Comix Zone
Petite perle d’innovation en son temps, Comix Zone avait osé tenter l’aventure de la bande dessinée interactive. En effet, le jeu place le joueur dans la peau d’un dessinateur de comics, Sketch Turner. Forcément, avec un nom pareil, le mec est plutôt du genre à avoir la classe. Mais lors d’une nuit orageuse, il est soudainement entraîné dans sa propre création (un comic book pour ceux qui ne suivraient pas) par le méchant qu’il a lui-même créé, ce dernier en profitant pour prendre sa place. Ce sera alors à vous de le tirer d’affaire. Dans le fond, Comix Zone est un mélange classique entre le beat’em all 2D et le jeu de plateformes. C’est dans la forme que tout change.
En effet, chacun des six niveaux du jeu est présenté sous la forme d’une planche de bande dessinée dans laquelle le personnage évolue de case en case. Dans chacune d’entre elles, il devra accomplir une action avant de pouvoir progresser. Il s’agit parfois d’une mini-énigme, mais généralement il faudra en découdre avec les nombreux ennemis présents. Pour ce faire, Sketch dispose d’une palette relativement conséquente de coups. Le jeu est plutôt nerveux et le gameplay efficace, même si les collisions sont parfois étranges.
Lorsque Turner se retrouve dans une impasse, il a la possibilité d’utiliser l’un des nombreux objets qu’il récolte le long de son aventure. Parmi ceux-ci, on note tout particulièrement la présence de Roadkill, son rat, qui pourra autant lui servir d’assistance dans les combats que pour franchir certains passages délicats. Le rongeur possède de plus l’intéressante faculté de pouvoir dénicher des objets cachés dans le décor. Autre item intéressant, le « poing » qui permettra à Turner de se transformer durant quelques secondes en superhéros, le temps d’effectuer une attaque dévastatrice. Plus étonnant, Sketch aura aussi la possibilité, moyennant de sacrifier un peu de sa barre de vie, d’arracher un bout de la page et de l’envoyer comme projectile sous forme d’avion en papier. Le jeu paraît très difficile au premier abord, mais il fait partie des softs où chaque nouvelle partie nous emmène de plus en plus loin. Cette difficulté progressive est particulièrement gratifiante et motive à refaire l’aventure jusqu’à la fin, qui arrivera malheureusement bien trop vite. La durée de vie sera pourtant consistante avec différents chemins à prendre sur les planches de BD.
Vas-y Roadkill !
Grace à ses choix esthétiques et techniques, Comix Zone est un de ces jeux qui ont su étonnamment bien résister aux assauts du temps. Si les graphismes ne sont pas de toute première fraîcheur, ils restent plutôt agréables à l’œil, une performance pour un titre qui fêtera bientôt ses 15 ans. Même si les mouvements sont assez peu décomposés, limitations d’époque obligent, les animations restent suffisamment rapides et classes pour ne pas faire ombrage à la réalisation. Les musiques sont plutôt bonnes, même si on regrettera que la bande originale fournie autrefois avec le jeu sous forme de CD audio (composée par un obscur groupe appelé Roadkill, tiens, tiens) ne soit pas présente sous forme de bonus. Côté bruitages, par contre, le jeu fait dans le carton pâte avec des effets assez particuliers. Heureusement, quelques jolies voix digitalisées sont présentes.
Concernant les nouveautés de cette mouture XBLA, on notera surtout comme pour tous les autres jeux de la série la possibilité de sauvegarder à tout moment, d’activer un filtre graphique au rendu assez particulier, et de redimensionner la taille de l’écran. Rien de bien neuf en somme. Mais comment pourrait-on en vouloir à Sega qui nous propose un jeu à 400 points, chose bien trop rare de nos jours. Pour la petite histoire, il est à noter que le jeu est présent dans la compilation Sega Megadrive Ultimate Collection, mais en version anglaise, alors que la version XBLA est en français.