Dossier

02.01.2007 à 13h33 par |Source : Rédaction

Bilan 2006 : l’année de tous les risques

Tandis que la Xbox 360 débarquait sur notre vieux continent début Décembre 2005, Microsoft nous présentait un line-up déjà axé sur les trois mots qui allaient, de façon prémonitoire, définir l’année à venir, à savoir action, sensation et émotion. Avec les retards de sortie annoncés pour les autres plateformes de nouvelle génération, l’éditeur trouva champ libre mais le terrain n’en resta pas moins un chant de bataille où il fallut marteler chaque refrain d’annonces croustillantes que nous nommerons « itération marketing ». En fait, les acteurs de l’industrie du jeu vidéo s’accordant à dire que la véritable guerre du next gen ne débuterait que dans les prochains mois, 2006 aurait pu naître qu’année de transition, or au petit jeu des spéculations, Microsoft préféra en faire l’année de tous les risques. Alors, comme dirait notre ami Franck Dubosc, « pour toi public » nous allons marquer une pause et procéder à une ultime rétrospective avant de se jeter, à corps et à rêves, dans 2007 !

De Janvier à Mars : mets ta cagoule et fais des farces

A peine la précieuse boîte blanche dans les chaumières après une cascade de péripéties pour dénicher un exemplaire, le joueur piocha parmi la quinzaine de titres qui alimentèrent le premier line-up de la Xbox 360 avec, pour constat, que si la liste n’était pas très étoffée au départ, elle avait au moins le mérite de proposer des univers fort éloignés. Sous la pluie battante des rues new-yorkaises, les flics nous appelaient à la rescousse pour enquêter sur une série de crimes dans Condemned : Criminal Origins – un soft (produit par Sega) qui marqua indubitablement les esprits par sa trame complexe et ses nombreuses références cinématographiques. D’autres, peut être moins ou trop sensibles à l’ultra réalisme, lui préférèrent les charmes indéniables de Joanna Dark, la rousse héroïne du FPS à l’essence cyber-technologique, à savoir Perfect Dark Zero. Certes, la Xbox nous avait déjà habitué à des jeux d’action finement menés mais le progrès technique permis, au fil des mois, de découvrir des scènes plus rapides, des level design plus travaillés et des panoplies de mouvements enrichies. Dans cette optique, Microsoft compris rapidement qu’il fallait miser sur le fond comme sur la forme et que la console, seule, ne pouvait prétendre au titre de reine du marché sans fidèles valets ou, plutôt, sans jeux solides pour la lancer. D’où l’idée de proposer aux créateurs le kit de développement baptisé XNA Games Studio Express – plateforme mise au point par l’éditeur qui fut lancée en bêta version durant l’été et se télécharge aujourd’hui gratuitement dans sa version définitive.

Les sensations fortes allaient également être au rendez vous, des pentes enneigées du troisième volet de Amped aux circuits respectifs de Project Gotham Racing 3 ou d’un Ridge Racer 6 sorti en Janvier. En effet, le sport ne sera pas écarté des plannings, avec un cru 2006 qui accueillit bon nombre de licences à suites au sein de la grande famille des titres next gen. Golf, football, hockey, basket, courses, tennis, ping pong…toutes les activités furent passées en revue, avec plus ou moins de réussite, mais vous fûtes quelques milliers à applaudir les prouesses d’un Top Spin 2 ou d’un Table Tennis par exemple. Soyons honnêtes, toutefois, les premiers softs mis à disposition au lancement furent malgré eux liés aux balbutiements du next gen – période qui dura approximativement six mois bien que Mars marqua la sortie de deux mastodontes sur support 360 : The Elder Scrolls IV : Oblivion et Ghost Recon Advanced Warfighter. En dépit de quelques bugs qui nécessiteront des patchs correctifs, le joueur entre dans la technologie du futur pour la première fois et pourtant, sa grande sœur n’était pas encore prête à rendre les armes puisqu’en Février, les deux titres les mieux notés furent Black et l’étonnant Psychonauts. Du rêve en amorce donc, démarré avec les mondes plein de charme de Kameo : Elements of Power et des filles du collectif Dead or Alive que nous retrouvons également en cette fin d’année. Les trois premiers mois offrent, en conséquence, un palmarès qui dessine déjà les atours d’une machine bien rôdée et laisse présager de bonnes surprises pour la fin de l’année, des mois de développement en plus aidant à produire, en général, une qualité plus optimale.

D’Avril à Juin : regarde les filles et fume du foin

Ce début Avril marqua le retour de deux franchises à succès, d’une part le très bon Top Spin 2 qui alimenta le Live en parties endiablées et de l’autre, Lara Croft, la fille au caractère diablement bien trempé. A trois mois des vacances, les éditeurs vous invitent à perdre les quelques kilos superflus attrapés pendant l’hiver et, entre deux séances d’échanges sur les cours ou d’escalade extrême avec la belle, Electronic Arts prend le relais en proposant successivement FIFA Coupe du Monde 2006, NBA et NHL 2K6. Il va y avoir du sport mais moi je reste tranquille…devant Hitman : Blood Money qui annonce le mois de Mai. Si j’ai le sens de la rime, le grand chauve – de son côté – possède un don inné pour la valse de…balles(et non de bal !). Que vous choisissiez une infiltration stylée tout en douceur et en étranglements ou une entrée plus musclée, le tueur à gages nous hypnose littéralement dans ce volet, ma foi, plutôt réussi. Pourtant, c’est ailleurs que se situera le débat : digne d’une polémique chez Michel Polac, le site tout entier prend parti et se divise autour de la question « faut il aimer Rumble Roses XX ou y voir la décrépitude d’une génération en mal être ? ». Entre les petites tenues empruntées à leurs copines de Dead or Alive et les combats de catch inspirés par la WWE (à ne pas confondre, comme le fit un rédacteur, avec la WWF même si nous restons malgré tout dans le domaine animal), le titre créa de vives réactions comme toute œuvre arrivée trop tôt pour son époque et donc dénaturée.

Les joueurs se consolèrent quelques jours plus tard avec Table Tennis, l’une des surprises du moment avant un mois de Juin pauvre en sorties sur Xbox 360, hormis Moto GP 2006, le titre star des fans de deux roues à moteur (« Ultimate VTT en famille » n’étant prévu que pour 2008). Qu’importe si les plannings se désemplissent à l’approche des beaux jours vu que la saison estivale est peu propice aux achats, Microsoft en profite pour peaufiner sa grande offensive de la rentrée et ne manque pas d’en claironner les bonnes retombées lors des différents salons, lesquels s’étaleront de Mai à Octobre. De notre passage à Los Angeles, nous ramenons quelques alléchantes nouvelles. Plus que jamais, l’éditeur mise sur les bienfaits du Xbox Live et de son « monde sans fil », devenu slogan de campagne. Outre l’absence de raccords peu esthétiques, les joueurs vont découvrir une toute nouvelle interface permettant de télécharger du contenu. Vous êtes des milliers à collectionner les « succès », lesquels engendrent des points Microsoft servant à enregistrer ultérieurement des images, des vidéos, des musiques ou du contenu de jeu (parfois payant, parfois gratuit néanmoins).

De Juillet à Septembre : tartine toi de crème et deviens membre

Autre nouveauté de cette année, les joueurs découvrent le Xbox Live Arcade (appelé XBLA par les plus branchés) – une option qui permet de découvrir ou de rejouer des titres majoritairement sortis sur bornes arcade dans les années 80. Comme dans les défilés de grands couturiers, le vintage est à la mode, à savoir faire du neuf avec du vieux et certains titres connaîtront un lifting aussi réussi que s’ils étaient passés sous le bistouri des chirurgiens de Nip Tuck. A partir de l’été 2006, Microsoft proposera traditionnellement chaque semaine un titre « revisité » issu de ces glorieuses années. A la plage, les mecs montrent leur biceps, sur le Live les mechs montrent leurs carcasses dans le Chromehounds développé chez From Software. Sans grande prise de risque, les créateurs nous pondent quand même des batailles de robots suréquipés plutôt bien balancées malgré des décors décevants. Et comme souvent grandes vacances va de concert avec évasion, l’agence Frodon Sacquet vous propose un parcours-aventure en Terre du Milieu dans Le seigneur des anneaux : La bataille pour la Terre du Milieux II, un soft que nous manquerons pas de citer puisque étant le premier RTS sur consoles pour la petite histoire.

Août laisse planer sur nos têtes l’idée d’un calme avant la tempête (médiatique) de la rentrée. Entre le X06 dans la capitale catalane cette année et le Tokyo Game Show – qui, à l’instar de son comparse l’E3, est menacé d’être supprimé – les informations concernant la Playstation 3 et la Wii commencent à se bousculer. De vrais mensonges en fausses vérités, la presse elle-même ne sait plus où donner de la tête mais qu’importe car les salons susmentionnés font augure de sorties fort prometteuses. D’ailleurs, Septembre draine son lot de bombes vidéo ludiques avec, notamment, le jouissif Dead Rising. Capcom, en pleine forme, réussit l’exploit de mettre à l’écran un nombre incroyable de zombies en simultané, nous faisant ainsi revivre les scènes les plus stressantes des films de Romero. Des séquences percutantes qui font d’ailleurs écho à celles de Saint’s Row, autre bonne surprise du mois et dans la veine d’un GTA mais cette fois-ci les morts-vivants passent à la trappe pour laisser place à des combats de rue contre des membres de gangs. En fait, depuis The Elder Scrolls IV, les développeurs ont décidé de profiter de la technologie next gen pour permettre au joueur de « circuler » librement dans les environnements. Si l’idée de liberté totale avait été quelque peu exploitée auparavant, elle prend ici toute son ampleur et engendre un nombre hallucinant d’heures de jeu. Au même moment, les studios d’Eden Games se fondent dans cette mouvance et nous sortent le charismatique Test Drive Unlimited, une sorte de MMO sur route qui se déroule sur l’île d’Oahu et au cours duquel il est permis de s’enfiler librement plus de 1000 kilomètres tout en jonglant avec les quelques 120 épreuves qui alimentent cette production. En parallèle, ne se laissant pas abattre par un lancement médiocre de la Xbox 360 au pays du soleil levant, Microsoft modifie la donne et prend la décision d’amener le Japon à nos frontières. En effet, les titres à tendance japonisante commencent à apparaître – Enchanted Arms et Ninety Nine Nights faisant presque office de précurseurs tandis que les yeux se tournent impatiemment vers Blue Dragon, Lost Oddissey et Lost Planet : Extreme Condition qui marquera le retour de Capcom dans quelques jours.

D’Octobre à Décembre : Prépare tes munitions et range ta chambre !

Le dernier trimestre 2006 s’affiche indéniablement comme le plus important. Avec les sorties successives de la Playstation 3 et de la Wii, l’offensive doit être aussi digne que le débarquement sur les plages de Normandie en Juin 1944. Microsoft renforce une campagne marketing qui avait été jugée trop discrète lors de la première console en annonçant pléthore de titres audacieux et d’accessoires pour alimenter nos parties. Pourtant, et de façon indirecte, le meilleur coup de publicité sera le retard de sortie de la PS3 en Europe puisque celui-ci a bénéficié à la communauté Xbox 360 qui a recensé plus d’inscriptions sur ses forums suite à l’annonce. La rentrée 2006 nous fait définitivement balancer dans « l’esprit next gen » car, après les belles réussites de Septembre, Octobre sonne le glas et annonce le retour du plus sexy des agents infiltrés. Devenu « double » dans le cadre de sa dernière mission, Sam Fisher réapparaît, à notre plus grande surprise, comme un homme désoeuvré et profondément blessé après la perte de sa fille, mais de sa faiblesse il tirera une force insoupçonnée. La réalisation apporte un nouveau gameplay et des graphismes d’un genre inédit au niveau des animations et des décors ouverts, à savoir sans « frontières » apparentes en extérieur. Double également fut le coup réalisé par Electronic Arts et Konami pour séduire les amateurs de football en nous pondant les épisodes 6 respectifs de FIFA et Pro Evolution Soccer et, si pendant longtemps l’avantage tourna en faveur du second, il semblerait que le fossé diminue cette année. En sus de franchises à succès, l’éditeur compte rentabiliser le matériel en pariant sur le volant et le lecteur HD-DVD externe de la Xbox 360. Le premier, dont on a apprécié la facture et la finition,a été testé sur une copie de Project Gotham Racing fournie dans le pack et remise à neuve (puisque acceptant le retour de force)ainsi que sur Test Dive Unlimited et Need for Speed Carbon : le verdict en fut que l’accessoire est fort agréable à manipuler mais reste un cran en dessous moins précis que la manette. Le lecteur a fait l’objet d’une présentation presse au cours de laquelle Microsoft expliqua les raisons d’un apport « externe » en refusant, notamment, d’imposer une quelconque option au joueur. Néanmoins, la bataille du format de lecture entre le Blue Ray et le HD-DVD justifie également ce choix.

De son côté, Novembre rime clairement avec « reprendre » vu que la plupart des titres s’avèrent être des suites : on citera les cuvées 2006 de Call of Duty, NHL et NBA 2K7, Sonic the Hedgehog, Need for Speed, Tony Hawk’s Project 8, WWE Smackdown vs Raw ainsi que le dernier épisode des aventures des Rainbow Six. Ding Chavez étant promu à d’autres fonctions, l’équipe sera désormais menée tambour battant par Logan Keller alors que des terroristes nous mènent dans le milieu des casinos de Las Vegas. Toutefois, une inquiétude grandit en fin de mois : de nombreux joueurs disparaissent des forums et semblent vouer un culte à une secte dont nous tairons le nom par peur de représailles. Il ne s’agit évidemment pas des adorateurs de poches de silicone, le club crée par Ed Warner, mais des adorateurs de Locustes puisque l’inévitable Gears of War fait rage. Microsoft met les petits plats dans les grands ou plutôt les recharges dans les fusils-mitrailleurs en réservant le Gaumond Marigny sur les Champs Elysées où sera conviée la crème des rédacteurs, des journalistes, des éditeurs, des chargés de relations ainsi que quelques joueurs triés sur le volet (on inclue quelques photos inédites pour l’occasion). Plus sérieusement, le soft d’Epic Games nous met littéralement une claque avec un résultat esthétique rarement vu auparavant, d’ailleurs le consommateur suivra puisque la production dépasse rapidement la barre des deux millions de copies vendues et attire des centaines de milliers de joueurs sur le Xbox Live. Quoi qu’il en soit, les trois derniers mois étant principalement tournés vers l’action, il était judicieux de conclure sur une part de rêve en sortant Phantasy Star Universe tandis que la Team Ninja et les studios de RareWare bouclent la boucle. De l’île exotique où Christie, Helena, Lisa, Kasumi et leurs copines défilent en bikini au monde fantasmagorique de l’excellent Viva Piñata, c’est des étoiles dans les yeux et des rêves encore plus fous à l’esprit que nous disons « au revoir » à 2006 et merci !

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