1st Look

05.05.2011 à 15h40 par |Source : Rédaction

1st Look > Deus Ex : Human Revolution

Annoncé dans un premier temps pour une sortie en avril, Deus Ex : Human Revolution est désormais prévu pour la fin de l’été. Un retard que les développeurs de Eidos Montreal expliquent par leur volonté de fignoler encore et encore leur rejeton. Inutile de vous dire que lorsque Square Enix nous a invité pour venir apprécier de visu les améliorations effectuées, nous avons sauté sur l’occasion. Après tout, ce n’est pas à la portée de tous d’endosser le costume de « suite » d’un des meilleurs jeux jamais sorti ! Premières impressions sans filtre (et sans manette) pour un titre ambitieux.

C’est une révolte ? Non, c’est une révolution !

Nous sommes en 2027 et l’humanité n’est plus ce qu’elle était. Vous incarnez Adam Jensen, responsable de la sécurité de la société Sarif, une gigantesque entreprise spécialisée dans les augmentations pour humains. Le quotidien est donc peuplé d’hommes aux oreilles bioniques et de femmes aux implants plus ou moins visibles. On nage en plein trans-humanisme dans un univers qui rappelle Blade Runner et les classiques du cyber-punk, malgré une touche graphique indéniable. Le jeu est en effet habillé d’une lumière sepia qui lui donne un cachet unique, tandis que la vision améliorée de notre héros enrichit le panorama d’une foultitude d’indicateurs. Pour une fois, les aides en jeu sont donc justifiées par les augmentations du héros. Lors de cette présentation orchestrée manette en main par Jonathan Jacques-Belletête, le Directeur Artistique du jeu, le but n’était pas de nous faire découvrir le scénario (qu’on nous annonce riche, avec de nombreux embranchements mais aussi des fins multiples) mais plutôt de nous plonger dans une mission afin de découvrir les possibilités du gameplay. Un gameplay articulé autour de quatre aspects majeurs que l’éditeur découpe entre le combat, la furtivité, le piratage et le social. Ces principes trouvent évidemment de nombreux échos dans les augmentations disponibles pour Adam, et le titre propose donc un aspect RPG intéressant avec la personnalisation de son héros. L’éditeur a également insisté sur les nombreuses manières d’aborder chaque mission, l’aspect social pouvant se révéler déterminant plus tard pour éviter un combat, alors que le piratage d’un ordinateur pourra lui aussi être évité si l’on a récupéré auparavant le code nécessaire.


2027, les fans l’auront noté, DXHR est donc une prequel du premier Deux Ex, jeu mythique sorti en 2000 sur PC. Un héritage deux fois lourd à porter pour ce nouvel opus, puisqu’outre sa qualité narrative, le premier Deus Ex marqua les esprits par son système de jeu riche et hard-core. Une anecdote qui illustre bien ce lourd passif : les objets manipulables apparaissaient en surbrillance dans la première version dévoilée. Il s’agit désormais d’une option désactivable et Eidos Montreal a insisté sur le fait qu’ils restaient à l’écoute des retours de la communauté. Autre exemple de ce parti-pris « classique », la gestion de l’inventaire et de l’encombrement qui se fait via une grille comme ce fut le cas pour Diablo ou encore Resident Evil. On est loin de la simplification de Mass Effect pour ne citer que lui. Parmi les ajustements de cette nouvelle version, l’éditeur nous promet une visée plus précise mais aussi une difficulté mieux dosée selon le niveau de difficulté choisi (Tell Me A Story ou Give Me A challenge, les noms parlent d’eux-mêmes !). Dans tous les cas, l’accent est mis sur les différentes approches des missions et le fait que le joueur soit poussé vers une utilisation « créative » de ses augmentations. Beaucoup de promesses sur le papier que cette première démo a plus ou moins confirmées.

Deus Ex, le FPS augmenté 2.0 ?

Un hélicoptère se pose dans un nuage de fumée, et Adam Jansen débarque aux alentours du camp FEMA. Une banale entreprise de textile qu’il a identifiée précédemment comme le camp d’entraînement des forces spéciales qui avaient attaqué Sarif. Pour la petite histoire, Adam a subi d’importantes blessures lors de cette même attaque et, dans un état critique, avait alors reçu ses augmentations corporelles. Avant de se lancer à l’assaut, on profite du décor et de son ambiance post-industrielle qui baigne dans les vapeurs d’un futur sombre. Plus qu’une technique irréprochable, DXHR propose une ambiance graphique très soignée, et le résultat est immersif à souhait. Adam peut aller discuter avec trois types aux allures de gangsta du futur, le parler fleuri en prime. Les voix en V.O. sont vraiment bonnes et la modélisation des visages est excellente, sans atteindre le dynamisme d’un L.A. Noire et ce malgré une synchro labiale un peu paresseuse. Les sous titres sont eux aussi de qualité. L’échange se révèle cependant assez fléché, à la manière d’un dialogue de Mass Effect (tiens, encore lui), où le joueur choisit de discuter d’un sujet ou d’un autre ou bien de faire du commerce. Dans ce dernier cas on pourra acheter des améliorations d’armes mais aussi des informations sur la mission à venir. Rien que du très classique mais quand c’est aussi bien fait, on ne s’en plaindra pas.


Après cet échange d’amabilités, il est temps de rentrer dans le vif du sujet et si nécessaire dans le lard de ces soudards. Une cinématique classieuse nous présente alors un groupe suréquipé, aux corps lourdement augmentés et aux flingues tout aussi démesurés. Autant éviter l’assaut frontal et notre guide du jour choisit la voie de la raison et de la furtivité. Même si cette approche semble la plus crédible, elle montre cependant que le jeu favorisera fortement certains choix selon le moment. Après quelques stealth kills aux animations soignées (qui tranchent avec celles plus rigides durant le jeu), le joueur pénètre dans le cœur du complexe, non sans avoir piraté les caméras de surveillance grâce à son arsenal technologique et s’être dissimulé grâce à un camouflage optique. Toutes ces augmentations ont cependant un coût en énergie et le joueur ne disposera pas d’une réserve inépuisable. L’approche discrète reste donc la meilleure solution pour ce qui s’apparentait presque à une séquence de Splinter Cell, avec en prime l’alternance entre la vue en première personne et une vue extérieur lorsqu’à Adam se met à couvert. La deuxième partie de la mission basculait dans le grand spectacle et le feu nourri avec un combat final contre un boss mécanique qui ne survivra pas à quelques tirs de lance-roquettes. L’occasion de voir que DXHR s’en sort également très bien dans ce domaine plus dynamique. Explosions high-tech, tirs dont on peut orienter la trajectoire des balles, le titre ne se contente pas de faire que du FPS, son arsenal et les nanotechnologies du héros apportent de véritables innovations dans le gameplay.


La mission présentée nous a donc rassuré sur les très nombreuses qualités du titre dans les phases d’action. Approche furtive ou échanges de tirs, DXHR maîtrise son sujet non sans s’inspirer avec brio des références du genre. Les augmentations d’Adam apportent heureusement suffisamment d’innovation à ce gameplay classique. Impossible en revanche de se prononcer sur la maniabilité même si l’ergonomie des menus semblait bien travaillée. Enfin, l’aspect social était trop peu présent pour juger de sa qualité et il faudra attendre notre prochain 1st Look pour établir un jugement plus précis d’un jeu au potentiel énorme. Un titre à l’ambiance d’ores et déjà unique et qui, avec une durée de vie annoncée entre 25 et 35 heures selon votre curiosité, présente de nombreux atouts pour en faire un des titres de l’année. Reste à savoir jusqu’à quelles sphères ludiques il saura nous transporter.

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