1st Look

21.02.2006 à 12h46 par |Source : Rédaction

Le Parrain

Le Parrain est un jeu qui a particulièrement fait parler de lui ces derniers temps, et pas uniquement en bien, puisqu'on doutait un peu de sa fidélité par rapport au chef d'oeuvre de Coppola. Une longue présentation organisée à Paris en présence de David de Martini, producteur au nom collant parfaitement avec l'univers de Don Corleone, a permis de clarifier quelques points concernant les ambitions du titre et nous a donné l'opportunité de le jauger en prévision de sa sortie prochaine (en rappelant que la version 360 s'est récemment vue repoussée à l'été). Alors, le Parrain, un jeu qu'on ne pourra pas refuser ? Wow ! Ca c'est de la phrase d'accroche !

Le jeu, c’est pas du cinéma


De prime abord, il semble important d’éclaircir l’idée dont est partie le projet du Parrain en jeu vidéo. David de Martini nous a expliqué qu’il ne fallait pas s’attendre à jouer au jeu des films de Coppola, ou au jeu des livres de Puzo. Ce que les développeurs ont voulu réaliser, c’est une aventure à vivre dans l’univers du Parrain fidèlement reproduit, mais ne cherchant pas à absolument coller au déroulement, à la trame de l’oeuvre originale. Les films, les romans donnent un background au jeu, mais ce dernier ne cherchera pas à être leur égal ou bien quelque chose d’approchant. Une humilité qui a permis d’un peu oublier toutes les critiques qui avaient pu être faites à l’encontre du projet. Concernant Coppola, il était surtout mécontent à cause de la Paramount, qui avait cédé les droits de la licence du Parrain sans l’avertir. S’étant rendu chez les développeurs, le jeu ne l’avait pas convaincu et il n’a pas souhaité lui apporter son soutien. Cependant, il est à noter que presque tous les acteurs principaux (à l’exception notable d’Al Pacino) figurent au «casting», même Brando, inoubliable Godfather, qui a procédé à quelques enregistrements juste avant sa mort en 2004.

La démarcation par rapport aux oeuvres antérieures est évidente dès le début du jeu puisqu’on incarne un personnage complètement inédit. L’histoire commence en 1945 à New York. A l’issue d’un règlement de comptes, le père du héros se fait descendre froidement par les hommes de main d’un des mafieux les plus puissants de la ville. C’est alors que Don Vito Corleone fait son apparition. Il prend le héros, encore très jeune, sous son aile en lui promettant de lui donner les moyens de se venger (en gros, il devient son parrain… Ok, elle était facile). Suite des évènements dix ans et une puberté plus tard.

Vito ? J’ai tes a… J’ai tes a… J’ai tes acolytes


Originalité : avant que le vrai jeu ne débute, on peut largement paramétrer l’apparence de son personnage, devenu un sémillant jeune homme (non, on ne jouera pas un enfant tueur cyborg). Visage, vêtements, coupe de cheveux, corpulence etc. Assez marrant (surtout si on se fait un gros porc nourri au saindoux). Ensuite, les choses sérieuses commencent.

Après quelques instants, le jeu rappelle très fortement GTA. Sur beaucoup de plans. Dans la grande cité de New York, le but est de monter les échelons dans la mafia et de s’approprier les quartiers de la ville jusqu’à tous les contrôler. Pour ce faire, il faut remplir différents objectifs : Menacer les commerçants pour gagner un peu de sous et s’assurer un respect général, zigouiller les éventuels agresseurs tentant de prendre pied dans un de ses territoires, graisser la patte des flics et des agents du FBI pour qu’ils ferment les yeux etc.

Pour arriver à ses fins, la palette d’action dont on dispose est franchement variée. On peut se battre à main nuesavec un système de jeu au stick plutôt bien pensé (distinction coups rapides, coups forts avec manipulations différentes, «finish him» pour achever l’adversaire, usage des décors), utiliser des armes à feu – malheureusement, et une fois de plus dans ce genre de titre, la précision ne semble pas vraiment au rendez-vous – et conduire plein de véhicules. Oui, ça ressemble à du GTA et ça n’est pas fini. Par exemple, les capacités du héros peuvent être upgradées au fil du jeu grace à des points chèrement gagnés. Vitesse, précision, discrétion, et on en passe un sacré paquet. On devrait ainsi être en mesure d’orienter son personnage, pour jouer soit tranquillement, soit comme le bourrin de service (pour forcer le trait).

De ce qu’on a vu, le Parrain ne semble pas vraiment proposer quelque chose de nouveau au genre très à la mode du GTA-like. Certes, certains aspects sont sans doute un peu plus poussés que dans le succès de Rockstar, comme la personnalisation du héros, mais on n’est quand même pas face à une révolution. De plus, tenter d’égaler ou de dépasser Grand Theft Auto sur son terrain, c’est une gageure, et rien ne nous a laissé croire que le Parrain avait le potentiel pour y parvenir.

Je suis inégal et je le reste


A l’instar du gameplay, les autres aspects du jeu soufflent le chaud et le froid. Techniquement, ça tourne plutôt bien et sans temps de chargement, y compris quand on pénètre dans les immeubles, mais NY n’est vraiment pas très belle. Ok, il y a des passants, de la circulation, mais ça n’explique pas tout. Etant donné que la version de présentation tournait sur PS2, on peut s’attendre à un léger mieux sur Xbox, mais sans plus. Il est tout de même à noter que les personnages sont pour leur part relativement bien modélisés, ce qu’on peut constater dans de jolies cut-scenes, bien doublées et correctement mises en scène. La musique semble elle aussi adaptée à l’esprit du titre. De bons points, mais c’est insuffisant pour convaincre.

La présentation s’est déroulée, vous l’avez lu, sur une version PS2

S'inscrivant dans la lignée de GTA et de Mafia, la Parrain n'a rien de vraiment nouveau à proposer, si ce n'est sa licence, qui, de la volonté même des développeurs, n'est pas spécialement mise en avant dans son contenu. Vraiment dommage. Est-ce qu'un titre s'inspirant d'un des plus grands classiques du 7ème art doit nécessairement faire preuve de classicisme ? Clairement, non. Légère déception donc, mais on ne va pas pester avant d'avoir pu jouer car le soft dispose de quelques bonnes idées, comme les bagarres aux poings ou encore les manoeuvres de racket, intimidation et extorsion qui sont intéressantes et offrent une alternative au tir à tout va.

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