Test : Splinter Cell : Conviction sur Xbox 360
Véritable représentant des exécutions silencieuses, Sam Fisher est habitué à composer avec les zones d’ombre pour surprendre ses ennemis et les traquer presque vicieusement. Bien que cette recette ait grandement contribué à créer sa renommée, Ubisoft, dans ce nouvel opus, a décidé de revoir presque entièrement sa copie. Dans Splinter Cell : Conviction, Sam Fisher revient sur le devant de la scène avec une violence qui se lit jusque sur ses traits, prêt à laisser dans son sillage une multitude de cadavres dans le but de retrouver les assassins de sa fille. L’apparence du héros a donc été complètement revue, ce dernier bénéficiant désormais d’un regard froid et inquiétant, qui colle parfaitement à l’intrigue du titre.
Scénaristiquement, Splinter Cell : Conviction se construit sur un rythme comparable à un épisode de 24 heures chrono, parfois dans un enchainement un brin épileptique. Bien que l’intrigue en elle-même soit convenue, l’aventure se savoure sans réel temps mort, portée par des situations variées et des rebondissements qui savent tomber juste. Sam Fisher, toujours aussi charismatique, se révèle être un personnage attachant auquel il est désormais bien plus facile de s’identifier, et cela grâce à sa vengeance personnelle qui change radicalement des sempiternels conflits géopolitiques d’antan. Même si la toile de fond conduira toujours Sam à sauver le monde, l’intérêt n’est donc plus uniquement là. En ce sens, Splinter Cell : Conviction est une vraie réussite.
Quand Chuck Norris s’essaie à l’infiltration
Derrière ce titre volontairement provocateur se cache l’une des plus grandes interrogations que se sont légitimement posée les joueurs à propos de ce nouvel opus : l’infiltration a-t-elle été purement et simplement abandonnée ? Clairement non. Tout au long de l’aventure, le constat se révèle évident : Splinter Cell est désormais plus permissif, et les mécaniques de jeu ont été davantage orientées vers l’action. Pour autant, le titre conserve une identité qui le distingue clairement d’un shoot à la troisième personne classique. Ainsi, Sam Fisher dispose toujours de sa panoplie de gadgets : Caméras se collant aux parois pour anticiper les déplacements de l’ennemi, dispositif permettant de visionner ce qui se passe de l’autre côté d’une porte, grenades IEM brouillant les signaux électriques, les moyens ne manquent pas pour mettre un terme aux activités terroristes. Toujours de la partie, les différentes armes peuvent être améliorées, en remplissant certains objectifs. Ajout d’une lunette ou d’un silencieux, augmentation de la puissance des balles, ces upgrade en cours de partie sont réellement agréables, et permettent d’expérimenter de nouvelles approches.
Vous l’aurez compris, bien que le jeu soit visiblement tourné vers l’action, notamment avec l’impossibilité désormais de déplacer les corps, il reste vivement conseillé d’adopter une approche furtive, notamment dans la deuxième partie du jeu, au cours de laquelle les ennemis sont particulièrement nombreux. Ce compromis entre action et infiltration est très agréable, et porté par un rythme qui ne laisse aucune place au répit. Investigations d’une base ennemie, courses-poursuites, interrogatoires musclés, l’intensité ne retombe quasiment jamais durant les 8 heures qui composent l’aventure principale.
Dans cette optique, il est donc regrettable de constater certaines errances qui nuisent à l’ensemble, pourtant efficace. Parmi elles, l’intelligence artificielle des ennemis fait clairement peine à voir. Lorsqu’un groupe s’attaque à Sam, ce dernier peut en abattre un à quelques centimètres de ses collègues sans que ceux-ci ne s’en rendent compte. Et les rares moments au cours desquels Fisher se fait repérer, quelques roulades suffisent à lobotomiser les méchants, oubliant jusqu’à votre existence. Un constat difficile à encaisser à l’heure actuelle, qui se ressent également dans la réalisation du titre. Ainsi, Splinter Cell : Conviction semble porter le fardeau de son développement chaotique. Le titre d’Ubisoft affiche donc des graphismes sans flamboyance, des textures ternes ainsi qu’une image constamment aliasée qui semble tourner en basse résolution. Pourtant, ces quelques défauts ne sont pas rédhibitoires.
En effet, le plaisir de jeu est véritablement présent, et le fun également. Les niveaux visités, comme Malte sous les feux d’artifice, l’Irak ou le Washington Monument contribue à savamment diversifier les situations, et les phases d’infiltration en plein jour au milieu d’une foule agitée se révèlent donc particulièrement prenantes, sublimées en outre par des compositions musicales toujours bien senties. Les quelques nouveautés du gameplay, comme par exemple la possibilité de marquer plusieurs cibles à l’aide de la gâchette et de les éliminer automatiquement, finissent de convaincre sur cette aventure loin de la perfection, mais qui a su conserver un véritable intérêt.
Annonce spéciale : Echelon 3 recrute
L’une des véritables forces de Splinter Cell : Conviction est sans conteste son mode coopération, permettant de prolonger le plaisir d’une bien belle façon. Ainsi, différentes missions sont proposées aux joueurs, mettant l’accent sur la complémentarité des compétences. En splitté, en reliant deux consoles ou sur Xbox Live, le titre propose ainsi un véritable jeu dans le jeu, dans lequel il faudra composer avec son partenaire : Distraire les ennemis pendant que l’autre les prend par derrière, marquage des cibles pour sauver son coéquipier en danger, le titre prend véritablement une nouvelle ampleur. D’autres modes de jeu permettent également de faire durer le plaisir, lors desquels, par exemple, il est nécessaire d’éliminer plusieurs vagues d’ennemis un peu à la manière du mode Horde de Gears of War 2.
+
- Le mode Coopération
- Sam Fisher
- La bande-son
- Bon compromis entre action et infiltration
- Rythme maitrisé
-
- Aventure solo un peu courte
- I.A. aux abonnés absents
- Graphiquement très fade