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16.09.2011 à 19h04 par |Source : Rédaction

Dossier > Jeux musicaux : de la gloire au déclin

A voir la quasi léthargie des licences Guitar Hero et DJ Hero, placées en sommeil par Activision, on pourrait croire que la mode des jeux musicaux est passée aussi vite qu’elle est apparue. Mais ils ont pourtant eu une vie avant Guitar Hero, et en auront sans doute toujours une après. Petit tour d’horizon du genre, qui évolue plus qu’il n'en a l’air.


Au commencement était Simon

On attribue souvent la paternité du jeu musical à Simon, le célèbre jeu électronique consistant à reproduire une série de notes. Créé en 1978 par Howard Morrison et Ralph Baer, alors que les jeux vidéo en étaient encore à leurs balbutiements, le jeu fait plus appel à la mémoire qu’au sens du rythme et de la mélodie. Il faudra cependant attendre 1987 et la NES pour voir un jeu musical sur console : Dance Aerobics, de Bandai, introduit même le premier tapis de jeu, plus de 10 ans avant Dance Dance Revolution. Mais là encore, ce n’est pas la musique qui est au coeur du concept, mais le fitness.



Pour voir la musique gagner en importance, il faudra attendre l’arrivée du support CD, bien plus apte à stocker de véritables morceaux que les cartouches et leur mémoire limitée. C’est PaRappa The Rapper, sur PlayStation, qui ouvre le bal en 1996. Avec sa bande-son hip-hop, son graphisme en cell shading et son histoire rigolote, le jeu de Sony propose, tout comme son ancêtre Simon, de reproduire des séries de touches, mais cette fois en y ajoutant le sens du rythme. Le succès est au rendez-vous, et l’épopée du jeu musical peut véritablement démarrer.

Une usine nommée Bemani

C’est au Japon que le phénomène va prendre une ampleur considérable, avec la création de Bemani, une division de Konami entièrement dédiée au genre. En 1997 sort la plus grande série de jeux musicaux jamais créée, et non, ça n’est pas Dance Dance Revolution, mais Beatmania ! Bien avant DJ Hero, le jeu se voulait une simulation de DJ, même si le gameplay en est bien loin : il s’agit simplement de reproduire des notes avec 5 touches et une petite platine. Resté assez confidentiel chez nous, avec seulement une version du jeu, Beatmania est un succès considérable au pays du Soleil Levant. Sorti sur borne d’arcade puis sur PlayStation, la série a évolué très vite pour devenir Beatmania IIDX, passant à 7 touches, et atteignant aujourd’hui son dix-neuvième opus ! Final Fantasy a l’air d’un petit joueur en comparaison…



Un an après le premier Beatmania, Bemani lançait une autre franchise bien connue : Dance Dance Revolution. Cette fois, ce ne sont plus les doigts qui sont mis à contribution, mais les jambes, grâce à un imposant tapis métallique intégré à la borne d’arcade. Des versions plus légères seront aussi disponibles pour jouer sur console. PlayStation d’abord, mais aussi Nintendo 64, GameCube, GameBoy, Wii, Dreamcast, et même notre chère Xbox ainsi que la 360. Mais ce sont surtout les deux premières consoles de Sony qui ont bénéficié de la série de Bemani, renommée Dancing Stage dans nos contrée. Dotée d’une communauté très active et de tournois impressionnants, DDR reste néanmoins cantonné à un public d’initiés, et si les sorties de jeux se font toujours, elles restent assez discrètes et moins régulières que par le passé.

Mais Bemani ne s’arrête pas à ses deux séries phares. Multipliant les accessoires, il introduira un controleur plein de boutons colorés pour Pop’n Music, une série presque aussi longue que Beatmania. C’est aussi à eux que l’on doit la première guitare en plastique avec Guitar Freaks, puis la première batterie avec DrumMania. D’autres franchises sont également apparues avec plus ou moins de succès, parmi lesquelles Dance ManiaX, Para Para Paradise, doté de capteurs pour les bras, et KeyboardMania, avec un clavier de 24 touches.



Harmonix : les occidentaux entrent dans la danse

Si les Japonais sont très prolifiques dans le genre, le reste du monde ne s’intéresse que de loin aux jeux musicaux. Quelques titres parviennent jusqu’à nos côtes, parmi lesquels PaRappa The Rapper, Vib-Ribbon (le premier jeu capable de générer des niveaux à partir de n’importe quelle musique), Samba de Amigo et Space Channel 5 de Sega, et une poignée de jeux Bemani. Mais il faudra attendre Harmonix, un studio de développement américain, pour voir enfin des créations purement occidentales. C’est d’abord avec FreQuency en 2001 sur PlayStation 2, puis sa suite Amplitude en 2003 qu’Harmonix se lance. Bien que novateurs, facilement jouables et dotés de bandes-son détonantes, ces deux titres restent très discrets et n’ont droit qu’à un succès d’estime. Le studio travaillera ensuite sur la série Karaoke Revolution, première série de jeux de karaoké, qui sera vite éclipsée par la sortie de SingStar par Sony, qui reste encore aujourd’hui la référence du genre. A noter que Karaoke Revolution est toujours édité à l’heure actuelle par… Bemani.


Mais en 2005, Harmonix marque un tournant dans son histoire, en lançant Guitar Hero, sa plus célèbre franchise. Le concept n’est pourtant pas nouveau, puisque Guitar Freaks proposait déjà un concept similaire. En revanche, la sortie est cette fois mondiale, et bénéficie d’une visibilité bien plus importante que les précédents titres du studio. C’est également grâce à une playlist rock’n’roll très accessible, et facilement assimilable par le grand public, que le jeu connaît un franc succès. Si le premier opus n’existe que sur PlayStation 2, sa suite sort également sur Xbox 360 l’année suivante.

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