Ninja Gaiden : test de la démo Famitsu
Tecmo ayant soigneusement arrosé le net de dizaines d’images
plus belles les unes que les autres, ça n’étonnera personne que je commence par
confirmer l’évidence : Ninja Gaiden est superbe. Sans être le plus beau jeu de
la Xbox, il propose une réalisation très léchée avec des environnements
magnifiques et une grande finesse d’affichage (il est d’ailleurs compatible
HDTV). Pour vous donner une idée, on se balade quasiment dans les niveaux de
Dead or Alive 3, la démesure en moins. Dans le stage de cette démo, il s’agit de
pénétrer un sanctuaire japonais pour taper la tchatche à son maître, un molosse
spécialiste des nunchakus. Ainsi, on se balade tout d’abord dans des falaises où
coule une paisible chute d’eau pour ensuite infiltrer le sanctuaire, au sol
couvert de bois (de sakura ?) reflétant les murs parfois recouverts de feuille
d’or. Au loin, le mont Fuji vous salue aux côtés du soleil couchant.
Sympa.
Niveau adversaires, si le niveau en question ne proposait pas une
énorme variété (des ninjas marrons ou blancs), la vidéo d’intro laissait
entrevoir bien plus de possibilités, des plus simples (militaires) au plus
démesurées (squelettes zombies ou monstres rouges dévoreurs de possibilités plus
simple – les militaires donc). Bref, cette démo n’est absolument pas révélatrice
de la folie qui semble s’emparer de la suite de l’aventure. Et pourtant quel
pied !
La deuxième chose qui marque le plus au fil des minutes
jouissives qui s’écoulent, c’est le gameplay. Soyons clairs : c’est mortel, avec
une variété des coups et des mouvements juste hallucinante !! Ryu Hayabusa peut
courir sur les murs, s’appuyer contre pour asséner un coup ultime, se téléporter
de quelques mètres, envoyer des projectiles, et surtout, tenez-vous bien, il
possède une palette de coups juste hallucinogène, tous superbement animés !! Non
seulement il dispose de plusieurs armes (pour le moment un nunchaku, une épée et
un katana), mais en plus chacune offre plus de 40 combinaisons !! Vous avez bien
lu, 40 ! Ainsi durant les combats les possibilités sont énormes : vous pouvez
décapiter votre adversaire d’un coup de lame, le prendre en l’air et retomber en
tourbillonnant, électrocuter la moitié des ennemis d’un coup, ou encore
tournoyer sur vous-même dans un spin mortel, j’en passe et des meilleures. Pour
ce faire, le système se rapproche assez d’un jeu de combat classique, avec
différentes combinaisons de boutons associées à des directions pour les plus
complexes. Vous avez 4 boutons importants : X qui gère les coups de lame, B les
projectiles (évidemment ceux-ci s’étoffent au fur et à mesure), Y les coups de
pieds et certains coups puissants, et enfin la gâchette de gauche, votre garde
(très utile). Si l’on devait trouver des références à Ninja Gaiden, il s’agirait
certainement de trois jeux : Devil May Cry pour l’intensité des phases de
Beat’em All et les fights très aériens, Soul Calibur pour la variété des coups
exécutés à l’arme blanche, et Prince of Persia : the Sands of Time pour les
phases de plateforme. Que du beau linge comme vous le voyez, et très sincèrement
j’ai du mal avec le recul à repenser à un jeu d’action d’un tel niveau.
Car non content de proposer un gameplay extrêmement complet et
une réalisation superbe, Ninja Gaiden semble offrir encore plus : des sensations
excellentes. Chaque coup d’épée est soutenu par des bruitages et des effets
visuels très puissants, se terminant toujours dans une effusion de sang purement
jouissive. Le top consiste je trouve à fuser comme l’éclair pour décapiter d’un
coup de lame votre adversaire. Rapide, puissant et sans bavure. Avec le
nunchaku, on passe littéralement en mode furie grâce à une rapidité de
mouvements géniale. Une fois que vous êtes sur un ennemi vous ne le lâchez plus
et n’avez de cesse de le lacérer jusqu’à sa destination finale : la
décapitation. Oui c’est gore, oui c’est parti pour faire jaser, mais bordel
c’est super jouissif tellement la mise en scène est parfaite et la maniabilité
au point. Mais attention, si le jeu est très violent, il ne faut pas croire
qu’il est bourrin. On l’avait lu plusieurs fois dans des interviews de Tomonobu
Itakagi, le jeu est dur, bien plus que la moyenne. Et force est de constater
qu’il ne mentait pas. Alors que la démo ne permet de jouer qu’au premier stage,
il m’a fallu m’y prendre à plusieurs reprises pour en voir le bout. Bourriner
n’est vraiment pas payant, et vous apprenez vite à vos dépends qu’un peu de
stratégie et une utilisation complète des mouvements est indispensable pour
avancer sans trop d’encombres.
En revanche, parallèlement à ces éloges s’il
est un point qui chagrine, c’est clairement la gestion des caméras. Pour faire
concis : il n’y en a quasiment pas. C’est à vous de recentrer à chaque fois
votre vision en appuyant sur la gâchette de droite, et la caméra qui vous suit
est souvent ou trop basse (surtout dans les phases d’ascension), ou trop proche
dans les lieux clos. Heureusement que le système de lock des adversaires est au
point, permettant aux combats d’être toujours jouables, car parfois il est très
difficile d’avoir une lecture parfaite des distances et des perspectives… On
espère que la version définitive du jeu sera mieux lotie de ce point de vue, car
il est clair que cela nuit au plaisir de jeu. Mais hormis ce grief (qui n’est,
il est vrai, pas insignifiant), ce petit niveau dans Ninja Gaiden reste un pur
moment de plaisir vidéoludique.