Game with Fame – Rencontre avec Titoff
Après le formidable chanteur de ReuNeuBeu M.Pokora, c’est désormais au tour de l’humoriste marseillais Titoff de mettre la main à la pâte pour faire la part belle à la Xbox 360 ainsi qu’à la sixième édition de Pro Evolution Soccer.Le parcours de Titoff, en tant que joueur, en fait le digne représentant de sa génération puisque c’est avec le Pong originel de Nolan Bushnell qu’il a entrepris ses premiers pas virtuels. Ainsi, depuis ses huit ans révolus,il est passé parbon nombre de consoles diverses et variées.
Il garde notamment à l’esprit l’intellivision de Mattel, pour les plus jeunes d’entre vous, sachezjuste que Mattel avait sorti un ersatz de console plutôt abouti à la fin des années 70. Puis ce fut l’ère Nintendo & consorts avec comme très bon souvenir l’ineffable Donkey Kong et également l’exutoire bourrin qu’était Speedball 2. Il a également traîné ses guêtres dans les labyrinthe de Core Design sous les traits de Lara Croft jusqu’au troisième opus, date de départ en sucette de la série.
Ce qu’il recherche dans un jeu ? « L’immersion et le réalisme ».L’immersion pour lui c’est être seul sur son canap’ en caleçon et pouvoir s’investir totalement dans un monde. Il se souvient avec délice de sa première rencontre avec le chef d’oeuvre de Shinji Mikami : Resident Evil. Seul dans la maison de campagne d’un copain, il a bondi lorsque les dobermans belliqueux ont défonçé les fenêtres du manoir. S’il aime jouer les Sam Fisher en vadrouille nocturne tout de noir vêtu, en revanche il apprécie moins les aventures de Solid Snake et de ses monstres.
Pour lui, Matrix premier du nom a marqué un véritable tournant en effectuant, avec brio, la dichotomie entre réel et virtuel. Cette métaphore est rendue de plus en crédible par l’emploi de moyens techniques toujours plus impressionnants. Les gens, chacun derrière leur avatar, mènent une vraie vie parallèle. Il trouve ce phénomène magnifique car cela exerce un brassage qui n’aurait pas pu avoir lieu ailleurs. Il met en garde bien évidemment contre l’excès de jeu car trop de jeu tue le jeu.
S’il n’y a pas dans son dernier spectacle (Metrosexuel) de sketchà part entière sur les gamers de tout pad et particulièrement les hardcores gamers, c’est parce qu’il tient à ce que tout le monde puisse comprendre et rire avec autant de plaisir aux références de la vie de tous les jours. Il l’a testé dans ses débuts et s’est vite aperçu du malaise d’une partie de la salle à être délaissée.
Il emploi avec insistance le mot fidélité dans sa relation à PES car il prône le réalisme et souhaiterait voir le timing de la bombe de Konami appliqué à un bon jeu de boxe. C’est la qualité de jeu qui fait de PES son succès, sans oublier ses multiples licences. Seul ombre au tableau, l’équilibrage du niveau des joueurs. Si aujourd’hui Ribery est enfin reconnu à sajuste valeur, ce n’était pas le cas Drogba (l’un depotes de Tittof) à l’époque de l’OM et ce peux être dur à vivre.Un bémol qui ne l’empêchera pas de jouer et de rejouer avec le club phocéen, toutefois, il ne seprive pas de le délaisser au profit du Barca ou du Real, tempérament latin oblige. En revanche, l’Italie a définitivement « cassé le mythe » lors la dernière coupe du monde.
Avec le pad en main, Titoff se transcende et retrouve très vite son tempérament de blagueur et ,accessoirement, de mauvais perdant comme il l’avoue lui-même : « toutes les excuses sont bonnes pour perdre, la manette, l’arbitre, l’autre… ». Aujourd’hui non équipé en Xbox 360 (mais plus pour très longtemps…), il adore surtout les sessions avec IAM, le groupe de rap marseillais bien connu. « Pour eux, PES fait parti du quotidien, c’est tellement récurrent qu’entre chaque prise, un vrai tournoi vivant s’organise » C’est au vu de l’ambiance électrique qui règne dans les studios là-bas, qu’il essaye d’y passer quelques jours à chaque fois, tant pour écrire que pour le plaisir. A noter qu’il affirme être la bête noire d’Akhenaton, il vas y avoir du challenge à relever du côté de Mars.
Son regard sur les dangers du jeu ? Il y a un cap à ne pas franchir : « lorsque tu as des mouches devant les yeux ou que tu as l’impression que quelqu’un qui te parle en face est dans la pièce d’à côté, alors là y’a quelque chose qui ne va pas ». Il raconte avec mélancolie ses premières télés où il arrivait, après une nuit complète de jeu pur, un peu voire totalement à la masse.
S’il fallait garder une phrase de cette entrevue ce serait celle-ci « Nous sommes une génération sans objectif particulier, qui a envie de se faire plaisir, de pousser la vie, les sensations, les émotions, sans grandes prises de risques ». Elle résume bien cette génération Mario et, si lui, est aujourd’hui sorti du cercle des gamers, il reste un fan de bons jeux toutes plate-formes confondues (malgré l’insistance du représentant Microsoft).