Viva Piñata : Party Animals
Viva Piñata, c’est au départ l’histoire d’un (très) bon jeu, élevé par la critique au rang d’une des belles surprises des fêtes de Noël 2006. Mais c’est également le récit d’un échec commercial retentissant. Plusieurs explications à cela : d’abord, imposer le genre Stratégie-Gestion-Collection sur une console de salon habituée au jeux d’action pour jeunes adultes, ce n’est jamais facile. Ensuite, parce que la combinaison d’une campagne de pub insuffisanteet d’un Gears of War, hissé en haut de l’affiche partout dans le monde à coups de millions de billets verts, cela rajoute immanquablement des bâtons dans les roues. Enfin, parce que présenter un soft comme idéal pour les enfants et les joueurs occasionnels, alors que ce même jeu s’avère être, en réalité, un titre extrêmement profond et délicat à appréhender, ce n’est pas la meilleure méthode à adopter. Avec Party Animals, on attend de voir si Microsoft aura retenu les leçons de ce premier échec. La rédemption se fera sans Rare, aux fourneaux sur d’autres projets plus ambitieux, mais avec les modestes studios Krome.
Et c’est Party !
D’entrée, Party Animals paraît donc plus en phase avec l’objectif de Microsoft : ouvrir sa console à un public plus large, moins âgé, moins connaisseur. Le soft est en effet un party game, genre démocratisé par le célèbre plombier moustachu de Nintendo avec Mario Party. Un jeu qu’on sort pour s’amuser avec ses parents le soir ou ses amis le week-end, une version moderne du jeu de société, en somme. Party Animals répond trèscorrectement au cahier des charges du genre, avec plein de mini-jeux et un mode course, comparable (de loin) à Mario Kart, ayant pour rôle de faire le lien entre lesdits mini-jeux. Oui, vous avez bien lu, et c’est une première surprise, il est impossible, du moins dans notre version preview, de créer sa propre sélection de jeux, de courses ou de s’adonner à un type d’épreuve sans jouer à l’autre. On peut seulement lancer une partie et serrer les fesses, en espérant tomber sur ses mini-jeux favoris.
Parlons-en d’ailleurs, de ces mini-jeux. Classiques, ils reprennent de concepts déjà connus. Difficile d’innover de toute façon, étant donné le nombre astronomique de Mario Party sortis à ce jour. A défaut de Wiimote pour se la jouer Lapins Crétins, on espérait trouver de la fraîcheur et de la spontanéité dans les épreuves de Party Animals. Ce n’est qu’à moitié le cas. Alors que certaines d’entre elles marientcorrectement timing et précision (on prendra, par exemple, l’épreuve des rots ou celle des pommes,à base desimili-QTE), d’autres, et il s’agit malheureusement de la majorité, ne donnent lieu qu’à des challenges imprécis et aléatoires. Ce sont souvent les mêmes recettes qui reviennent, et elles ne sont pas du meilleur acabit. De quoi faire naître un petit doute sur le potentiel du soft.
Battu à la course ?
Au début de chaque round de un, deux ou trois mini-jeux, les courses font le pari de changer un peu la donne et de diversifier le gameplay. On est malheureusement assez loin d’un Mario Kart. Certainsreprochent déjà àla sériede Nintendo de proposer des courses parfois trop aléatoires, mais dans ce cas, que faudrait-il dire de celles de Party Animals, aux contrôles mous, aux bonus complètement déroutants et aux tracés peu inspirés. Pour un élément aussi central, un tel manque de feeling est inquiétant, et on attend bien plus de la version définitive.
Inquiétant aussi, le rythme général des parties, très haché et rendu particulièrement pénible par les commentateurs, des piñatas aux voix horripilantes, se répétant toutes les cinq minutes. On ne se le cachera pas, ce dernier pointne risque pas d’évoluer d’ici la sortie, et c’est dommage, tant on a envie de couper le son.