12.06.2009 à 13h59 par |Source : Rédaction

Puzzle Quest : Galactrix

Après un véritable coup de génie appelé Puzzle Quest, qui réussit à obtenir nombre de bonnes critiques presse, mais aussi un bon accueil de la part des joueurs, Infinite Interactive est devenu un petit studio indépendant à suivre avec attention. Depuis l’annonce de la suite spirituelle de Puzzle quest, sobrement sous-titrée Galactrix, nombreux sont ceux qui placent beaucoup d’espoir dans ce jeu. Seront-ils comblés ?

C’est une histoire de copie

Puzzle Quest fut en son temps une véritable petite révolution au sein du monde des jeux de réflexion. Les concepteurs ont eu l’idée saugrenue mais pourtant géniale de mixer des éléments de puzzle game avec ceux des jeux de rôle. Dans un monde à la Donjons & Dragons, le joueur pouvait faire évoluer un personnage dans de nombreuses quêtes, gagner en expérience et combattait ses ennemis dans des phases extrêmement stratégiques où l’optimisation de son héros devenait quelque chose de primordial.



Autre contexte, mais concept similaire, Puzzle Quest : Galactrix reprend les grandes lignes de son aîné. Il est toujours question de multiples quêtes (principales ou secondaires), de se balader sur la carte du monde, de gagner en expérience, et de combattre à l’aide d’un tablier de jeu rempli de gemmes à faire coïncider. Mais Puzzle Quest : Galactix n’est pas juste une copie carbone de son ancêtre et diffère sur bien des points, et ce pour le meilleur mais aussi pour le pire. La plus grosse différence se retrouve dans le tablier de jeu, constitué désormais d’hexagones. Il en résulte un bien plus grand nombre de possibilités, surtout qu’il est possible de décider dans quel sens les gemmes tomberont lorsque celles que vous aurez assemblées disparaîtront. Le coté stratégique du jeu s’en retrouve ainsi renforcé, même si la part de chance reste une grosse dominante du jeu. A ce sujet il est d’ailleurs navrant de constater que non seulement l’ I.A. est toujours chanceuse, mais que son facteur chance s‘en trouve décuplé. Rassurez vous ce sera tout de même régulièrement à vous de bénéficier d’enchaînements en pagaille.

Niveau scénario, le jeu nous place dans la peau d’un (ou une) pilote de la MRI, envoyé en mission pour comprendre les causes d’un disfonctionnement des portails interplanétaires. On découvre vite qu’une nouvelle race de clones vient semer le trouble pour essayer de dominer le monde. Si le scénario du premier opus était prétexte, il restait néanmoins un minimum intéressant. Malheureusement, ici, la sauce ne prend pas et on lit toute cette tonne de textes sans véritable passion.

Houston, nous avons un puzzle

Assez de comparaisons, et voyons Puzzle Quest : Galactrix comme un jeu a part entière. Au-delà du scénario oubliable, et de légers côtés RPG, le jeu est avant tout basé sur le puzzle game. Ainsi chaque action du jeu sera retranscrite dans une énième déclinaison du principe de base. La principale phase reste celle de combat où, chacun son tour, les joueurs doivent faire un mouvement sur le tablier de jeu de manière à faire coïncider des gemmes par groupes de 3 minimum. Bien sûr ,l’intérêt ne serait pas là s’il n’était pas question de remplir des jauges de différentes couleurs afin de pouvoir lancer des attaques spéciales correspondant aux différentes pièces équipées sur son vaisseau. Tout l’art du combat sera alors de bien gérer les différentes jauges et, en particulier, celle de votre bouclier qui est le seul rempart entre les attaques ennemies et votre coque de vaisseau. Pour attaquer, outre les attaques spéciales la méthode courante consiste à aligner des gemmes chiffrées représentants des mines. Lorsqu’un des joueurs réussi à détruire la coque adverse, il est déclaré vainqueur.



En dehors des combats, une autre activité récurrente sera (malheureusement) le piratage de portails interplanétaires. Ici, il sera question d’assembler une série de couleurs demandées, et ce, dans un temps limité. Le souci vient du fait que le temps ne s’arrêtera pas lors des réactions en chaîne. Cette séquence en soi n’est pas mauvaise, mais interviendra beaucoup trop souvent dans le jeu. Autre action possible, le marchandage sur les ports commerciaux qui nécessitera de vider au maximum la grille sans laisser de gemmes orphelines. Bien plus compliqué qu’il n’y parait cette phase de jeu est pourtant plutôt intéressante car beaucoup plus prévisible que ses consoeurs. Il y aura aussi les séquences de rumeurs où il faudra réussir un certain nombre de déplacements sans que des gemmes radioactives ne s’assemblent. Le jeu proposera encore la création d’objets qui demandera d’assembler des gemmes spéciales qui ne seront créées qu’en assemblant d’autres gemmes classiques. Enfin, il sera aussi question de récolter des minerais divers afin de les revendre. Ici, il faudra assembler un nombre prédéfini de 3 minerais différents pour réussir l’extraction. Comme vous pouvez le voir le concept de base se décline allégrement pour varier les plaisirs.

Dans l’espace personne ne nous entendra crier

Bien sûr, l’aventure ne sera pas qu’une partie de plaisir car le jeu est malheureusement miné par des soucis de rythme. Ainsi le début de partie sera ponctué par de beaucoup trop nombreux piratages de portails (qu’il faudra parfois re-pirater plus tard), et surtout un nombre incalculable d’attaques à chaque déplacement sur la map. En effet, dès que vous aurez mis les pieds dans une zone ennemie, les vaisseaux présents fonceront pour vous attaquer (d’autant plus si vous possédez une cargaison de contrebande). Heureusement, une fois les portails principaux ouverts et surtout la quête des pouvoirs psychiques complétés, le jeu vous laissera respirer et vous pourrez vous consacrer pleinement à vos quêtes. Autre problème de taille, il est possible d’acheter de nouveaux vaisseaux. Seulement le prix demandé est tel que vous serez déjà certainement à la fin du jeu avant d’avoir pu récolter les crédits nécessaires.



Autre détail troublant, les membres de votre équipage seront au grand complet après seulement une ou deux heures de jeu et ne nous apporteront pas grand-chose au final. Les soucis ne s’arrêteront pas au rythme, car le jeu est de plus nanti d’une traduction française de mauvaise qualité avec de nombreuses fautes de frappe voire de français. La personnalisation de votre vaisseau est lui aussi impacté par des petites erreurs comme le fait que votre vaisseau limite les équipements que vous pourrez lui attribuer. En effet, chaque pièce nécessite un certain nombre d’unités de chaque couleur, nombre dont le maximum autorisé est défini par votre vaisseau. Cette idée qui aurait pu être excellente est pourtant mal exploitée et ne sert qu’à empêcher le joueur de créer les combos qu’il souhaiterait, et l’incite plutôt à s’équiper comme il le peut. Autre soucis, le levelling proposé par le jeu (dont le level maximum sera atteint normalement bien avant la fin du jeu) permet de distribuer des points dans quatre compétences distinctes. Le problème vient du fait qu’il faudra parfois distribuer plus de 5 points dans une seule compétence pour espérer voir un changement quelconque. La progression est très limitée et de plus pas assez progressive. De plus, le joueur n’a aucune visibilité sur le nombre de points qu’il aura à investir pour que ses caractéristiques soient impactées.

Heureusement malgré tous ces défauts, Puzzle Quest : Galactrix reste un jeu addictif, complet, long, et intéressant. La réalisation technique du jeu est globalement réussie, avec en point d’orgue des musiques sublimes. Petit bémol pour la jouabilité due à la grille hexagonale qui, dans la précipitation, comprend mal le mouvement que l’on souhaiterait effectuer. Mais cela reste relativement peu courant. Enfin, petite parenthèse sur le mode multijoueur permettant de jouer avec des modèles prédéfinis pour jouer plus équitablement.

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