1st Look

11.10.2006 à 17h12 par |Source : Rédaction

Scarface : The World is Yours

A peine annoncé et déjà intronisé au statut d’énième daube s’appuyant sur une licence juteuse, Scarface : The World is Yours avait au premier abord un long chemin à parcourir avant d’être en mesure de pouvoir convaincre. Leçon numéro 1 : ne jamais sous-estimer les cubains…

Say hello to my little…

Tout le monde le sait (enfin je l’espère, sinon ne lisez pas les lignes qui vont suivre sous peine de me haïr) Scarface est un film sombre où nous assistons à l’ascension puis la déchéance de Tony Montana, qui terminera lamentablement le pif dans la schnouf, criblé de balles… Le jeu ne pouvant descement pas proposer une fin où vous verriez votre propre mort impuissant, les développeurs ont donc décidé de vous placer trois mois après la fusillade finale du film dont vous avez, cette fois, pu vous échapper. Ruiné, ayant perdu tout respect, votre objectif sera de vous reconstruire un empire pour, à terme, remettre en pratique la fameuse expression « The world is mine » (pas celle de David Guetta of course) et accessoirement faire la peau à Sosa. Tout un programme. C’est donc lâché dans un Miami hostile que vous devrez repartir de zéro et effectuer les missions les plus ingrates au départ, de plus grandes envergures ensuite, allant du trafic de drogue à petite puis grande échelle en passant par lesmissions d’escorte, sans oublier les plus classiques bastons et autres fusillades commandités. Des missions réalisables aussi bien à pied qu’en véhicules dont une large gamme sera disponible. Un plan colossal donc, pas si linéaire que ça, puisque scénarisé par David McKenna à qui l’ont doit notamment les scénarios d’American History X et Blow. On aime ou on n’aime pas le travail de l’homme mais on ne peut que saluer l’initiative de Radical Entertainment, qui nous gratifient là de cut-scènes bien moins insipides que celles d’un Just Cause pour ne citer que lui. De plus, toujours dans l’esprit de coller le plus au chef d’oeuvre original, une trentaine d’acteurs ayant joué dans le film de 1983 ont prêté leur voix aux personnages du jeu, de quoi ravir les fans. Et même si Al Pacino n’a pas doublé les (très) nombreux dialogues de Montana, il faut avouer que la voix est terriblement efficace, et colle vraiment à l’originale. Dernier point, histoire d’enfoncer un peu plus le clou, le jeu sera en V.O.S.T.F.R. Joie.

Cocaïne, you’re burning my brain

Mais revenons sur vos possibilités de future ascension, puisque c’est bien là que se focalise l’intérêt du jeu. De nombreuses autres méthodes pour vous enrichir sont bien évidemment disponible, mais la plupart ne pourront être utilisées que bien plus tard dans le jeu. Vous pourrez donc acquérir des commerces et en tirer des revenus régulièrement, vous rendre au casino et tenter votre chance au blackjack, machines à sous et vidéo poker. Pour en revenir aux commerces, votre « renaissance » étant très mal vue, vos ennemis n’hésiteront pas à vous extorquer vos recettes. Aussi vous pourre si vous le souhaite acheter du matériel de surveillance, débarquer une équipe en cas de soucis et protéger efficacement votre business. Original, et fidèle à l’esprit du film. Les réactions à votre encontre suivant votre réputation seront différentes, ainsi, au début du jeu, vos tentatives de car-jacking seront parfois un échec, mais une fois votre réputation bien assise, vous ne rencontrerez quasiment plus aucune résistance. Au niveau du gameplay, Tony Montana se dirige sans encombre et les nombreuses phases de tirs se révèlent rapidement passionnanes, ce grâce à un système de lock ingénieux couplé à la possibilité de choisir la partie du corps de l’ennemi à viser. Vous vous apercevrez rapidement que la combinaison headshot + fusil à pompe cause de très lourds dégâts… Tony peut également insulter à loisir ses ennemis (35 000 lignes de commandes tapées concernant ces insultes, allant de « Tu vas pourrir avec les vers » à « Tu fais moins le mariole là hein, enculé ? », tout en finesse…) tout en leur trouant le buffet. Jouissif et utile : ces insultes lui confèrent au fur et à mesure un état de rage se traduisant au final par un passage en vue « FPS » où il est préférable pour les ennemis de s’écarter de son chemin tant les balles et les insultes partent encore plus vite… Le seul reproche que l’on pourra faire concernant cette possibilité est tout simplement d’ordre ergonomique : il est difficile de diriger son personnage tout en tirant et en appuyant frénétiquement sur le bouton servant à insulter. Reste à savoir si il à la longue il est simple de prendre le coup de main, mais pour le moment, les essais furent pour le moins laborieux.

Funk, chemises à fleurs et grosses moustaches

Au niveau de la bande son, nous sommes face à du lourd, du très lourd même puisque l’intégralité de la bande originale du film est inclue dans le jeu, accompagnée pour le coup d’un nombre non négligeable de morceaux prêts à vous faire troquer votre t-shirt Von Dutch contre une chemise à fleurs du plus bel effet. Pour vous donner un petit aperçu, vous aurez la possibilité de coller des bastos en musique sur du Suicidal Tendencies, Run DMC, Iggy Pop, Public Enemy, Eart, Wind & Fire, Fat Boy Slim… La liste n’est pas exhaustive et il est certain que vous trouverez votre bonheur tant les styles sont éclectiques. Ces morceaux seront à débloquer tout au long du jeu et il sera possible de réaliser jusqu’à quatre playlists différentes, histoire de se mettre en jambe avant de réaliser un petit carnage… Rohff à également composé une chanson « exclusive » au jeu et dont la promo à commencé il y a peu. Hermétiques au rap, vous allez être ravis de savoir qu’en plus notre homme, dont on savait déjà qu’il allait être modélisé dans le jeu, se révèle au final être important puisqu’il ne sera autre que le bras droit Alejandro Sosa. Les détracteurs se feront certainement un plaisir de descendre Rohff, mais au final, le choix apparaît comme évident tant Tony Montana lui sert de référence aussi bien dans ses textes que dans ses clips.

Et GTA dans tout ça ?

La comparaison avec GTA : Vice City est inévitable et il est clair que les deux softs se sont inspirés l’un de l’autre. Si Rockstar a donc pioché dans l’univers de Scarface pour forger celui de Vice City, Scarface quand à lui ne se cache pas d’avoir puisé quelques idées chez son rival. Mais entre nous, Montana à tout de même plus la classe que Tommy Vercetti… Une différence de taille par rapport à GTA justement, qui fera certainement débat : il est impossible de tuer les protagonistes autres que vos ennemis. SI vous tentez de tirer sur un passant, Montant vous rappellera à l’ordre et vous sermonnera. Alors certes, ce point pourra retirer de l’intérêt au jeu, mais il a le mérite de suivre la logique du film. Dernier point de comparaison avec le titre de Rockstar, la durée de vie, annoncée d’ors et déjà inférieure à celle de GTA, mais estimée tout de même approximativement à 60, voir 80 heures pour les plus acharnés. Par contre, aucun mode multijoueur, ce qui pourrait paraître légitime sur ce style de jeu, si l’on excepte le récent mode Xbox Live de Saints Row. Pour finir, le jeu sera vendu au prix de 39 €, remercions la 360 (contre 60 sur PS2) et sera retrocompatible au plus vite (lors de la prochaine mise à jour de retrocompatibilité, logiquement.)

Scarface s’annonce donc comme l’une des grosses surprises de cette fin d’année et pourrait bien remettre GTA : Vice City à sa place. Reste à voir si sur la longueur le jeu ne se révèle pas être trop répétitif…Si vous désirez vraiment vous forger votre propre avis sur le jeu, sachez que Vivendi tiendra un stand Scarface au Micromania Games Show. A bon entendeur.

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