26.04.2012 à 10h58 par - Rédacteur |Source : Rédaction

Diabolical Pitch

Tout en peaufinant les derniers réglages des aventures de la pom-pom girl et sa tronçonneuse, les studios Grasshopper Manufacture nous livrent une petite dose du grand n'importe quoi dont ils ont le secret. L'alliance entre Kinect et le Xbox Live Arcade s'est montrée plutôt convaincante ces derniers mois et sur le papier, Diabolical Pitch semble disposer des atouts pour le confirmer. La foire du Trône s'invite dans les salons pour un jeu de massacre grand format et la promesse d'assouvir le grand fantasme qui sommeille en chacun de nous : se payer la tête du clown.

Infernal Doo Wap

Etre joueur de base-ball c’est la grande classe, surtout quand on est l’un des meilleurs lanceurs (si ce n’est le meilleur) qu’ait connu la discipline. McAllister est de ceux-là et ce soir, il envoie son équipe aux championnats du monde. La fête est partie pour être totale mais nous sommes dans la tête des gars de Grasshopper Manfacture et évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Ca tourne même au grand n’importe quoi quand la star, ayant perdu l’usage de son bras, se voit offrir une chance de retrouver sa force et bien plus, moyennant un petit tour dans un parc d’attractions. De sympathiques cut-scenes façon comic book viennent ouvrir chaque chapitre pour conter une histoire qui, pour un jeu qui n’en a pas vraiment besoin, est plutôt bien amenée. Oui, tout semble presque normal au pays de Diabolical Pitch, sauf quand le nouveau bras est bionique, que le gentil sauveur a une tête de vache et que le parc est peuplé d’automates animaux pas franchement accueillants. On retrouve bien là, dans un registre différent, le ton décalé propre aux productions chapeautées par Suda 51, comme Shadows of the Damned et le Lollipop Chainsaw à venir. La différence c’est qu’ici nous sommes face à un jeu 100% Kinect et on espère donc, en lançant Diabolical Pitch, que la caméra à reconnaissance de mouvements permette de conserver cet humour et qu’elle le rende si possible communicatif. Les choses commencent bien avec un but du jeu très simple : détruire les ennemis à coup de balles de base-ball.. La classe.



C’est en se payant la tête de chiens, tigres et autres éléphants aussi méchants que ridicules, que l’on peut traverser les cinq environnements qui composent Diabolical Pitch, eux-mêmes découpés en quatre zones. On reste planté au centre de l’écran et la suite est simple : avec un bras on tire et éventuellement, afin d’infliger plus de dégâts ou faire tomber certains ennemis, on se sert de l’autre bras pour viser. Ca marche pour les gauchers comme pour les droitiers. En utilisant le lancer seul, la visée automatique fera plutôt bien le travail mais gare à ne pas trop abuser des tirs enchainés sous peine de fatiguer le pauvre McAllister (et de se payer quelques crampes au bras, aussi). Alors quand les ennemis sont trop nombreux, ou résistent et ne cessent de s’approcher il reste une solution, une seule… Non, pas l’Agence Tous Risques, mais le lancer diabolique. Un bras bionique tout neuf c’est surtout bien pour les pouvoirs qui l’accompagnent et McAllister peut, en faisant tomber quelques têtes, remplir la charge diabolique et occire les ennemis avec du feu, des éclairs ou encore transformer son bras en canon surpuissant. Quatre pouvoirs sont à débloquer en plus des deux de base (nous y reviendrons) et le joueur doit faire sa sélection avant le début des hostilités, selon qu’il privilégie l’attaque sur un groupe ou, au contraire, la concentration sur un ennemi. Et puis, contre les vilains de base qui s’approcheraient d’un peu trop près, un bon coup de pied change McAllister en joueur de rugby, prêt à réussir une magnifique transformation.

Va chercher la baballe

On s’amuse bien au pays des animaux et tout en étant très simple, le gameplay de Diabolical Pitch se révèle parfois même jouissif. Voir les têtes tourner, les corps virevolter procure un sentiment de puissance bien agréable. Pour compléter les actions de base viennent se greffer quelques exercices d’esquive, sous une forme semblable à celle d’un QTE. Ca répond bien et ça donne un peu de variété aux actions. Parlons-en d’ailleurs, de la réponse de Kinect. Est-il un bon striker ? La plupart du temps les choses se passent bien, même pas besoin de trop tendre le bras pour que la balle parte et quand il s’agit de mimer un pose précise pour déployer un lancer diabolique, la reconnaissance de mouvements est plutôt bonne. Mais Diabolical Pitch reste un jeu Kinect et il faut malheureusement composer avec quelques soucis plutôt gênants, parfois franchement pénibles. Le gênant se situe du côté de la visée manuelle qui s’emmêle les pinceaux dès que les cibles sont multiples ou qu’un bras est trop près de l’autre (comme lorsque l’on est droitier et que l’on vise un ennemi à l’extrémité droite de l’écran). Mais ça passe. Par contre, quand sans aucune raison apparente, Kinect décide de ne plus reconnaitre aucun mouvement, laissant le soin à un ennemi de nous assassiner, les choses deviennent pénibles. Cet endormissement est ponctuel et ne dure que l’espace de trois secondes, mais qu’est-ce qu’elles peuvent paraitre longues quand on s’évertue à essayer de lancer une balle qui reste collée dans notre main. Oui, on a l’air idiot.



C’est dommage parce que Diabolical Pitch a quelques bonnes idées en stock qui, avec une reconnaissance sans failles, auraient pu faire de ce jeu un must have pour les possesseurs de Kinect. Ses cinq niveaux, pas toujours faciles sur la fin mais tout de même assez vite expédiés (une demi-heure chacun environ) sont le théâtre d’une course au meilleur score qui vient pimenter la partie. Entre deux shoots sur des ennemis, il faut s’employer à faire le plein d’objets bonus. Un bon score c’est aussi une tirelire bien remplie pour acheter une ou plusieurs des nombreuses améliorations proposées : nouveau lancer diabolique, multiplicateur de score, seuil de fatigue diminué, puissance renforcée, etc… Tout cela incite à revenir sur les niveaux déjà joués, seul ou a deux pour profiter en plus de capacités dédiées au multijoueur. On regrette alors d’autant plus ces errements dans la reconnaissance de mouvements. Et s’il fallait se montrer encore un peu critique vis-à-vis de ce Diabolical Pitch qu’on ne peut malgré tout s’empêcher d’apprécier, nous dirions que si la direction artistique fait son effet, la réalisation est dans son ensemble assez quelconque. Puisque l’on est planté au milieu de l’attraction, on aurait aimé que celle-ci soit un peu plus soignée, moins redondante en nous offrant des arrières-plans un peu plus vivants. Au final, après plusieurs parties de Diabolical Pitch, on ressent autant le plaisir d’avoir joué à un jeu simple et amusant que la frustration de voir entachée une expérience qui aurait pu être vraiment une référence pour Kinect sur le Xbox Live Arcade.

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