07.04.2011 à 18h03 par - Rédacteur |Source : Rédaction

Strania : La Stella Machina

Née sur les bornes d'arcade, la dernière adaptation des japonais de G-Rev était attendu par toute une communauté vouée aux plaisirs du shoot'em up. Lorgnant allègrement vers les vieux pots des 80's, Strania : La Stella Machina se présentait comme une bonne soupe, allégée en boulettes pour qui serait allergique. Il fait aujourd'hui son atterrissage sur un Xbox Live Arcade où la concurrence commence à se faire rude. Même pas peur !

Mobile Suit Strania

Il n’est désormais plus trop risqué de déclarer que la Xbox 360 a dans sa ludothèque de quoi détrôner la Dreamcast dans les cœur des shmupers. Le Xbox Live Arcade contribue grandement à ce succès, multipliant les adaptations comme les productions originales. Développé par G-Rev, à qui l’on doit entre autres le très atypique Senko No Rondo, Strania : La Stella Machina est assurément le shoot’em up que l’on n’attendait pas en 2011. A l’heure où le manic shooter s’impose encore et toujours, G-Rev prend les joueurs à contre-pied en proposant une sorte d’hommage aux productions des années 1980-1990. Pas d’effusion de boulettes roses et bleues dans Strania qui propulse sur le champs de bataille un mécha aux formes taillées à la serpe, rappelant sans efforts les armures de combat du célèbre Gundam. Un nom qui revient encore vers le joueur lorsqu’il équipe son mécha d’une épée, arme disponible parmi une dizaine d’autres. Elles sont partie intégrante de l’originalité de Strania. Epée donc, classiques vulcains, lasers, roquettes ou missiles ; puis on tombe dans l’original avec des armes tirant des salves de munitions sur les côtés ou qui s’écartent puis convergent en un point précis. Il sera possible d’utiliser deux armes à la fois tout en conservant une troisième sous le coude, laquelle pourrait s’avérer très utile plus tard dans le niveau. A tout moment, switcher entre les trois permettra de créer la bonne combinaison en fonction de la situation, en gardant un œil sur les armes à ramasser. En s’approchant du côté droit par exemple, on remplacera l’arme placée à droite du mécha ; en ramassant la même sur le même bras, le niveau de celle-ci augmentera.



Bien observer ce que l’on fait au moment de changer d’arme est primordial pour ne pas affronter un boss avec un équipement totalement inadapté. C’est là le reproche que l’on peut faire au système de ramassage d’objets que l’on peine à maitriser dans des espaces étroits, nous forçant parfois à un non-choix faute d’autre possibilité. Ces spécificités de l’armement sont là pour s’adapter à un autre point fort du jeu, le level-design. Strania est un shoot’em up à défilement vertical et en 3D, à l’image d’un Ikaruga. Il n’est donc pas rare d’avoir à traverser les couloirs étroits de l’intérieur d’un vaisseau, de slalomer entre les éléments du décors, en particulier dans le dernier niveau où pendant un très court instant, vos réflexes seront mis à rude épreuve. On se rendra alors compte de l’importance du choix des armes et de la diversité que ce système permet. Ce jeu constant avec les restrictions imposées par le level-design nous ramène à ces sensations old-school espérées. Ces environnements font dans le classique (au sens noble du terme), suivant un cheminement partant de la terre pour arriver dans l’espace… Typiquement 80′s. Ainsi on traversera les entrailles d’une base à terre, on survolera un gigantesque vaisseau pour se propulser ensuite vers l’espace. L’ensemble est appuyé par quelques effets de mise en scène bien sentis, voyant par moment la caméra se placer devant ou derrière le mécha, pour un face à face de quelques secondes avec un boss. Strania gagne ainsi en profondeur et offre une progression dynamique, le long de niveaux offrant chacun une approche très différente, ponctués parfois de missions de défense ou d’attaque d’objectifs. Réellement old-school dans sa conception, ne l’est-il pas un peu trop ailleurs ?

J’ai beau être matinal, j’ai mal

Du côté du plaisir visuel, Strania n’a heureusement pas opté pour un hommage trop prononcé pour les oldies. La réalisation est globalement de qualité, dans la bonne moyenne pour un jeu Xbox Live Arcade proposé à ce prix. Il ne faudra donc pas trop se fier à l’écran titre très austère et au rendu du mécha et des ennemis de base assez simpliste. Certains boss sont particulièrement impressionnant et les changements de plans, usant et abusant de la profondeur de champs rendent l’ensemble plaisant à regarder. Malgré tout, cela aura tendance à créer quelques problèmes de lisibilité de l’action, lorsque des ennemis passent au premier plan par exemple, masquant une partie de l’écran. D’ailleurs, l’affichage du jeu est plutôt particulier. Deux bandes noires, légèrement transparentes, coupent une parties des bords gauches et droits, sans masquer ce qui s’y passe pour autant. On évolue donc avec deux murs invisibles empêchant d’accéder à ses zones qui semblent pourtant faire partie de l’aire de jeu (et servant aussi à afficher les points engrangés). Dernier point concernant l’affichage, Strania est adapté au format 16:9 et non au 4:3. Un manque qui fera hurler certains d’entre vous mais dont G-Rev semble avoir pris note et qui verra peut-être un patch le corriger. Autre oubli non primordial mais néanmoins étonnant : les succès associés au jeu et certains éléments du HUD apparaissent… en japonais !



Mais cela sera bien le cadet des soucis de celui qui tentera l’aventure Strania car le bougre ne se laisse pas dompter facilement. Alors bien sur, plus de crédits se déverrouilleront en fonction du temps passé à essayer d’avancer mais n’imaginez pas finir le jeu en ayant tous les ennemis à l’usure. Une fois les points des vies passés à la trappe, utiliser un continue renvoie à un check-point, ce qui change totalement l’approche des combats, en particulier face aux boss particulièrement féroces. Une seule solution permettra donc de terminer Strania : connaitre le jeu, apprendre à déjouer des patterns tantôt sournois, tantôt difficiles à apprécier par le manque de lisibilité évoqué précédemment. La possibilité d’être invincible un court instant (la fonction "O/D") aidera quelque peu mais entre surtout en compte dans le système de scoring en offrant un bonus de multiplicateur. Ce shoot’em up s’adresse donc aux joueurs qui auront la volonté de s’y investir, ne faisant aucun cadeau, pas même celui d’offrir un classement en ligne à celui qui utilisera le moindre crédit. Il sera toujours possible de tenter sa chance à deux joueurs (en local ou sur le Xbox Live), en notant que chacun des deux joueurs aura un personnage légèrement différent de l’autre, dans l’utilisation des deux épées notamment (un pouvant alterner corps à corps et distance tandis que l’autre pourra annuler les tirs ennemis). Une fine équipe pour un jeu agréable à regarder comme à écouter, faisant là encore la part belle des inspirations d’antan dans ses musiques plutôt entrainantes. Aussi rythmé qu’il est corsé, Strania : La Stella Machina conviendra sans mal aux mordus de shoot’em up. Pour qui souhaite découvrir ou redécouvrir ce genre, il est conseillé de zieuter d’autres productions plus accessibles… Pour mieux revenir un jour vers Strania !

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