouilles et les sauterelles sont de la gnognotte en comparaison. Heureusement que ces derniers (les chargements, pas les sauterelles) sont un minimum soignés, et sont l’occasion pour vous de découvrir la propagande du Ministère dans toute sa splendeur (« Ne pensez pas, nous le faisons pour vous », « Le skate est dangereux pour votre santé, c’est pour cela qu’il est interdit », etc…)

Jet Skate Radio

Mais outre ces défauts de formes, le fond est-il, quant à lui, à la hauteur ? Nous répondrons oui et non. Du côté de la prise en main, pas la peine de s’arracher les cheveux, tout s’exécute le plus simplement du monde et de manière très fluide. Un peu trop facilement même. La majorité des tricks se réalisent à l’aide du joystick droit, couplé aux gâchettes droites et gauche si nécessaire. Le point faible du jeu (ou son point fort, selon ce que vous recherchez) est comme dit plus haut son absence de challenge. La facilité est telle qu’il est quasiment impossible de se vautrer en réalisant une figure. Ajoutez à cela une gestion ultra-permissive de l’équilibre, et il faudra beaucoup de mauvaise volonté pour tomber d’une rampe.


Mais le gros du gameplay se situe dans son système de « façonnage ». Très inspiré de Jet Set Radio, celui-ci est plutôt bien fichu. Ainsi, il vous est possible de faire apparaître des rampes sous vos roues, abaisser ou surélever le sol pour atteindre des endroits inaccessibles et bien d’autres techniques que vous débloquerez au cours du jeu. Votre avatar (personnalisable à volonté soit dit en passant), dispose d’une barre de « flow » divisée en trois sections, et chacune de vos figures la remplit plus ou moins. Pour influencer le décor ou les personnages alentours, vous devrez posséder « un flow » plus ou moins important en fonction du moment. Ce qui nous amène à ce que vous réaliserez sans cesse au cours du jeu : des allers-retours à sauter un peu partout afin de remplir votre jauge et ainsi mener à bien votre mission qui est, la majorité du temps encore une fois, de modifier tels ou tels éléments du décor. Tout cela en fait donc un jeu très agréable à jouer qui peut plaire aux non-initiés ou amateurs d’arcade, bien qu’une certaine redondance subsiste, mais qui pénalisera tous ceux qui recherchent une véritable simulation de skate. Il y a bien quelques timides tentatives de varier le tout, comme cette course-poursuite avec un hélicoptère aux trousses ou certaines missions d’infiltration, mais c’est bien tout. Dommage, car ils figurent pourtant comme les passages les plus intéressants du titre.

Pour venir à bout de l’aventure en solitaire, il faudra compter une bonne petite dizaine d’heures. Reste ensuite la possibilité de parcourir librement la carte du jeu et tenter de remplir les différents objectifs restants (défis chrono, bonus à ramasser etc.). Un petit mot également sur la bande-son rock du jeu qui, sans titiller les hautes sphères de ce qui existe déjà, reste très correct. Du côté du multijoueur pas de quoi sauter au plafond, les quatre modes de jeu présents ne vous arracheront pas de votre Call of Duty : Black Ops. Etant principalement des variantes de captures de drapeaux/territoires, on en fera vite le tour bien que sympathiques à jouer. Toutefois, l’absence de joueurs sur le Live ne risque pas de vous inciter à y revenir, sauf si vous parvenez à mettre la main sur un camarade passionné et prêt à jouer en local avec vous.

Ne vous attendez pas à une simulation de skate avec Shaun White Skateboarding. Nous avons affaire ici à un simple jeu d'arcade doté d'un gameplay qui n'est pas sans rappeler le légendaire Jet Set Radio, sans pour autant parvenir à l'égaler. Agréable à jouer et doté d'une difficulté proche de zéro, le jeu plaira surtout aux débutants et autres néophytes.

+

  • Simple d'accès
  • Rappel Jet Set Radio
  • Mode histoire original

-

    • Beaucoup trop simple
    • Un poil trop court
    • Assez répétitif
    • Manque parfois de rythme

Fiche succès

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