1st Look

23.09.2005 à 10h55 par

Call of Duty 2

C'est dans le cadre prestigieux d'un hôtel des Champs-Elysées qu'Activision nous a reçus en compagnie du président et fondateur d'Infinity Ward, Grant Collier, pour une présentation d'un des jeux les plus attendus sur Xbox 360 : Call of Duty 2. Après un premier épisode sur Xbox de qualité correcte mais sans plus (la faute à un portage pas vraiment réussi, le jeu PC étant bien meilleur), Infinity Ward a décidé de développer deux suites : Big Red One sur Xbox et celle qui nous intéresse à présent, Call of Duty 2 sur 360. Le soft est d'ailleurs annoncé comme exclusif à la plate-forme américaine. L'intérêt de cette présentation était double : jouer à un jeu Next-Gen dans sa phase terminale de développement et voir le potentiel de cette suite ambitieuse.

Une suite bien préparée

Après Call of Duty premier du nom qui avait remporté un beau succès en 2003, les bouchées doubles ont été mises pour que le second opus soit encore meilleur. Infinity Ward a embauché environ 50 personnes, portant l’effectif de l’équipe de développement à 75 âmes. A terme, la confection de Call of Duty 2 aura demandé plus de deux ans, alors que celle du premier n’avait pris que quelques mois.

Les efforts consentis pour construire un titre fort ont convaincu Microsoft, qui a expressément demandé à Infinity Ward l’exclusivité du jeu pour sa Xbox 360. Après une bonne collaboration entre les deux firmes, Call of Duty 2 devrait sortiren même temps que la console Next-Gen de la firme de Redmond.


Avant de vous livrer nos impressions sur le jeu, quelques infos sur les changements et les améliorations techniques qui y interviendront.

A l’instar des innombrables jeux de guerre historiques, Call of Duty 2 joue la carte du réalisme poussé à l’extrême (le plus à l’extrême possible en tout cas). C’est dans l’optique de plonger les joueurs dans des batailles de plus en plus conformes à la réalité que certains choix ont été faits durant le développement. Par exemple, concernant les missions, vous n’incarnerez plus un soldat seul face à des dizaines d’ennemis, comme dans beaucoup de FPS (dont Call of Duty 1 d’ailleurs). Vous serez toujours au sein d’un groupe, vous aurez la sensation de faire partie d’une armée qui avance à vos côtés. Dans le même ordre d’idée, il n’y aura plus de jauge de vie dans le soft. Les dégâts seront localisés et quand vous serez touché, votre vue se troublera, l’écran virera au rouge et vous devrez vous mettre à couvert pour récupérer et panser vos plaies.

Le jeu, à travers ses niveaux de difficulté variés (il y en avait quatre sur la version de présentation), s’adressera à tous les types de joueurs. Le niveau facile se destinera plutôt aux joueurs occasionnels alors que le dernier sera orienté hard core gamers, et ne pardonnera que très peu d’erreurs : une rafale bien placée et bonjour le Valhalla.


L’immersion n’est pas en reste. Toutes les caractéristiques de l’époque (armement, tenues, architecture, équipement, atmosphère de bataille) ont été reconstituées en collaboration avec des consultants militaires, les mêmes que sur CoD 1, mais qui ont été beaucoup plus impliqués cette fois-ci, et ce dès le début du développement.

Les environnements seront étendus et vous feront voir du pays. On visitera Stalingrad en Russie, l’Egypte ou encore la Normandie lors du Débarquement. Annoncés non-dirigistes, ils proposeront plusieurs chemins pour arriver aux objectifs. Ceci étant, les développeurs ont mis un point d’honneur à conserver un nombre conséquent d’éléments scriptés, bien que ce soit logiquement plus difficile à programmer quand le joueur peut passer par différents itinéraires.

L’IA a été retravaillée par rapport au premier épisode et les ennemis sont à présent capables de mettre sur pied des stratégies de combat évoluées en temps réel.

L’aspect sonore a également été soigné : les PNJ parlent sans arrêt, sans que ce soit scripté (un peu à la manière d’un Halo). Call of Duty 2 comporte 20 000 lignes de dialogue, chiffre impressionnant, surtout si on le compare aux 2 ou 3000 lignes de CoD 1.

Premier contact avec le jeu… et avec la Xbox 360

Voilà pour la petite histoire, maintenant, place au jeu ! C’est une joie de s’essayer au pad Xbox 360 (enfin ! Ras-le-bol de devoir se fier aux impressions des chanceux partis aux Etats-Unis) qui se révèle ergonomique et maniable, davantage encore que le "vieux" pad S Xbox. Joie d’autant plus grande que Call of Duty 2 est assez simple à jouer. Les deux sticks se voient attribuer les fonctions désormais classiques dans les FPS consoles modernes : visée à droite, déplacement à gauche. Le tir est à nouveau une histoire de gâchettes, celle de droite servant au tir simple, et celle de gauche, maintenue enfoncée, vous permettant d’épauler votre arme pour viser plus précisément. Petite innovation, due à la nouvelle configuration du pad : les grenades (fumigènes et explosives) seront utilisables par le biais des deux boutons situés sur le devant de la manette, juste au dessus des gâchettes.


Après un petit temps de chargement, la bête se lance enfin. Premier niveau : Stalingrad sous la neige. Immédiatement, on remarque les graphismes très fins, une impression qui doit beaucoup aux textures appliquées aux surfaces qui sont mises en valeur par divers effets de lumière et de relief. Les flocons volent dans l’air au gré du vent, vos camarades sont à côté de vous. Ces derniers bénéficient de visages remarquablement modélisés et d’un panel d’animations qui semble très large (appui sur un mur, tir en aveugle, diverses façons de tomber sous le tir ennemi, avec au passage de jolis effets de rag doll).

On entend au loin les cris des soldats allemands (on est dans le camp russe), et soudain, les premiers tirs retentissent. Les balles ricochent sur les murs des maisons détruites, les grenades soulèvent des gerbes de poudreuse en explosant au sol, deux de vos camarades sont violemment propulsés à terre par un tir nourri de mitrailleuse et les cris des combattants vociférant dans la confusion font passer des frissons le long de la moelle épinière. Bien que n’ayant jamais participé à un vrai combat, on se dit que Call of Duty 2 se rapproche diablement de ce qu’ont dû être les affrontements des années 40.


Second niveau, autre pays : on se retrouve en Egypte, assis sur un char en convoi dans un petit village. Tout à coup, le premier tank de la file explose, les corps des soldats sont propulsés en l’air par le souffle et vous vous lancez à la recherche de l’ennemi dans les multiples petites ruelles qui constituent l’endroit. C’est à ce moment qu’on se rend compte qu’on peut passer un peu partout, éviter l’adversaire ou au contraire choisir d’aller le débusquer. Dès que le combat s’engage, on peut constater que l’ambiance sonore est toujours au poil, avec des bruitages très réalistes (rechargement, balles sifflant dans l’air ou pénétrant la chair, moteurs des tanks, et ces cris, toujours ces cris qui vous donnent l’impression d’y être). Au réalisme sonore s’ajoute l’impression physique d’être plongé dans un réel affrontement. Quand une balle vous touche, vous êtes violemment déporté et secoué. Le seul but envisageable est alors de trouver un abri, aussi petit soit-il, pour sauver votre peau. C’est un des aspects forts du jeu : vous vous sentez humain, relativement faible. Dans les modes les plus durs, vous êtes vulnérable et charger sans arrêt ne vous apportera qu’une mort certaine. D’autant plus que vos adversaires se cachent, restent à couvert. Loin de courir bêtement vers vous, ils vous attendent, vous guettent et vendent chèrement leur peau une fois découverts. On découvre ici le rôle primordial des grenades fumigènes, qui permettent de brouiller leur vision et de rejoindre un point bien défendu ou encore de surprendre un ennemi se terrant dans un bunker. La fumée se répand en fonction de l’environnement de façon réaliste (elle s’arrête aux murs, passe sous les portes, etc), autre élément à prendre en ligne de compte.


Dernier pays visité, la France, à la Pointe du Hoc en Normandie. C’est le même niveau que celui de cette vidéo, mais entre regarder et jouer, il y a une grande différence (les graphismes et sons sont bien meilleurs dans le vrai jeu) ! Rarement scène de Débarquement aura été plus violente, plus brutale, plus vraie. Dans la barge qui vous amène au feu, vous pouvez lire la peur sur les visages de vos comparses. On vous lâche sur la plage sous les tirs nourris des allemands qui font gicler le sable, la plage est jonchée de corps et vous vous sentez tout petit face à l’immensité du combat. Le niveau est très vaste : pour tout vous avouer, durant les 10 minutes passées à jouer dessus, jamais on ne s’est sentis arrêtés par un mur ou une limite invisible. On peut parcourir le champ de bataille, entrer dans les bunkers et dans les tranchées. En outre, Collier n’a pas menti : les éléments scriptés sont toujours là, malgré la liberté accordée. Encore un bon point pour l’immersion.

Pas révolutionnaire, mais efficace

Ce qui ressort de ce premier essai de Call of Duty 2, c’est son aspect graphique, très soigné, bien qu’il ne fiche pas une baffe monumentale non plus. Et même si la qualité générale est supérieure à ce que l’on peut voir sur Xbox, il demeure certaines ombres au tableau. Si on est tatillon, on peut encore noter des angles droits entre les murs, des arêtes toutes droites, des animations imparfaites ou des textures un peu moins riches. Grosso modo, on voit que c’est de la 360, mais on sent aussi que ce n’est sans doute que le début de progrès plus conséquents encore.

Bon point, l’ambiance, très réaliste, qui risque d’en étonner plus d’un. Niveau level design, ça semble assez ouvert et libre, bien qu’on ne puisse pas se prononcer de façon globale en n’ayant joué qu’une demie-heure. Concernant le respect des critères historiques, le soft est très fidèle, avec des armes d’époque, des lieux célèbres reproduits avec précision et des tenues qu’on croirait sorties d’un musée. Pas grand chose à redire de ce côté.

En revanche, il faut bien reconnaître que ce n’est pas la Next-Gen qui va révolutionner le gameplay classique du FPS, car au niveau des commandes de base et de la progression dans le soft, on joue à CoD 2 comme à un jeu de la génération actuelle. C’est avant tout l’amélioration technique qui frappe, celle-là même qui permet de renforcer l’immersion en créant une atmosphère plus réaliste. Encore faudrait-il que cela pousse les joueurs à aborder différemment ce type de titre, et ça, ce n’est pas encore certain.

Call of Duty 2 laisse une agréable impression, principalement parce que la Next-Gen apporte un joli plus au côté visuel. On sent que parcourir les diverses niveaux sera une expérience intéressante et sans doute marquante au vu de l'ambiance ultra-prenante des combats. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que cette ambiance "pleine" est pour partie rendue possible par la puissance de la Xbox 360. D'un autre côté, vu le peu de jeux essayés sur cette dernière, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'on manque d'éléments de comparaison : où se situe Call of Duty 2 par rapport à la concurrence sur Next-Gen ? Utilise-t-il bien les capacités de la 360 ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre sans avoir vu ce dont les autres jeux nouvelle génération seront capables. Des possibilités qu'on aura plaisir à évaluer durant les prochains mois, car à n'en pas douter, la Xbox 360 a les moyens de nous apporter de bien jolies choses.

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