The Club
Le videur est un ami
On l’a dit, c’est le studio anglais Bizarre, appartenant depuis peu à Activision, qui développe The Club. On le connaît principalement pour sa série Project Gotham Racing, son précurseur MSR, ou encore pour les très bons petits softs d’arcade Geometry Wars et Boom Boom Rocket. De façon assez étonnante, on retrouve ça et là dans The Club des bribes d’inspiration provenant de ces expériences passées. Et pourtantil s’agit d’un shoot à la troisième personne, pas de doute là-dessus. D’ailleurs, ou pourrait très vite coller derrière un « comme les autres », tant le gameplay paraît banal à première vue. Les commandes sont ultra-classiques et la prise en main ne dégage vraiment aucune personnalité, rien qui ne distingue réellement The Club de la myriade de jeux semblables qui sont sortis ces dernières années. Les graphismes non plus ne sont pas particulièrement magnifiques ou exotiques.Et là c’est le drame, vous vous dites que l’affaire est pliée, que le titre ne vaut pas le coup. C’est justement l’erreur à ne pas faire. Car au-delà de sa maniabilité pure, pas originale pour un sou, The Club parvient à se sauver grâce à un concept très culotté.
Soirée à thème
L’idée de départ deThe Club est simple. Le jeu propose huit environnements différents, mais aucun scénario, ni de progression linéaire les liant les uns aux autres. Ces huit endroits ne sont en fait le théâtre que de divers parcours, ou circuits, où le but est uniquement de réaliser le meilleur score possible.
Le détail qui choque quand on parle à un ami non initié de la partie de The Club qu’on vient de faire, c’est quand on lui sort que, dans un niveau donné, il se passe toujours la même chose. Mais vraiment la même chose. Quand on entre dans une salle, les ennemis sont toujours placés au même endroit, au millimètre près, et ne se déplacent que selon des chemins prédéfinis extrêmement visibles au bout de quelques passages. A terme, on sait que tel mec lancera une grenade quand on entrera et que deux secondes plus tard, tel autre surgira de la porte de derrière. Mais y a pas d’IA dans ce jeu ? C’est quoi cette histoire ?
En réalité, The Club est un jeu entièrement dédié au scoring. Par scoring, pour être clair, on entend réaliser des scores. L’idée n’est pas de progresser de façon classique à travers de niveaux, elle est plutôt de refaire et refaire les mêmes sections (des parcours de moins de cinq minutes) afin de les aborder le mieux possible et de marquer un maximum de points. C’est pour ça que, d’un essai à l’autre, les événements sont parfaitement identiques : on peut ainsi les mémoriser et repérer les bons coins pour marquer le plus de points possibles.
A chaque ennemi abattu, on inscrit un certain nombre de points en fonction de la précision, du membre atteint (un headshot fera toujours marquer un max) et de la distance à laquelle le carton a été réalisé. Le meilleur moyen d’amasser des points est d’enchaîner les frags, car ils permettent de multiplier le score en cours. Par exemple, un adversaire mis au tapis rapportera mille points, un deuxième mille points multipliés par deux, un troisième mille points multipliés par trois, et ainsi de suite. Il faut être rapide, car plus le temps sans tuer d’adversaire passe, plus la jauge de multiplicateur baisse. L’idéal est donc de savoir parfaitement où se trouvent tous les ennemis d’un niveau afin de réaliser des chaînes en un minimum de temps et de terminer avec le multiplicateur le plus élevé possible. Le score final est aussi bonifié par la santé qu’il reste au joueur et par sa précision générale au cours du niveau. Enfin, certaines cibles cachées dans les environnements permettent de conserver un multiplicateur élevé durant les phases plus calmes.
The Club est donc très cash, très direct. Son concept saute un peu à la gorge, surtout durant les premières parties. Réaliser le meilleur score dans des environnements qu’il faut étudier pour en déceler tous les secrets, secrets qui aideront à faire toujours mieux, voilà quelque chose qui n’a pas été fait souvent. Quelque chose qu’on ne pourra pas lui enlever, quel que soit l’accueil que le public lui réserve.