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23.06.2011 à 15h04 par - Rédacteur |Source : Joystiq

Bizarre Creation, Guitar Hero, True Crime : Activision s’explique !

Allez savoir pourquoi, Activision est l’un, si ce n’est l’éditeur le plus haï par les joueurs. Paradoxalement, c’est également l’un des acteurs les plus puissants du marché dont les jeux se vendent par camions entiers à leur sortie (Call of Duty, j’écris ton nom). Pas des petits joueurs donc. Habituellement, c’est via la personne de son président, Bobby Kotick, que l’éditeur s’exprime, le plus souvent pour lancer des pavés dans la mare.

Mais aujourd’hui, c’est Eric Hirshberg, CEO d’Activision, qui a la tâche de parler au nom de l’éditeur. Dans un long entretient accordé à nos confrères de Joystiq, Eric Hirshberg évoque les sujets qui fâchent, à savoir True Crime, Bizarre Creation et la série des Guitar Hero.

Premier sujet de conversation : l’annulation de True Crime. Reporté, annulé, et puis non, et puis si en fait, et je ne sais plus j’ai mal au crâne. True Crime aura connu un développement chaotique avant d’être annulé définitivement (vraiment ?) en février dernier. Pour le CEO d’Activision, la raison est simple : « le produit fini n’aurait pas été le top du genre. »

Du genre bac-à-sable s’entend. Car c’est ce que devait être True Crime. Mais face aux poids lourds de la concurrence (GTA et Red Dead Redemption en tête), de peur que le jeu ne rencontre pas son public, Activision a préféré limiter la casse et a en toute logique décidé de ne pas prolonger le développement.

« La seule raison pour laquelle j’ai hésité, c’est une question de transparence. C’est par respect pour les personnes qui travaillaient sur ce jeu, que j’estime être incroyablement talentueux et qui ont donné leur maximum. Je ne voulais pas dénigrer leurs efforts. C’est un genre ultra-compétitif avec quelques uns des meilleurs jeux au monde. »

Autre dossier qui fâche, celui de la fermeture du studio Bizarre Creation (Project Gotham Racing, Blur). C’est via la sortie du dernier jeu de Bizarre, James Bond : Blood Stone, que cette affaire est évoquée. « Les jeux Bond sont à un niveau d’investissement et de temps complètement différent de True Crime. Il y a une économie différente avec les héros de licences, parce qu’il y a une fan base toute prête de gens qui aiment James Bond. »


Ce n’est pourtant pas ce qui a empêché le jeu d’être un bide auprès de la fan base toute prête. « Le fait est que Bizarre est le meilleur dans ce pourquoi ils sont célèbre, les jeux de courses automobile. » Pourtant, estimant que le genre était en perte de vitesse (hu hu, en perte de vitesse), l’éditeur a décidé qu’il était temps pour Bizarre de faire autre chose que des jeux de tutures.

Et le semi-échec de Blur n’a pas joué en leur faveur, même si là encore, Hirshberg reconnait que le jeu a rencontré le même problème que True Crime : tenter d’imposer une nouvelle licence dans un jeu ultra-compétitif, cela peut vite devenir problématique.

Continuons avec l’annulation d’une autre franchise célèbre, très célèbre : Guitar Hero. Malgré l’incroyable succès de la licence, Activision a décidé, a la surprise général, d’abandonner sa série. Mais pour un temps seulement.

« La marque Hero est incroyablement puissante et forte. C’est l’une des marques les plus célèbres dans le monde du divertissement. Si nous pouvons produire une innovation sérieuse ainsi qu’une réinvention importante, nous la remettrons sur le devant de la scène. Mais nous ne pouvions continuer d’introduire continuellement les mêmes idées, parce que celles-ci étaient en perte de vitesse sur le marché.»

Raison d’autant plus valable que la licence demandait d’importants investissements, entre les accessoires à produire et les nombreuses chansons (entre 70 et 80 par épisode), qui bien entendu n’étaient pas gratuites pour Activision. Les chanteurs réclamant leur part du gâteau. Quant à la série des DJ Hero, bien que réinventant la licence de manière ingénieuse, celle-ci se cantonnait malgré tout à un public de niche et n’a donc pas rencontré le succès escompté aux yeux d’Activision. A la trappe !

Eric Hirshberg termine cet entretient en déclarant que « ce ne sont pas les joueurs qui apprennent des éditeurs, mais les éditeurs qui apprennent des joueurs. »La politique de la maison désormais est de livrer aux joueurs ce qu’ils réclament. Et vu le succès des Call of Duty, nous risquons d’en manger encore un long moment.

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